2019 avait une saveur particulière pour les inconditionnels du football béninois. Cette année-là, les Ecureuils du Bénin atteignent les quarts de finale d’une Coupe d’Afrique des Nations après trois participations infructueuses (2004, 2008 et 2010). On croyait qu’une dynamique victorieuse était enclenchée et que les poulains de Michel Dussuyer, allaient se qualifier sans coup férir à l’édition suivante au Cameroun. Erreur !
Alors qu’ils n’avaient besoin que d’un match nul contre le Nigeria pour valider leur ticket, les coéquipiers de Stéphane Sessegnon trouvent le moyen de perdre face aux Super Eagles dans les derniers instants de la partie. Un but "assassin" de Paul Onuachu.
Le scandale des tests Covid
Obligés d’aller en terre sierra-léonaise chercher la victoire, ou tout au moins, un match nul, ils se font piéger par les Léone Stars. Score de la rencontre 1-0, en faveur des locaux.
Ce qui a plus fait jaser à l’époque, ce n’était même pas la défaite des Écureuils, mais le procédé ingénieux mis en place par les Sierra Léonais pour torpiller le Bénin. En effet, à une heure du début de la rencontre cinq joueurs béninois, tous titulaires, ont été déclarés positifs au Covid-19. Le match qui devait débuter à 18 h est reporté à 21 h, pour ne plus finalement avoir lieu.
Le Bénin conteste les résultats des tests Covid. Il brandit les tests négatifs effectués juste avant le voyage. La CAF ne prend curieusement pas parti dans cet imbroglio et se contente de reporter le match en juin 2021. Le Bénin crie au scandale et saisit le Tribunal arbitral du sport (TAS). Ce dernier s'aligne sur la décision de la CAF.
La rencontre qui devait se jouer le 10 juin 2021 à Conakry en Guinée est encore reportée. Cette fois-ci c’est la Sierra Léone qui conteste les tests Covid déclarant sept de ses joueurs porteurs du virus. Le match se joue finalement le lendemain. La suite, on la connaît. Le Bénin est battu et éliminé.
Un coup dur pour les supporters et le public sportif béninois à cause surtout des conditions entourant cette non- qualification.
Nouvel abus, nouvel échec
En 2022, les Ecureuils , devenus Guépards, démarrent une nouvelle campagne de qualification pour la CAN Côte d’Ivoire 2023. Après avoir concédé le nul contre le Rwanda à domicile lors de la 3e journée, les Guépards devaient jouer le match retour sur leurs propres installations puisque le Stade d’Uye (Rwanda) n'était pas homologué par la CAF. Les Amavubi semblent, dans un premier temps, accepter la décision. Mais quelques heures après le match aller, ils quittent précipitamment Cotonou. Le Bénin est surpris.
Il apprend plus tard que le match se jouera finalement à Kigali, au Pelé Stadium. Un stade sans gradins qui n'était pas homologué par la CAF. C’est l’instance faitière du football africain qui a elle-même pris cette décision. Elle décide aussi que la rencontre se jouera à huis clos.
Une telle situation ne profitait pas au Bénin puisque le match est renvoyé au mercredi 29 mars 2023 en dehors des Journées FIFA. Trois internationaux béninois sont d'ailleurs rappelés par leurs clubs respectifs. Ceux-ci estiment à bon droit que le 29 mars 2023 n’est pas une journée FIFA.
Gernot Rohr, le coach des Guépards, négocie avec les clubs des autres joueurs pour qu’ils les laissent disputer le match. Brest de Steve Mounié, autorise le Guépard à jouer seulement 30 minutes. Le Bénin concède le nul 1-1 mais remporte finalement la rencontre sur tapis vert parce que les Amavubi, ont aligné, au cours du match, un joueur non éligible en la personne de Kevin Muhire.
Ce dernier avait déjà écopé de deux cartons jaunes contre le Sénégal et le Bénin et ne devait donc pas disputer le match. Malgré ces trois points pris face au Rwanda, les Guépards du Bénin, ne réussiront pas à se qualifier pour la CAN Côte d’Ivoire 2023. La faute à une défaite contre le Mozambique à Maputo 2-3.
Les poulains de Gernot Rohr devaient gagner pour se qualifier. Une nouvelle fois, ils restaient à quai.
La star , c’est le collectif
Après cette nouvelle désillusion, le coach allemand entame l’opération rajeunissement de l’équipe. Il se débarrasse avec douceur des " vieux" à l’instar de Stéphane Sessegnon et Khaled Adenon, et intègre des jeunes Guépards qui ont joué la CAN junior 2023 en Egypte.
Cet effectif, bien aidé par l’expérience de Steve Mounié, Jodel Dossou, Cédric Hountondji et Sessi d’Almeida, débute les éliminatoires de la CAN Maroc 2025. L’issue est favorable puisque les Guépards ont décroché hier lundi 18 novembre leur qualification en terre libyenne après avoir concédé le nul (0-0) contre les Chevaliers de la Méditerranée.
C’est un véritable soulagement pour le pays, surtout après les abus de la CAF et la peine des rendez-vous manqués de 2021 et 2023. Il reste à faire une bonne préparation pour ne pas faire piètre figure au Maroc en décembre prochain. Gernot Rohr a la chance de compter sur des jeunes joueurs combatifs qui ont envie de rendre fière la nation. Il n’y a pas vraiment de stars dans cette équipe, la star c’est le collectif.
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