Décevante, l'Allemagne a dû se contenter d'un match nul spectaculaire face à la Suisse (3-3) en Ligue des Nations. Le sélectionneur allemand Joachim Löw se retrouve sur la sellette.
L'Allemagne n'a dû qu'à la classe individuelle de ses attaquants d'arracher un nul 3-3 mardi à Cologne en Ligue des nations contre la Suisse, qui a profité sans pitié de grossières erreurs défensives des quadruples champions du monde.Ce petit point, arraché à l'issue d'un match haletant, à huis clos, permet toutefois aux coéquipiers de Manuel Neuer de revenir à un point de l'Espagne dans ce groupe 4 de la Ligue A, après la défaite surprise de la Roja en Ukraine (1-0).
Le sélectionneur allemand Joachim Löw était sous pression avant cette rencontre. Critiqué par plusieurs anciens champions du monde, taxé d'arrogance par la presse, il comptait fermement sur le retour de son onze-type pour redresser la barre. Il avait reproché à son équipe d'avoir joué sans rythme et sans dynamisme samedi lors de sa laborieuse victoire à Kiev (2-1), et espérait voir ses grognards mettre un peu plus d'enthousiasme dans le jeu d'attaque. Mais l'Allemagne, bien entrée dans le match, a été cueillie à froid par une Suisse opportuniste qui a su tirer profit de ses énormes erreurs défensives.
«On a vu que nous avions de bonnes intentions, a déclaré le milieu de terrain allemand Joshua Kimmich, que nous voulions jouer de façon plus dynamique, mais nous devons mieux défendre. Nous avons aussi montré que nous avons du caractère. Ce n'était pas super, je ne veux pas tout peindre en rose, mais nous allons dans la bonne direction.»
On jouait depuis cinq minutes lorsque Mario Gavranovic a profité d'une énorme négligence de la défense, remontée trop vite après un corner mal dégagé, pour lober Neuer de la tête et ouvrir le score (1-0, 5e).
Löw sur la sellette
Le même Neuer, vingt minutes plus tard, a offert un cadeau à Seferovic en relançant directement sur sa tête, mais le gardien allemand s'est rattrapé en empêchant le Suisse de marquer. C'était juste repousser l'échéance: après un ballon perdu par Toni Kroos, qui fêtait sa 100e sélection, Remo Freuler s'est lui aussi retrouvé isolé dans la surface et a gagné son duel avec Neuer (2-0, 26e).
Mais quand le collectif va mal, l'Allemagne peut encore compter sur la qualité individuelle de ses attaquants. Quasiment sur l'engagement, Timo Werner a mis dans le vent quatre défenseurs suisses pour tromper d'un tir croisé le gardien de la Nati et de Mönchengladbach Yann Sommer (2-1, 28e), et permettre aux Allemands de rester dans le match.
A la 55e minute, Havertz a lui aussi fait parler sa classe. Après avoir intercepté une passe à 30 m du but, il est allé égaliser en battant Sommer de près malgré le retour de deux défenseurs (2-2). Le soulagement pour Löw a pourtant été de courte durée. Deux minutes plus tard, après une action rageuse de la Suisse et un ballon deux fois mal repoussé par Neuer et la défense, Gavranovic a catapulté le ballon dans le but depuis le point de pénalty (3-2, 57e).
Une troisième fois, le talent a sauvé la Mannschaft, lorsque Serge Gnabry a génialement dévié du talon un centre de Timo Werner (3-3, 60e). Mais cette prestation, avec une formation proche du onze type, ne va probablement pas calmer les commentateurs, ni améliorer l'image de Joachim Löw dans le public: un sondage publié mardi indiquait que 76% des fans de football souhaitent désormais son départ.
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