Un projet de 93 milliards de francs Cfa TTC
D’un coût global de 93 milliards de francs Cfa TTC et 70 milliards 300 millions de francs Cfa en HT, ce projet est financé par l’État du Sénégal, l’Agence française de développement (Afd), le Royaume des Pays Bas, l’Union européenne (Ue) et la Chine par le biais de China development bank (Cdb). Son objectif global est d’«améliorer significativement la qualité des eaux de la baie, assurer une meilleure condition de vie des populations riveraines de la baie et réduire les maladies hydriques, mettre aux normes des industriels (bonnes pratiques), appliquer le principe ‘’pollueur-payeur’’ à travers une nouvelle redevance industrielle pour garantir la pérennité des ouvrages, et enfin, améliorer de façon significative les conditions de vie et de santé des populations».
Neuf zones concernées par le projet
Le projet de dépollution de la baie de Hann concerne les zones de Hann-Bel air, Dalifort, Thiaroye-Sur-mer, Mbao, Guinaw Rails Sud, Guinaw Rails Nord, Tivaouane Diacksao, Diamaguène Sicap Mbao, Thiaroye Gare et enfin, le Port autonome de Dakar. Les travaux consistent à la fourniture et installation d’un intercepteur principal de 14 975 mètres linéaires, 7 stations de pompage, la construction d’une station d’épuration (traitement primaire et secondaire), la construction d’un émissaire marin de 3 kilomètres, la fourniture et réalisation de 15 kilomètres de réseaux secondaires pour le raccordement des industriels, la réalisation de l’assèchement du canal 6 ; la fourniture et installation de 30 kilomètres de réseaux secondaires et 2000 branchements domiciliaires pour le raccordement des populations ; et enfin l’assainissement du Port autonome de Dakar».
Pour le Port de Dakar, l’assainissement des lieux est constitué de deux systèmes, à savoir : l’assainissement des eaux usées et le drainage des eaux pluviales.
Pour l’assainissement des eaux usées, il est prévu, au niveau du domaine intra portuaire, la fourniture et la pose de 8 962 mètres linéaires de conduite Pvc de diamètre 250 millimètres et la construction de 4 stations de relevage.
Au niveau du domaine extra portuaire, il est prévu la fourniture et la pose de 11 300 mètres de conduite Pvc de diamètre 250 à 500 millimètres et la construction d’une station de pompage et d’une station de relevage.
Pour le drainage des eaux pluviales, il est prévu, au niveau du domaine intra portuaire, la fourniture et la pose de 1300 mètres linéaires de conduite circulaire en béton et la construction de 1900 mètres linéaires de canaux rectangulaires en béton armé.
Au niveau du domaine extra portuaire, il est prévu la fourniture et la pose de 313 mètres linéaires de conduite circulaire en béton et la construction de 4900 mètres linéaires de canaux rectangulaires.
Un projet avec plusieurs avantages
Ainsi, en termes de résultats attendus, 120 industriels environ seront raccordés au réseau d’assainissement ; 500 mille personnes auront accès à un assainissement adéquat à l’horizon du projet ; l’amélioration de l’environnement des quartiers du projet ; l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène par les bénéficiaires ; la participation à la création d’emplois et enfin, la contribution à la création de richesse additionnelle».
«La baie sera dépolluée avec un système d’assainissement «complet adéquat»
Selon le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, la baie de Hann sera dépolluée avec un système d’assainissement «complet adéquat». Et engendrera une «amélioration notable des conditions de vie des populations riveraines de la baie et réduira les incidences des maladies hydriques».
A l’en croire, le projet de dépollution permettra d’«améliorer significativement la qualité des eaux de la baie». Ce qui, selon lui, «favorisera le renouvellement de l’écosystème et le développement de l’investissement portuaire».
«Sa réussite nécessite l’engagement de tous»
Cependant, pour Serigne Mbaye Thiam, la réussite de ce grand projet «nécessite un engagement soutenu de tous, des acteurs publics comme privés ainsi que des populations».
Et d'ores et déjà, la tutelle a engagé l’Onas, maitre d’œuvre du projet, et l’entreprise en charge des travaux de réalisation de l’intercepteur, «à ne ménager aucun effort pour que le projet soit une réalité avec la qualité et les délais requis».
«Il était grand temps de démarrer ce projet»
Les maires des communes de la baie de Hann, dans leur ensemble, ont tous, à l’unanimité, magnifié «la patience, la clairvoyance et surtout la démarche participative» des autorités étatiques, notamment le directeur général de l’Onas. Selon leur représentant, Abdoulaye Pouye, par ailleurs, maire de Mbao, il était grand temps de démarrer ce projet.
«Principe ‘’pollueur-payeur’’, une «innovation de taille» Le représentant des industriels de la baie, Amadou Seck, par ailleurs, président de l’Union des prestataires des industriels et des commerçants du Sénégal (Upic), pour sa part, a renseigné que son organisation a toujours «activement pris part à toutes les sessions de concertations au titre du secteur privé industriel. Et son engagement s’est matérialisé par la signature en mars 2010 du protocole d’accord pour la mise en œuvre du principe ‘’pollueur-payeur’’». Lequel, pour lui, fut une «innovation de taille satisfaisant aux exigences d'efficacité économique, de rationalité écologique et d’équité sociale».
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