Face à des défis croissants dans un contexte mondial en mutation, le Sénégal fait le pari de l’excellence dans son leadership public pour transformer ses ambitions de développement en réalités concrètes. Ce mardi 10 décembre, le Programme d'Excellence en Leadership dans le Secteur Public Africain (LEAPS) a été officiellement lancé à Dakar. Cet atelier inaugural, organisé par le Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC) en partenariat avec la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), marque une étape décisive pour le renforcement des compétences des hauts fonctionnaires sénégalais dans la gestion des finances publiques.
Ce programme, qui s’étend sur six pays pilotes -le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria, le Zimbabwe et le Sénégal-, a pour ambition de fournir aux décideurs les outils nécessaires pour piloter efficacement les réformes stratégiques. En se focalisant sur une gestion rigoureuse et des pratiques de gouvernance optimales, le LEAPS représente l’une des voies pour permettre aux pays africains de répondre aux attentes croissantes des citoyens tout en optimisant l’utilisation de leurs ressources limitées.
Une approche alignée sur les priorités nationales
Le lancement du programme LEAPS intervient dans un moment où le Sénégal intensifie ses efforts pour concrétiser son Agenda Sénégal 2050, un référentiel qui aspire à transformer le pays à travers des réformes structurelles et des investissements publics stratégiques. Lors de son discours, Bamba Diop, secrétaire général du MEPC, a insisté sur l’importance de doter les cadres de compétences adaptées pour relever les défis complexes de notre époque.
« La gestion prudente des finances publiques est au cœur du nouveau référentiel de la Politique économique et sociale, traduit par l’Agenda Sénégal 2050. (…) Ainsi, il est crucial de doter nos cadres de compétences nécessaires pour relever les défis complexes et les mutations perpétuelles », a-t-il déclaré. Ce programme, selon lui, offre une opportunité unique de perfectionnement pour les hauts cadres du système de gestion des finances publiques, en leur permettant « de s’engager, d’apprendre et de diriger avec excellence afin de façonner l’avenir de leurs institutions respectives et d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens ».
Dans un contexte où le pays s’apprête à exploiter ses ressources pétrolières et gazières, la gestion efficace des revenus hydrocarbures devient un enjeu central. Bamba Diop a rappelé que « la mobilisation efficace des ressources domestiques, notamment la gestion des ressources financières des hydrocarbures », constitue une priorité stratégique pour le Sénégal. À cet effet, le partage d’expériences avec les autres pays participants au LEAPS sera déterminant pour garantir une gestion optimale de ces ressources.
Une initiative régionale pour transformer la gouvernance
Le programme LEAPS s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique 2023-2027 de l’ACBF, qui vise à renforcer les capacités humaines et institutionnelles en Afrique pour une gouvernance économique et sociale performante. Mamadou Biteye, secrétaire exécutif de l’ACBF, est revenu sur l’importance de ce programme en déclarant : « Ce programme pour les six pays forme 90 personnes par an sur trois ans. Ça veut dire que chaque pays sélectionne 15 hauts cadres. Ils sont sélectionnés par les gouvernements des pays participants suivant des critères que nous avons définis ensemble ».
Ces hauts fonctionnaires, choisis pour leur rôle stratégique dans les réformes publiques, bénéficieront d’une formation adaptée à leurs besoins, comprenant des modules de leadership, des études de cas, ainsi que du coaching et du mentorat. Pour Mamadou Biteye, l’objectif est clair : « Il s’agit de hauts cadres qui sont au cœur des réformes et que l’on peut équiper davantage à mieux conduire ces réformes. De pouvoir mieux gérer le changement pour arriver aux résultats attendus ».
Au-delà des formations techniques, le programme met l’accent sur l’élaboration de plans de développement personnel en leadership, permettant aux participants d’adopter des stratégies efficaces et adaptées à leurs contextes institutionnels.
Un programme au service de l’excellence
L’atelier national, prévu sur deux jours, vise à familiariser les participants sénégalais avec les attentes du programme et ses outils, tout en favorisant la collaboration entre les membres de la cohorte. La plateforme en ligne Ubora Academy, un espace d’apprentissage, leur sera également présentée.
L’initiative bénéficie du soutien financier de la Fondation Bill et Melinda Gates, et ses retombées attendues sont multiples. Parmi elles, une meilleure préparation des participants pour relever les défis de la gestion publique, une collaboration renforcée entre hauts fonctionnaires, et une visibilité accrue des efforts du Sénégal pour moderniser ses institutions.
Une vision d’avenir pour le Sénégal
En inscrivant le LEAPS dans ses priorités, le Sénégal entend tirer parti des enseignements du programme pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda Sénégal 2050. « J’ose espérer que ces cadres formés porteront davantage la mise en œuvre du nouveau référentiel des politiques publiques ‘Agenda Sénégal 2050’ et ses réformes systémiques et investissements publics optimaux, au service du développement durable », a affirmé Bamba Diop.
À travers ce programme, le Sénégal aspire à bâtir un leadership public visionnaire et compétent, capable de relever les défis de la gouvernance moderne tout en répondant aux besoins de ses citoyens. Le LEAPS apparaît ainsi comme un maillon essentiel pour transformer le secteur public en un moteur de développement durable et inclusif.
Des résultats attendus prometteurs
Cette initiative repose sur des résultats concrets, notamment l’élaboration de plans de développement personnel par chaque participant, une meilleure compréhension des réformes en cours, et une motivation accrue des hauts fonctionnaires pour entreprendre le programme.
À travers le LEAPS, le pays se dote d’un outil stratégique pour relever les défis économiques et sociaux de demain tout en s’inscrivant dans une dynamique régionale de transformation du leadership public en Afrique.
4 Commentaires
Avec ses qualités et surtout ses tares et ses défauts.
Badiane Bouh Kounta
il y a 2 semaines (07:22 AM)Former des cadres c'est bien,pour un avenir meilleur c'est autre chose ,🙏🙏
Quantbusiness
il y a 2 semaines (07:34 AM)Participer à la Discussion