Le communiqué publié ce mercredi 27 mai par le ministère algérien des Affaires étrangères ne souffre d’aucune ambiguïté : Alger rappelle « immédiatement » son ambassadeur à Paris, Salah Lebdioui, pour « consultations ». En cause, deux documentaires diffusés en France où « le peuple algérien et ses institutions ont été attaqués », peut-on lire dans le texte.
La veille, mardi 26 mai, La Chaîne Parlementaire (LCP) et France 5, deux médias publics, consacraient chacun une soirée spécial au Hirak, ce mouvement populaire qui a obtenu le départ du président Abdelaziz Bouteflika. La concomitance de ces documentaires et la mise en avant de certains slogans dirigés contre le commandement de l’armée sont sévèrement jugés à Alger. Ce qui est explicitement exprimé dans le communiqué publié ce mercredi soir.
« Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et La Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions, dont l’Armée nationale populaire (ANP) et sa composante, la digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) », écrit le ministère algérien des Affaires Etrangères.
"Certains milieux ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France"
Et de poursuivre : « Cet activisme où l’inimitié le dispute à la rancune, dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l’avènement de relations apaisées entre l’Algérie et la France, après 58 ans d’indépendance, et ce dans le respect mutuel et l’équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l’objet de concession ou de marchandage. » « Pour ces raisons, l’Algérie a décidé de rappeler immédiatement en consultations son ambassadeur en France », conclut le texte.
Quelques minutes avant que ne soit publié ce communiqué, l’agence de presse officielle algérienne voyait elle une « orchestration politique » dans la diffusion concomitante des deux documentaires « en dehors de toute justification par l’actualité brûlante. » « Cette campagne de presse publique (…) a fait tomber les masques et traduit des desseins malveillants. Ceux d’une France officielle qui s’implique officieusement, de manière cyclique, dans l’anti-Algérie », accusait l’APS.
L’agence d’État va encore plus loin en évoquant la neutralisation par le Hirak de « réseaux transversaux d’agents d’influence mobilisés pour la défense des intérêts français, et qui ont même financé la campagne électorale d’un candidat à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019. »
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