Le bureau exécutif du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP) s’est réuni ce mardi dans ses locaux. Il était principalement question de revenir sur les conséquences des tensions socio-politiques sur les entreprises. A la suite de cela, une conférence de presse s’est tenue pour exprimer les préoccupations de l'entreprise face aux récents événements. Président de ladite institution, Baidy Agne a souligné dans sa déclaration introductive l'importance d'un climat socio-politique apaisé pour assurer la stabilité et le développement économique du Sénégal.
Poursuivant, il a exprimé ses condoléances aux personnes ayant perdu des proches dans ces troubles et a appelé à la solidarité en ces moments difficiles. Baidy Agne a salué les efforts des guides religieux, des organisations du secteur privé, de la société civile et des partis politiques qui ont travaillé en faveur de la préservation de la paix sociale.
Le président du CNP a souligné la nécessité d'un dialogue entre toutes les parties prenantes, dans lequel l'intérêt supérieur de la nation doit primer. Il a mentionné deux rendez-vous républicains importants auxquels l'entreprise a répondu avec un esprit de responsabilité. Le premier était le dialogue national inclusif initié par le Chef de l'État, et le second était une médiation menée par le Ministre du Travail pour éviter une grève généralisée des travailleurs.
En répondant à ces appels, l'entreprise a clairement exprimé sa volonté de privilégier le dialogue plutôt que la violence, soulignant les conséquences néfastes de cette dernière. "Non, nous ne voulons pas que notre pays entre dans une crise socio-politique grave et profonde", a déclaré Baïdy Agne.
Le président du CNP a également évoqué les négociations avec les centrales syndicales des travailleurs, qui ont abouti à un consensus sur des mesures de revalorisation salariale et de conditions de travail. Il a évoqué le fait que ces accords tenaient compte des capacités et des difficultés de différents secteurs d'activité, tout en permettant aux entreprises en meilleure situation d'aller au-delà si elles le souhaitaient.
Cependant, Baidy Agne a déploré les actes de violence survenus le 1er juin 2023, où des entreprises de divers secteurs ont été « brûlées », « pillées » et « vandalisées ». Il a mis en exergue les conséquences « désastreuses » de ces actes, tels que l'arrêt d'activités économiques généralisé pendant trois jours et des pertes financières considérables pour les entreprises.
Le Président du CNP a rappelé que prendre pour cible des entreprises en raison de différends politiques était « inacceptable » et « incompréhensible ». Il a souligné que ces actions portaient préjudice à la création d'emplois, à la contribution fiscale des entreprises et à la protection sociale des travailleurs. « Nous risquons de subir une crise beaucoup plus profonde que celle de la Covid19 et de la hausse des cours mondiaux des denrées de 1ere nécessitée, sans oublier les chocs exogènes auxquels nous sommes actuellement confrontés », a-t-il averti.
Soulignant l'importance de préserver la réputation du Sénégal en tant que nation « exceptionnelle de paix sociale », de « pluralisme politique » et de « performances » économiques enviables, Baidy Agne a mis en garde contre les conséquences de la violence et de l'instabilité politique sur l'approvisionnement en carburant, le secteur bancaire, le tourisme, le transport aérien, les chaînes d'approvisionnement, les infrastructures, les télécommunications et le secteur numérique.
Le Président du CNP a rappelé que ce sont les investisseurs nationaux et étrangers qui prennent le risque d'investir, de créer des emplois et de contribuer aux finances de l'État par le biais des impôts. A cet effet, Baidy Agne de rappeler que : « En milieu professionnel, la non-discrimination politique, ethnique, religieuse, ainsi que par rapport au sexe et à nos langues nationales, entre autres, c'est aussi l'investisseur national et étranger qui l'applique ! »
Mettant en lumière les conséquences néfastes de la destruction des entreprises, allant au-delà des pertes d'investissements privés, Baidy Agne a souligné que cela prive les Sénégalais d'emplois et de revenus, réduit les recettes fiscales de l'État et dissuade les investisseurs nationaux et étrangers de s'engager dans le pays.
Il a conclu en appelant à la préservation de l'union et de la solidarité entre tous les citoyens, et en exhortant à rejeter la violence, la haine de soi et l'insouciance, qui ne peuvent pas constituer les valeurs progressistes d'une société.
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