Le marigot de Mbao, destiné à recevoir naturellement des eaux pluviales, est menacé et risque de disparaître si rien n’est fait en urgence. Le constat a été fait par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, qui a effectué, ce mardi 5 avril 2022, une visite de terrain sur le site, après avoir été alerté.
Des promoteurs immobiliers sont en train de remblayer une zone humide non aedificandi
En effet, Abdou Karim Sall, accompagné par le gouverneur de Dakar, le préfet de Pikine, le sous-préfet de Mbao, des éléments de la brigade de l’environnement, la DSCOS, les Eaux et Forêts, entres autres, a trouvé le site, qui est situé précisément à Petit Mbao, dans une situation « inacceptable ». Ici, des promoteurs immobiliers ont presque fini de remblayer une zone humide non aedificandi (non constructible) située juste à côté dudit marigot pour y construire. Ils opèrent leur forfait dans la nuit pour ne pas être identifiés. Ils déversent des camions de gravats et procèdent au remblayage avant le lever du soleil.
Selon le ministre Abdou Karim Sall, par ailleurs, maire de la commune de Mbao, le site en question est presque le prolongement du marigot de Mbao. Lequel est prévu pour être l’exécutoire d’évacuation des eaux pluviales de Keur Massar.
Ici, les chantiers poussent comme des champignons
Non loin de là, juste à quelques mètres du marigot, des maisons poussent, de part et d’autre, comme des champignons. Des maçons s’activent avec quiétude dans des chantiers de la Sicap et la Sipres. Deux grandes sociétés immobilières en Afrique qui, au lieu de donner le bon exemple, versent dans la spéculation foncière. Et suite aux instructions données par le ministre, la DSCOS les a sommés d' arrêter tous leurs travaux sur le site.
Des instructions claires et fermes données à la DSCOS et la brigade de l’environnement pour les sommer à arrêter
Face à cette situation, l’autorité étatique a pris des mesures fermes avant d’instruire les services compétents à sommer les coupables d’arrêter tout de suite et maintenant. « Les services sont mobilisés. Nous ferons tout pour que ceux-là qui pensent qu’à chaque lopin de terrain, il faut qu’ils puissent mettre la main dessus, soient stoppés », a tonné le ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Mieux, il ajoute : « Je pense qu’aujourd’hui, la DSCOS a fait le déplacement, la brigade de l’environnement est là, les autorités administratives sont là, les instructions sont très claires. Il faut que la personne arrête de procéder au remblai. Mais également, il faut qu’on lui demande de récupérer, d’enlever tous les gravats qui ont été déposés jusqu’ici”.
Selon Abdou Karim Sall, pour lutter contre les inondations, il faut les prévenir en évitant de s’installer sur des sites non aedificandi. A l’en croire, ce site, même si le promoteur a un titre foncier, ne devrait pas utiliser une zone humide sans avoir un quitus environnemental au préalable. Ce qui n’est d'ailleurs pas le cas.