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Au Mali, le candidat arrivé troisième à la présidentielle soutient IBK

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Au Mali, le candidat arrivé troisième à la présidentielle soutient IBK

Dramane Dembélé a créé la surprise, car son parti avait appelé à voter pour Soumaïla Cissé.

Le candidat du principal parti malien, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), Dramane Dembélé, arrivé troisième lors du premier tour de la présidentielle, a créé la surprise samedi 3 août en apportant son soutien à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), contre l’avis de son parti qui avait appelé à voter pour Soumaïla Cissé. Dramane Dembélé avait obtenu environ 9,6 % des voix au scrutin du 28 juillet, derrière l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta (39,2 %) et l’économiste Soumaïla Cissé (19,4 %).

"J’appelle à voter au second tour pour Ibrahim Boubacar Keïta. Avec IBK, nous sommes à l’Internationale socialiste, nous partageons les mêmes valeurs", a déclaré M. Dembélé, au cours d’une conférence de presse à Bamako. "Mon parti ne m’a pas consulté avant d’appeler à voter pour Soumaïla Cissé (…). J’ai rencontré hier IBK et nous avons discuté", a ajouté cet ingénieur de 46 ans, choisi à la surprise générale comme candidat par l’Adéma, où il n’était pas considéré comme une figure de premier plan.
Contre-pied

Dramane Dembélé prend ainsi le contre-pied de l’Adéma, qui avait appelé vendredi à voter pour Soumaïla Cissé, un choix qui paraissait cohérent puisque Soumaïla Cissé était au côté de l’Adéma membre du Front pour la démocratie et la République. Le FDR est une coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup d’État du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes djihadistes. "La décision de Dembélé n’engage que lui seul. C’est le parti qui décide. Les militants suivront notre mot d’ordre de voter pour Soumaïla Cissé", a assuré le président par intérim de l’Adéma, Iba N’Diaye.

Ce ralliement surprise vient bouleverser la donne, alors que les tractations politiques se poursuivaient samedi au Mali avant le second tour. Jusqu’alors, certains observateurs évoquaient la possible constitution d’un front "tout sauf IBK", avec le soutien attendu de Dramane Dembélé et du candidat arrivé en quatrième position, Modibo Sidibé (4,9 %), à Soumaïla Cissé. Tous trois sont en effet membres du Front pour la démocratie et la République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile créée après le coup d’État du 22 mars 2012.
Six jours de campagne

Alors que 26 autres candidats – dont l’un avait retiré sa candidature – ont recueilli plus de 40 % des suffrages, il ne reste aux deux finalistes que six jours pour mener leur campagne dans un pays qui a été déstabilisé par un an et demi de crise politico-militaire. La mobilisation des Maliens pour le second tour reste une inconnue importante, après le taux de participation exceptionnel de 51,5 %, au premier, dans un pays où elle n’avait jamais dépassé 38 %, mais plus de 403 000 bulletins ont été déclarés nuls.

Soumaïla Cissé s’est d’ailleurs interrogé sur ces bulletins nuls et a exigé que, pour le second tour, "des mesures concrètes soient prises pour juguler la fraude" qui a caractérisé selon lui le premier tour. "L’arbre de la grande mobilisation du peuple malien le 28 juillet ne doit pas cacher la forêt de l’impréparation, de la mauvaise organisation et de la fraude qui ont caractérisé le premier tour de l’élection présidentielle", a-t-il dénoncé vendredi.

De son côté, IBK doit réagir publiquement dimanche au cours d’un grand meeting devant ses partisans à Bamako. Sur son compte Twitter, il a appelé à "une mobilisation encore plus grande pour un vote clair et net en faveur du candidat du changement".
Un an et demi de crise

Cette crise a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le Nord, suivie par un coup d’État, une occupation du Nord par des groupes criminels et djihadistes liés à Al-Qaida, et enfin une intervention armée étrangère initiée par la France pour les en chasser. La France a ensuite exercé une forte pression sur le régime de transition à Bamako pour qu’il organise l’élection en juillet. Paris n’a pas non plus caché sa satisfaction et son soulagement après le premier tour.

Quel qu’il soit, le nouveau président aura la lourde tâche de relever un Mali économiquement exsangue et surtout de réconcilier des communautés plus divisées que jamais. Le président François Hollande a indiqué que la France lui "apportera tout son soutien". Il a aussi souhaité que le second tour de scrutin soit préparé "avec la même rigueur" que le premier.

La-Croix.com (avec AFP) 



1 Commentaires

  1. Auteur

    Saer

    En Août, 2013 (19:02 PM)
    Cissè ne merite pas une telle trahison ! on lui a promis certainement un poste de premnier ministre qu il n'aura jamais .
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