La gouvernance de la migration au Sénégal occupe une place de choix dans les programmes «démocraties» de la Fondation Heinrich Böll Sénégal. En effet, suite au rapport de l’étude-bilan sur les projets et programmes migratoires 2005-2019 au Sénégal qui faisait d’une «avalanche de financements pour des résultats mitigés», elle d’avis que la gouvernance de la migration au Sénégal reste «une grande thématique» de réflexion politique pour la société civile au Sénégal.
Mieux, dans ce contexte particulier de pandémie de la Covid-19 où la coopération internationale et les rapports inter-états sont «presque réduits à des restrictions de mobilité, de fermetures de frontières, durcissement des conditions d’entrée dans les territoires», la Fondation Heinrich Böll Sénégal est convaincue que la question de la dynamique des relations Nord-Sud se pose encore avec acuité.
Un e-panel co-organisé a cet effet
C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, ce jeudi 3 septembre 2020, un e-panel sur la politique nationale migratoire au Sénégal. Ce, en partenariat avec le réseau des ONGs et associations de la société civile sénégalaise intervenant dans la migration REMIDEV. Il s’agit ici, d’une grande rencontre d’échange et de partage entre experts et spécialistes des questions migratoires qui s’est tenue en visioconférence. Elle a été animée par : M. Christian A.J Assogba, Directeur de Cabinet du Secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’Extérieur au ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur ; Pr Ndioro Ndiaye, président de l’AMLD (Alliance pour les Migrations, le Leadership et le développement) ; et Dr Moubarack Lô, Directeur général du Bureau de Prospectives économique/Secrétariat du gouvernement. Et Pr Bouba Diop, historien et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a été choisi comme modérateur.
Une étude-bilan commanditée sur les projets et programmes migratoires au Sénégal
Au cours de ce e-panel, Mme Usha Ziegelmayer, Directrice de la Fondation Heinrich Böll Sénégal, dans son introduction, a expliqué que, dans le cadre de la mise en œuvre de son programme démocratie dans lequel les questions liées à la migration occupent une place de choix. Et c’est pourquoi qu’elle avait commandité cette étude-bilan sur les projets et programmes migratoires au Sénégal. Cette étude, selon elle, a permis de faire le bilan des politiques migratoires en mettant l’accent sur leurs impacts réels sur les projets migratoires des groupes cibles, notamment en termes d’allocation des investissements.
«La gouvernance de la migration au Sénégal connaît diverses orientations avec…»
En outre, elle a montré que la gouvernance de la migration au Sénégal «connaît diverses orientations avec une gestion suivant très souvent l’agenda et les préoccupations et budgets alloués par les partenaires au développement». D’où les résultats mitigés, selon les résultats de ladite étude.
Mme Usha Ziegelmayer ajoute que, selon toujours cette étude-bilan, le contexte institutionnel est marqué par «un éparpillement des interventions, une diversité des acteurs et une instabilité dans la gouvernance de la migration avec des interventions ponctuelles qui ne s’alignent pas sur les stratégies de l’État et/ou sur les instruments de planification des territoires affectés».
«La politique migratoire nationale validée mais le document tarde à être mis en œuvre»
Rappelant qu’en 2018, le Sénégal a validé «techniquement» sa politique migratoire nationale, la Directrice de la Fondation Heinrich Böll signale que, toutefois depuis lors, ce document «tarde à être mis en œuvre malgré les nombreux plaidoyers suscitant beaucoup d’interrogation, à savoir : si cette situation était liée à l’instabilité institutionnelle dans le secteur avec les nombreux changements notés au niveau des structures en charge de la migration comme par exemple la dissolution de la Primature, beaucoup de changement au ministère des Affaires Étrangères, et également au ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, qui avaient piloté le processus d’élaboration de ladite politique ; ou bien c’est un problème de volonté politique ; ou bien encore est-ce que la question migratoire est-elle même prioritaire pour l’État ?».
Objectif, «poser les bases d’un dialogue»
D’où la tenue de ce e-panel qui sera, pour elle, «une opportunité d’échanger sur les enjeux liés à la gouvernance de la migration au Sénégal en vue de relancer la politique migratoire nationale.
Pour finir, Mme Usha Ziegelmayer signale que cette rencontre est juste une première étape qui va leur permettre de poser «les bases d’un dialogue afin de trouver des solutions pérennes et adaptés aux enjeux de développement du Sénégal».
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