Centre-ville de Doha, 21h00 mercredi, 17 jours avant le coup d'envoi du Mondial-2022 au Qatar: une dizaine d'ouvriers débarrassent des débris devant une tour dont la construction s'achève, après des semaines de travail de jour comme de nuit.
Derrière des fenêtres encore inexistantes début avril, au moment du tirage au sort de la compétition, la lumière artificielle laisse aujourd'hui entrevoir des appartements meublés. La grue qui a longtemps surplombé la tour d'une trentaine d'étages a disparu, comme de nombreuses autres à travers le quartier central de West Bay.
En douze ans, depuis qu'il s'est vu attribuer la Coupe du monde de football, le Qatar a réalisé des travaux herculéens: construction de sept stades et rénovation d'un huitième, construction d'un métro, de routes, d'hôtels et même d'une ville nouvelle, Lusail, au nord de la capitale.
"Tous les travaux liés à la Coupe du Monde ont été terminés et seront terminés dans les temps et selon les plans prévisionnels", assure Khalid Al-Mawlawi, responsable du marketing au sein du comité d'organisation du Mondial, interrogé par l'AFP en conférence de presse jeudi.
Dans la dernière ligne droite avant la compétition qui débute le 20 novembre, des milliers d'ouvriers s'activent encore jusque tard dans la nuit pour terminer certains hôtels ainsi que les fans zones.
Grues et étincelles
En bordure du luxueux "village culturel" de Katara, dans la capitale, s'étend un gigantesque bâtiment blanc rappelant le Taj Mahal, dont certaines parties sont encore entourées d'échafaudages.
Devant cet hôtel de 59 chambres et 32 villas, dont l'ouverture a été annoncée pour novembre, la route est bloquée afin de permettre à des ouvriers d'aménager le front de mer.
Au-dessus d'une des routes du "village" flotte une canopée aux couleurs des 32 pays qualifiés pour le tournoi, le premier dans le monde arabe.
Les drapeaux et les images de la mascotte La'eeb se multiplient à travers Doha depuis septembre, marquant l'imminence du plus grand événement jamais accueilli par le petit émirat du Golfe.
Dans l'un des deux parcs entourant Katara, ont aussi poussé quinze immenses villas dont les baies vitrées offrent une vue sur la mer.
Deux grues surplombent les lieux, dont on ne connaît pas la date d'ouverture. Quelques dizaines d'ouvriers s'activent à l'intérieur de certaines villas, alors que, dans le parc, des habitants profitent de la température clémente pour courir, jouer au padel ou pique-niquer.
A quelques kilomètres au nord, de l'autre côté d'un lagon, des étincelles éclairent sporadiquement le club de golf de Doha, où l'on installe une des scènes qui accueillera les nombreux concerts prévus pendant le Mondial.
Bruits de perceuses et monticules de terre
A Lusail, les grues sont plus nombreuses mais le travail plus discret à 22h00. A l'entrée de la marina, une fan zone est plongée dans le noir. Des bruits de perceuses s'échappent tout de même des immanquables Katara Towers, deux tours d'hôtels dont la forme évoque l'emblème du Qatar, deux épées liées à leurs bases.
A leur pied, des chèvres et des poules attendent patiemment les touristes dans une installation imitant un campement traditionnel du désert.
En face, les manèges d'Al Maha Island, une autre attraction conçue pour le million de visiteurs attendus dans le pays dans les prochaines semaines, tournent à vide.
Son ouverture est imminente mais l'entrée de l'île, bloquée par des agents de sécurité, est encore en chantier. En témoignent des monticules de terre retournée autour desquels une vingtaine d'ouvriers prennent une pause vers 22h30.
En poussant plus loin dans Lusail, vers le stade de 80.000 places qui accueillera la finale de la Coupe du monde le 18 décembre, on tombe sur quatre immenses tours argentées surplombant de petits bâtiments d'habitation.
Sur les trottoirs en travaux, quelque deux cent ouvriers qui viennent de descendre de bus s'avancent. Il est 22h45, la nuit de travail ne fait que commencer.
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En Novembre, 2022 (23:11 PM)Participer à la Discussion