VIDÉO. Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés, ce vendredi 05 juin, au monument de l'Indépendance de Bamako. Ils ont répondu à un appel à mobilisation lancé par trois regroupements politiques : Espoir Mali Kura, le Front pour la Sauvegarde et la Démocratie (FSD), et la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko (CMAS).
Une mobilisation réussie. C'est le moins que l'on puisse dire. Des centaines de milliers de Maliens ont exprimé, ce vendredi, leur ras-le-bol contre le régime IBK. Venus de Bamako et de l'intérieur du pays certains manifestants étaient à la place de l'indépendance depuis 6 heures du matin. Il a fallu patienter jusqu'à 16h00 pour voir l'Imam Dicko sur le podium. A bout de souffle, sous une forte chaleur, des manifestants rentraient chez eux tandis que d'autres ralliaient tant bien que mal sur le lieu du rassemblement.
Alors que les mauvaises langues prédisaient le chaos, la manifestation a été encadrée, avec professionnalisme, par les forces de l'ordre déployées en nombre sur le site de la manifestation et aux alentours. On pouvait voir des gendarmes distribuer leurs propres sachets d'eau aux manifestants qui, bras en l'air, réclamaient de l'eau. Enthousiasmé par la scène, un manifestant laisse éclater sa joie: "Ces gendarmes sont tout le contraire des policiers".
"Je suis content mais pas satisfait"
À tour de rôle, les leaders de la manifestation ont pris la parole. Selon Choguel Kokala Maïga du FSD "Quand un chauffeur ne peut plus conduire, il faut lui arracher son permis". Pour Mountaga Tall le Mali est un village dirigé par un chef qui ne contrôle plus rien. "Il faut l'aider à se décharger du fardeau qu'il porte". Konimba Sidibé lui pense qu'IBK a trahi les jeunes, les femmes et les hommes du Mali. Quant à Clément Dembélé, il a, au nom d'Espoir Mali Kura, mis l'accent sur le caractère laïc du nouveau Mali auquel ils aspirent. Devant la foule, Oumar Mariko lance: "je suis content mais pas satisfait".
À la place de l'indépendance, la seule revendication des manifestants était la démission du président IBK. Sans prononcer le mot "démission" lui-même, l'Imam Mahamoud Dicko n'a pourtant pas laissé de doute sur le fond de sa pensée. "Je le dis à qui veut l'entendre, IBK, Koro, comme le dit l'autre [ndlr, Salif Keïta], Il faut qu'on gère ça dans la dignité". Cette mobilisation, a dit Dicko, doit interpeller IBK, "sinon il verra quelque chose qui sera raconté dans l'histoire", a indiqué l'imam en langue nationale Bambara.
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