Si dans certaines localités du pays on se contente des bus, taxis ou véhicules de confort, à Linguère par contre des véhicules 4X4, non couverts et sur des quelles des branches d’arbres servent de sièges aux clients, assurent le transport rural. On les appelle ici le «Wopouya», qui signifie en langue poular : «laisse partir». Ces cercueils roulants provoquent pour la plupart des accidents mortels, même s’ils sont très utiles pour desservir le monde rural.
Le département de Linguère est caractérisé par un manque criard d’infrastructures routières. Une seule route goudronnée traverse tout le Djoloff jusqu’à Matam et les populations ont besoin de se déplacer d’une localité à une autre à l’intérieur du Djoloff. A cause de son sol sablonneux, certains véhicules ne peuvent pas desservir les autres localités. Seuls des 4X4, réputés tout terrain, peuvent s’acquitter de cette tâche.
C’est ainsi donc que le «Wopouya», conçu vers les années 90 pour assurer le transport de marchandises, sera vite utilisé pour le transport des personnes. Malheureusement, dans un Wopouya, le chauffeur peut entasser trente à cinquante clients assis sur des banquettes attachées à des cordes. Ce type de véhicule de transport ne répond à aucune norme de sécurité, mais est nécessaire pour assurer le transport local, se défend le président du regroupement des chauffeurs de Dahra, Baba Diaw, qui estime que si les autorités interdisaient ce type de véhicule comme moyen de transport, les minicars et les véhicules particuliers ne pourront pas assurer le transport. Excepté l’axe Dahra-Linguère qui est goudronné, toutes les 17 autres collectivités locales du département sont desservies par les Wopouyas surtout le jour des marchés hebdomadaires.
En trois mois, les wopouyas ont fait 11 victimes
Si certaines personnes ont peur d’utiliser le Wopouya pour se rendre en milieu rural à cause des accidents, d’autres par contre n’ont pas le choix car c’est le seul moyen de transport qui permet de rallier une localité à une autre. Malheureusement, très souvent des passagers y laissent la vie. Pour ce dernier trimestre, les wopouyas ont fait 11 morts. Les victimes sont généralement des femmes, des personnes âgées ou des enfants qui tombent du véhicule et meurent sur le coup. Un bilan jugé très lourd par l’adjudant-chef des sapeurs pompiers de Linguère, le commandant Médoune Diop qui considère que les chauffeurs des Wopouyas doivent nécessairement éviter la surcharge.
Ce sont des moyens qui ne collent pas avec le développement et la manière dont les passagers s’installent dans le véhicule ne permet pas au conducteur de contrôler la voiture. Il s’y ajoute que ces véhicules qui circulent en milieu rural ne subissent presque jamais le contrôle technique. La plupart des accidents qu’ils ont causés dans ce dernier trimestre se sont produits pendant la nuit à cause d’une défaillance mécanique. Les victimes ne sont pas prises en charge à l’hôpital parce que sur la carte grise du Wopouya, il est bien mentionné qu’il ne doit pas transporter plus de 03 personnes alors dans certains wopouyas la charge minimale est de 30 clients. Aussi, les chauffeurs qui conduisent les Wopouya ne sont pas rompus à la tache, ils sont inexpérimentés.
Souvent le propriétaire du Wopouya prend son fils ou son neveu qui suivait le troupeau, lui cherche un permis de conduire pour lui confier le volant. La plupart des chauffeurs de Wopouya sont donc des bergers reconvertis.
Malgré le nombre très élevé d’accidents qu’il provoque au Djoloff, le Wopouya demeure un moyen nécessaire pour désenclaver certaines zones comme les communes de Thiel, Gassane, Tessekré distantes de Linguère de plus de 70 kilomètre .Durant l’hivernage, quand les pistes sont impraticables, seuls les Wopouyas peuvent convoyer les personnes ou marchandises dans les 19 marchés hebdomadaires du département. Selon Ousmane Ka, habitant de Widou Thingoli, « si aujourd’hui les Wopouyas sont retirés du transport local, c’est toute l’économie du Djoloff qui est bloquée».
Il estime que les chauffeurs doivent être mieux sensibilisés pour réduire les accidents en faisant des visites techniques et l’entretien périodique des véhicules. Il raconte qu’il arrive même que des étrangers qui viennent au Djoloff avec des véhicules de luxe pour rallier Téssékré, Dodji Labgar…, préfèrent les garer à Linguère ou Dahra et prendre tranquillement les Wopouyas, s’ils ne veulent pas bousiller leurs bolides ou s’embourber en cours de route.
13 Commentaires
Moham
En Novembre, 2014 (09:34 AM)Quand leur sont présentés les versets les plus haineux du "saint livre", les croyants rétorquent systématiquement et avec suffisance, fort de s'imaginer les seuls instruits en pseudo-sciences islamiques, que la traduction est mauvaise, que l'infidèle n'a pas compris, que le propos coranique est déformé et autres fariboles qui ne font que refuser, et la précipitent par la même occasion, l'évolution lente, mais inéluctable, de la société vers moins d'emprise du religieux, de son autoritarisme et de ses superstitions.
Afin de couper court à cette argumentation simpliste ("le texte n'est pas mauvais, c'est ta lecture infidèle qui l'est"), neuf traductions de ce verset de la sourate 4 ont été examinées. Comme la numérotation peut varier, le verset apparaît au numéro 34 dans la plupart des éditions alors qu'il est noté au numéro 38 dans celle de Kasimirski et que Blachère indique les deux correspondances 38/34.
Et le résultat est à couper le souffle : selon la traduction, le sort réservé aux femmes par la grandeur spirituelle de l'islam est d'être battues, frappées ou corrigées. Sachant que, d'après les légendes musulmanes, le Coran est incréé (pas d'auteur humain ni de date ou de lieu de confection ce qui résout astucieusement les nombreux écueils propres à l'élaboration de tout texte historique) et qu'il constitue la copie parfaite du "Livre conservé au ciel", la simple existence de ce verset brutal et misogyne suffit à rejeter l'ensemble du livre. Et l'islamophobie devient alors une attitude saine et naturelle.
Les traductions du verset 34/38 de la sourate 4 :
Wopouya
En Novembre, 2014 (09:37 AM)Hf
En Novembre, 2014 (09:56 AM)Jerome Du Havre
En Novembre, 2014 (10:12 AM)UN VRAI PIÈGE A TOURISTES EN QUÊTE DU PASSÉ , UNE MACHINE A REMONTER LE TEMPS...
VOUS N'ETES PAS DANS L'HISTOIRE, VOUS ETES DANS LE PASSÉ...LE HAS BEEN...LE PAST PERFECT...VOUS ETES LOIN DERRIÈRE...AVANT LE FEU...DANS LES GROTTES...DANS LE NOIR...
CORDIALEMENT
Laye
En Novembre, 2014 (10:12 AM)Hoho
En Novembre, 2014 (10:15 AM)Peuls,
En Novembre, 2014 (10:20 AM)Jerome Du Havre
En Novembre, 2014 (10:36 AM)VOUS EXPORTEZ:)
CORDIALEMENT
Wopouya
En Novembre, 2014 (10:52 AM)Y a pas plus dangereux et plus mortel que le wopouya.
Si la malchance de votre vie vous amène à y monter, même sans accident vous serez lacérés par les épines, les branches d'arbres, les moutons qui vous donnent des coups de cornes aux pieds suspendus près de leurs têtes, avec un chauffeur qui roule à tombeau ouvert.
On devrait vraiment trouver un autre systéme de transport plus respectueux de la personne humaine .
@wopouya
En Novembre, 2014 (11:14 AM)Drone
En Novembre, 2014 (11:31 AM)Ce qu'il nous faut c'est une transformation structurelle de nos tissus économique et social précédé par celle politique et éducatif le tout pensé et établi par le biais d'une planification cyclique rigoureusement mis en œuvre. Dans une vingtaine d'années les wopouyas ne seront plus qu'un vieux souvenir, les dragons d'Asie l'ont fait (développement en moins de 50 ans) pourquoi pas nous ????
Caporal Chef
En Novembre, 2014 (18:15 PM)Dufresne
En Novembre, 2014 (20:02 PM)Participer à la Discussion