Avec la fermeture du cantonnement militaire de Nianao, les populations de cette localité, située sur les bordures de la frontière bissau-guinéenne, sont transies de peur. Elles redoutent le regain de banditisme des coupeurs de route et du vol de bétail.
Nianao est un village du département de Vélingara situé à 3 km de la frontière sénégalaise avec la Guinée-Bissau. A la sortie de ce patelin, à quelques pas de la borne indiquant l’entrée dans le pays de Kumba Yalla, se trouve un cantonnement militaire. Du moins par le passé. Puisque depuis lundi 27 janvier dernier, les militaires ont rangé leurs bagages, enlevé toutes leurs installations et détruit ce qui ne leur est plus utile et sont partis à une destination inconnue des populations. Sans en informer le chef de village ou lui dire au-revoir. Le vieil homme s’est montré très inquiet face à l’amère réalité. Boubacar Baldé, chef de village, qui s’est confié aux confrères d’une radio locale, Tewdu Fm, a dit : «On a rien compris. On ne sait pas ce qui a commandé cette délocalisation du cantonnement militaire, mais c’est nous exposer au danger. Si on a mis ce cantonnement juste à la frontière, c’est parce que le besoin a été senti par tous. Les militaires ont aidé à réduire le vol transfrontalier. Malheureusement, c’est au moment où les bandits ont commencé à se signaler à nouveau que l’on prend cette décision. C’est scandaleux !» En fait, au courant de la décade passée, des voleurs se sont signalés dans la zone pour détrousser des paysans qui venaient de recevoir l’argent de la vente de leur production agricole. Alors que les militaires faisaient la patrouille le long de la frontière. Dans cette partie du Sénégal, la rébellion est supplantée par le grand banditisme. Implanté sur l’axe de Diaobé, véritable couloir commercial, ce cantonnement militaire avait permis de sécuriser les commerçants qui transportaient d’importantes sommes d’argent. La présence de l’Armée décourageait les «coupeurs de route» et a permis de rétablir la sécurité sur toute l’étendue de la zone. Cette peur des populations est sans doute légitime. Situé à Vélingara, le camp militaire le plus proche de cette localité est distant de 50 km.
Avec l’appui de ces forces de défense du territoire national, les autorités administratives de Vélingara et celles de Pirada, ville Bissau-guinéenne, se sont liguées pour combattre le banditisme transfrontalier. Très souvent, les forces de sécurité des deux pays ont reçu des bandits arrêtés par des collègues du pays voisin.
Il faut rappeler que le cantonnement militaire a été déplacé du chef-lieu de communauté rurale Wassadou pour Nianao en 2010, pour plus d’efficacité dans les actions.
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