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[Bande-annonce] Sur les traces du migrant clandestin : Entre l’enfer du trajet et l’horreur de la réalité, leur rêve vire en cauchemar

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[Bande-annonce] Sur les traces du migrant clandestin : Entre l’enfer du trajet et l’horreur de la réalité, leur rêve vire en cauchemar


LE DOCUMENTAIRE  EXCEPTIONNEL DE SENEWEB À SUIVRE LE SAMEDI 6 AVRIL.


Ils ont tous un parcours. Une histoire à raconter. Partis du Sénégal, du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, du Nigéria, de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de la Tunisie, du Maroc entre autres pays de l’Afrique Subsaharienne, ces populations, à la recherche d’un avenir meilleur, prennent des risques énormes, au péril de leur vie. En pirogue, ils bravent la mer pour se rendre en Europe. Serigne Mor Mbaye, Psychologue : « Si les jeunes vont jusqu’à dire  « Barça Wala Barsak (Réussir ou la mort), c’est parce qu’ils ont atteint le summum du désespoir. Une situation, source de beaucoup de douleur et de dépression chez  plusieurs d’entre eux.» 


Durant ce voyage suicidaire, tout peut arriver. Certains meurent en mer. Et sont abandonnés dans les eaux. C’est le cas de l’activiste, Sénégalais, Papitot Kara, décédé quatre jours après son départ à bord d’une pirogue, qui a embarqué de «Kayar». D’autres disparaissent. Et ne donnent aucun signe de vie ! Mame Cheikh Diouf, parti depuis le 28 octobre 2023,  en fait partie. Amy Fall : « Mon fils a pris la pirogue et depuis lors on n’a aucune nouvelle de lui. Il nous  a caché son voyage. C’est trois jours après que le mari de ma fille, Mame Diarra, a appelé cette dernière pour lui dire que Lamp lui avait laissé deux messages vocaux. Il lui disait avoir embarqué pour l’Espagne tout en demandant à ce que l’on prie pour lui.» 

Dans cette quête pour rejoindre l’eldorado européen, nombreuses sont les tentatives qui se soldent par des échecs sans pour autant décourager les candidats malheureux. Etienne Kadam, 23 ans, pêcheur à Bargny : « La jeunesse Sénégalaise a longtemps été dans la galère. On travaille sans pouvoir épargner le moindre sou. On a même du mal  à satisfaire nos besoins. On ne se retrouve plus dans ce pays. C’est pourquoi on a tenté l’aventure. Aujourd’hui, si c’était à refaire, on le ferait encore parce que l’on manque d’espoir. » Mamadou Diop, rescapé du bateau de Bargny, qui avait coulé en Mauritanie, se souvient du drame : « On était presque cent dans le bateau. Le jour du naufrage, on a reçu une violente vague qui a fait basculer la barque. On a eu 13 morts, selon les militaires mauritaniens. Parmi les victimes, un bébé. J’étais le dernier à l’avoir porté dans mes bras. » 


Les plus chanceux réussissent la traversée. Un groupe de jeunes Sénégalais, croisés à la plage de «Las canteras» de «Las Palmas» en Espagne, nagent dans le bonheur. Malick Bâ, 45 ans, a quitté le Sénégal car son business ne marchait plus.  : «Je suis enfin en Europe. Je rêvais d’être ici et je ferai tout pour m’en sortir. Cet homme (la mer), nous en a fait voir de toutes les couleurs mais il a aidé beaucoup de personnes. Et on prie beaucoup pour lui. Comme il nous a aidé à faire ce voyage, que le Seigneur l’aide aussi». 

Après l’euphorie des premières semaines, la réalité gifle en pleine figure. Il faudra être fort pour sortir de l’univers  des «sans papiers». Entre  la vie dans la rue et celle dans les squats, certains sombrent vite dans la délinquance. Sano Diaby alias Nakata. Fils de l’imam Ismail Nanfo Diaby, arrêté et jugé  pour ses prières en langue Malinké, il a fui son pays pour échapper à la prison : « Je suis en France depuis 4 ans. Et je vis dans un squat. La vie de squat n’est pas facile… On ne pensait pas que l’on vivrait de telles situations une fois en Europe. On pensait qu’une fois en Europe, on aurait plus de difficultés. Mais, c’est tout le contraire…» 

Mais, la réussite est bien possible. Il faudra être résilient pour espérer voir le bout du tunnel. Moussa Koita (nom d’emprunt) l’a fait.  Lui, qui a connu la prison en Guinée pour son militantisme, s’est retrouvé entre les mains de différents trafiquants  maliens, a subi les atrocités des rebelles libyens et travaillé comme un esclave en Algérie, en est l’exemple. A force de persévérance, il est sorti de sa galère. «Actuellement, j’ai ma licence en attaché commercial, j’ai deux ans d’expérience en sociologie, une année d’expérience en linguistique sans compter mes expériences du bled. J’ai quitté le squat, j’ai épousé ma femme, j’ai changé mon réseau, j’ai eu mes papiers et j’ai demandé ma nationalité. Mon décret est sorti et j’attends ma carte de nationalité. Comme disent les Toofan, on peut passer de zéro à héros même si je ne suis pas un héros.»

Le phénomène de l’émigration irrégulière a ses échecs et ses réussites. C’est en 1994 que la première pirogue est arrivée en Espagne. Depuis déjà 30 ans. Aujourd’hui, il est devenu incontrôlable.   610 pirogues de 39.910 personnes sont arrivées en  2023. La tendance de 2024 fait peur. Le 29 février 181 embarcations de 11.932 personnes sont arrivées, comparés aux 42 de 1865 migrants de 2023. Soit une hausse de 53,8%. En plus de la féminisation de l’émigration ! Pourtant, en 2021, feu Alioune Badara Cissé, après avoir participé à une conférence sur l’immigration en Espagne, à Santa Cruz de la Palma, voulait trouver une solution à ce problème, véritable drame social. Me Lamine Dobassy, avocat au barreau de Toulouse : « Son objectif était d’essayer d’étudier comment ces gens-là, une fois arrivés en Europe, vivent. Il voulait aussi étudier les causes réelles de ce phénomène pour savoir les raisons qui les poussent à se déplacer aussi facilement dans des conditions aussi précaires et très difficiles et qui sont parfois mortuaires. Son objectif était de connaître ce fléau migratoire qui frappait l’Afrique. Lors de cette conférence, il a donné des suggestions et des orientations à faire. On s'est quittés au mois de juin, il est reparti au Sénégal. Au mois d’août, il terminait naturellement sa mission au niveau de la Médiature de la République du Sénégal. Malheureusement, il a été terrassé. » Abc n’aura pas le temps de faire grand chose pour cette jeunesse africaine qui meurt en Afrique. Seneweb va jouer sa partition. Dans un documentaire réalisé par Marie Louise Ndiaye, on retrace le parcours du migrant. Du Sénégal à la France en passant par les îles Canaries à  l’Italie, on vous raconte leurs histoires. 



3 Commentaires

  1. Auteur

    Aly Sar

    En Mars, 2024 (11:24 AM)
    Excellent texte
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    • Auteur

      Reply_author

      En Mars, 2024 (13:41 PM)
      Je le répète. Ne venez pas en France sans papiers ! Ne jouez pas votre vie pour ça. Oui certains sans-papiers finissent par être régulariser, avoir une formation, avoir une belle vie, se marier mais ils sont une minorité. Et même pour cette minorité c'est après un parcours du combattant. On le répète : Presque tous ceux que vous voyez réussir en France sont des émigrés légaux. Arrêtez de croire au mirages qui causent trop de morts. La vie de sans papier est une vie de misère et d'exploitation par des personnes (Souvent des sénégalais avec papiers ou autres Africains aussi malheureusement.) qui vous feront travailler à des conditions qu'aucun émigré légal ou français n'accepterait. 
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    • Auteur

      Avis

      En Mars, 2024 (16:33 PM)
      De toute facon, cette migration perilleuse va s'arreter avec le pastef au pouvoir. Tous les jeunes seront contents.
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    • Auteur

      Reply_author

      En Avril, 2024 (12:53 PM)
      Exactement le pays va se développer et ils vont trouver tous des emplois c'est la promesse de Pastef et qu'ils n'auront plus besoin de prendre des pirogues pour immigrer. Deukbi bay nate
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  2. Auteur

    En Mars, 2024 (14:58 PM)
    Quand nous verrons autant de noirs qui réussissent dans les pays du golfe, en Russie, en Chine, au Brésil... qu'au États-Unis ou en France alors les gens migreront vers la Russie, le Chine, etc... Sauf que ce que les migrants ne comprennent pas c'est que tous les noirs d'Occident qu'ils admirent sont soit américains, français,... soit sont en règle dans ces pays. Citez moi un seul noir ex-sans papier célèbre de France ou des États-Unis. 
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    • Auteur

      Reply_author Senegal

      En Mars, 2024 (18:45 PM)
      Allez au Japon  on dits  que les Japonais  vont te payer  10mil dollars  rien que pour voir  ton basouka on dit qu'il fantasm sur les blaque 
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    Auteur

    Boy

    En Mars, 2024 (15:48 PM)
    Nice reportage 

    Tâta Louisa u are the best
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