L’international brésilien a sans doute disputé son dernier match devant le public du Parc des Princes mardi.
«Thiago Silva à Paris, on signe direct !», lançaient les Ultras parisien à celui que l’on surnomme «O Monstro», mardi, par le biais d’une banderole déployée en bas de la tribune Auteuil. Un message en forme d’adieu au Brésilien de 35 ans. Car à la différence des plus fervents supporters du PSG, Leonardo, lui, ne signe pas. Il a choisi de se séparer de celui qu’il avait débauché à l’AC Milan en 2012. En fin de contrat, Thiago Silva ne sera pas renouvelé. Sauf que, coronavirus oblige, cette saison 2019-20 ne ressemble à aucune autre. Et pour boucler cet exercice si singulier, avec les finales des coupes nationales et surtout la Ligue des champions à terminer, les deux parties se sont dit oui pour quelques semaines encore. «C’est un peu bizarre cette année, mais ce n’est pas encore fini», lâchait-il, sur beIN SPORTS, après la victoire sur le Celtic (4-0), dernier galop d’essai avant d’affronter les Verts en finale de la Coupe de France, vendredi, puis les Lyonnais en finale de la Coupe de la Ligue, le 31 juillet. Et le 12 août, ce sera l’Atalanta, à Lisbonne, en quarts de C1. Il y aura aussi Sochaux, le 5 août au Parc, en amical. Mais ce sera à huis clos, probablement comme le Final 8 européen. Et les Ultras ont d’ores et déjà acté qu’ils n’iront pas au Stade de France à l'occasion des deux finales.
«J’espère que je pourrai partir par la grande porte»
Thiago Silva
Du coup, c’était déjà l’heure des adieux mardi. Adieux émouvants pour les uns et les autres, après une rencontre lors de laquelle les supporters ont brillé par leur respect des mesures sanitaires. «De l’émotion ? Oui, bien sûr, beaucoup d’émotion, souffle Thiago, après être venu saluer Auteuil et dire quelques mots au pied de la tribune. Je me souviens bien de mon dernier match au Maracana avec Fluminense, c’était pareil, difficile… Mais l’histoire n’est pas encore finie. On encore beaucoup de choses à faire, trois coupes à aller chercher. C’est pour cela qu’il faut continuer à travailler. J’espère que je pourrai partir par la grande porte.» Cela passera par des succès à Saint-Denis, et surtout à Lisbonne.
Les Ultras n’ont d’ailleurs pas attendus la fin du match pour saluer le futur partant. Ils ont largement applaudi son nom à l’annonce des compositions, et entonné des chants à sa gloire en deuxième période, après sa sortie. «Ce lien avec les supporters, ce respect entre nous, c’est ce qui restera jusqu’à la fin de ma vie», savoure encore Thiago Silva, sur les médias du club. Lesquels supporters ont autant salué la carrière du défenseur brésilien à Paris (310 matches, 17 buts) que son choix de rester pour la C1. A la différence de Thomas Meunier ou Edinson Cavani… Pourtant, l’ex-Milanais n’a jamais été épargné par la critique, trop émotif, pas assez leader. Souvent à tort, on l’a affublé d’une étiquette de joueur qui ne répond pas présent dans les grands rendez-vous. Il aura, avec ses partenaires, l’occasion de faire taire les médisants et, comme il le dit lui-même, de «partir par la grande porte» dans les semaines à venir. «Huit ans, c’est beaucoup, relève-t-il, des trémolos dans la voix, sur beIN. C’est une histoire que j’ai écrite, j’en suis très heureux. Mes enfants ont grandi en France. J’ai grandi aussi, pas seulement comme joueur mais en tant qu’homme. Et le respect que le club m’a donné, tous les joueurs, tous les membres du staff, c’est le plus important pour moi.» Poignant.
Vrai-faux suspense
Une chose est sûre : Thiago Silva aurait mérité des adieux plus en adéquation avec son statut de monument de l’histoire du club. Le meilleur défenseur de l’histoire du Paris Saint-Germain, c’est sans doute lui. Quelques dizaines de fans en bas d’une tribune, un soir de match amical en août, le compte n’y est pas. Mais ce n’est la faute de personne, si ce n’est celle du coronavirus… A moins que ? Interrogé sur une éventuelle et improbable prolongation de son capitaine, Thomas Tuchel a ménagé un faux suspense : «Maintenant, c’est notre joueur, notre capitaine, et on doit parler de tout cela après la C1. Maintenant, il faut être concentré… Il semble qu’il va partir. Dans le foot, on ne sait jamais (sourire).» Cette fois, on sait. Même si avec le départ de Tanguy Kouassi et au cœur d’une année si spéciale, les surprises n’en sont finalement pas vraiment…
0 Commentaires
Participer à la Discussion