Plusieurs sénateurs avaient déposé un amendement ouvrant la possibilité à une reprise de la saison 2019-20.
L'Association nationale des Ligues de sport professionnel (ANLSP) a dénoncé la «confusion» née d'un amendement, finalement rejeté mercredi par le Sénat, visant à permettre la reprise de la saison 2019-20, définitivement interrompue le 30 avril dernier sur décision gouvernementale en raison du coronavirus. L'amendement au projet de loi portant diverses «dispositions urgentes face à l'épidémie de covid-19», proposé par des élus LR, centristes et du groupe RDSE à majorité radicale, a été rejeté mardi en début de soirée, après un avis défavorable du gouvernement.
Défendu en séance par Michel Savin (LR, Isère), il visait à permettre aux fédérations sportives et ligues professionnelles de «décider de reprendre les compétitions professionnelles afin d'achever la saison 2019-20, si la situation sanitaire le permet et après avis du comité de scientifiques». Michel Savin a fait valoir que l'amendement n'imposait «rien à personne», François-Noël Buffet (LR, Rhône) soulignant qu'il «crée juste une possibilité».
L’OL et Amiens devant le Conseil d’Etat
Une reprise de la compétition est défendue notamment par le président de l'Olympique lyonnais (L1) Jean-Michel Aulas, qui a saisi lundi le Conseil d'Etat pour contester la fin de la saison, comme par ailleurs le club d'Amiens. «A l'heure où le sport français fait face à des circonstances exceptionnelles, cet amendement serait source d'une confusion qui déstabiliserait encore davantage les instances sportives», a réagi l'ANLSP, qui réunit les Ligues professionnelles de football, de rugby, de basket (LNB), de cyclisme (LNC), de volley (LNV) et de handball (LNH). «Nous pensons qu'il importe au contraire d'unir nos forces pour préparer dans les meilleures conditions possibles la reprise de la saison 2020-21 et accompagner durablement les clubs dans la gestion d'une crise inédite», poursuit l'instance.
«Il y a des sportifs derrière les événements sportifs», a défendu la ministre des Sports Roxana Maracineanu, assumant «la décision d'avoir protéger la santé de nos athlètes». «Quelles sont les raisons qui ont poussé le gouvernement à faire ce choix, l'arrêt total des compétitions professionnelle ? Pourquoi avoir pris une décision aussi rapide et sans aucun échange avec les acteurs concernés?», avait interrogé M. Savin.
«La France sur le plan sportif professionnel est au point mort et vous en portez la responsabilité», a accusé de son côté le président du groupe PS Patrick Kanner, ancien ministre des Sports. Les socialistes ont voté contre l'amendement, estimant qu'il était «trop tard». «On vote contre, non pas pour cautionner votre mauvaise décision, mais pour dire que vous devez l'assumer en pleine responsabilité», a-t-il lancé à l'adresse de la ministre.
Un sur deux
Signataire de l'amendement, le centriste Claude Kern a finalement voté contre, estimant «qu'on ne peut pas revenir en arrière». Le Sénat dominé par l'opposition de droite a en revanche adopté un autre amendement défendu par M. Savin, prévoyant qu'«au plus tard le 30 juin 2020, le comité de scientifiques (...) remet un avis sur les risques sanitaires attachés à la reprise des compétitions sportives professionnelles et amateurs pour la saison sportive 2020-21». «Le comité de scientifiques examine également les risques sanitaires et les précautions à prendre pour l'organisation matérielle des compétitions et l'accueil du public», indique encore l'amendement adopté malgré un avis défavorable du gouvernement.
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