Silvio Berlusconi, mort à l'âge de 86 ans, était le "premier tifoso" de l'AC Milan, club qu'il a dirigé pendant trois décennies et dont il avait fait l'une des plus grandes équipes au monde grâce à des stars recrutées à prix d'or.
Pour l'ex-Premier ministre italien, propriétaire depuis 2018 d'un autre club de Serie A (Monza), l'AC Milan fut une passion jamais démentie mais aussi un redoutable outil de communication au service de ses affaires économiques et de sa carrière politique.
Pendant les 31 ans de règne du "Cavaliere" (entre 1986 et 2017, avec quelques pauses quand il fut chef du gouvernement), le club au célèbre maillot rayé rouge et noir a raflé 29 trophées, dont cinq Ligues des champions et huit titres de champions d'Italie.
Le Milan est alors une place forte du football mondial, sous les ordres des entraîneurs Arrigo Sacchi, apôtre du beau jeu, ou Fabio Capello, vainqueur de la Ligue des champions en 1994 en surclassant le Barça en finale (4-0).
Les stars s'y succèdent quand elles ne s'y côtoient pas: les Italiens Franco Baresi, Paolo Maldini et Andrea Pirlo, les Néerlandais Marco Van Basten, Ruud Gullit et Frank Rijkaard, mais aussi Jean-Pierre Papin, George Weah, Andreï Shevchenko, Clarence Seedorf, Ronaldinho ou Zlatan Ibrahimovic.
Gullit, Van Basten, Weah, Shevchenko et Kaka ont tous gagné le Ballon d'Or lors de leur passage au club.
Rivalité avec Tapie
Ce succès avait un prix. A une époque où les joueurs n'avaient pas encore pris l'habitude de changer de tunique tous les trois ans ni de traverser les frontières, Silvio Berlusconi fut un pionnier revendiqué du "foot business", multipliant les transferts rutilants, comme le fera à la même époque Bernard Tapie à Marseille.
La rivalité entre l'OM et Milan rythme d'ailleurs le foot européen du début des années 1990, avec en point d'orgue la finale de Ligue des champions 1993 remportée par les Phocéens (1-0).
Dans les années 2000, Milan gagne encore deux fois la Ligue des champions, et en laisse filer une troisième alors qu'il menait 3-0 à la mi-temps contre Liverpool, en 2005. Mais la richesse de Berlusconi ne suffit plus à attirer les meilleures stars alors que débarquent en Europe des actionnaires toujours plus puissants, venus des Etats-Unis, d'Asie ou du Golfe.
"Son" Milan recule peu à peu et ne gagne plus rien après 2011, dernier titre de champion d'Italie de Berlusconi.
La belle histoire, née en 1986 avec le rachat d'un club au bord de la faillite, prend fin en 2017 avec la vente à un homme d'affaires chinois pour plus de 700 millions d'euros.
Plombé par des dettes considérables, le club est passé l'année suivante dans les mains d'un fonds d'investissement américain, Elliott, qui l'a lui-même revendu l'été dernier à un autre fonds, RedBird Capital, pour 1,2 milliard d'euros, après l'avoir ramené au sommet (champion 2022).
- Dernier tour de piste à Monza -
En quittant Milan, Berlusconi explique que "le football moderne implique pour être compétitif au plus haut niveau européen et mondial des investissements et des ressources qu'une famille seule ne peut plus assumer". Tout en restant, évidemment, "le premier tifoso" du "Diavolo", le surnom du club rossonero.
"C'est l'équipe que mon père m'a appris à aimer quand j'étais enfant", dit-il aussi.
Le patron de Fininvest n'en a toutefois pas fini avec le ballon rond. Dès 2018, il rachète Monza, une équipe alors en troisième division, avec l'idée de l'emmener pour la première fois dans l'élite. Comme il l'avait fait à l'AC Milan, il confie la gestion à son bras droit habituel, Adriano Galliani, natif de Monza.
Dopé par les investissements de l'homme d'affaires, le défi est réussi en quatre ans: Monza, dont le stade est à dix minutes de la villa de Berlusconi, à Arcore, évolue depuis l'été 2022 en Serie A. Après un maintien facilement acquis cette saison, Berlusconi rêvait tout haut d'un titre de champion.
Même si beaucoup, en Italie, avaient appris à ne plus prêter une attention exagérée aux propos du dirigeant vieillissant. Lequel, en décembre dernier, s'était livré à un nouveau dérapage en promettant à ses joueurs, en plein repas de Noël, de leur amener "dans le vestiaire" un "car de prostituées" pour les motiver.
"Une simple blague de vestiaire", avait plaidé l'incorrigible Berlusconi en réponse à la bronca générale.
Pour l'ex-Premier ministre italien, propriétaire depuis 2018 d'un autre club de Serie A (Monza), l'AC Milan fut une passion jamais démentie mais aussi un redoutable outil de communication au service de ses affaires économiques et de sa carrière politique.
Pendant les 31 ans de règne du "Cavaliere" (entre 1986 et 2017, avec quelques pauses quand il fut chef du gouvernement), le club au célèbre maillot rayé rouge et noir a raflé 29 trophées, dont cinq Ligues des champions et huit titres de champions d'Italie.
Le Milan est alors une place forte du football mondial, sous les ordres des entraîneurs Arrigo Sacchi, apôtre du beau jeu, ou Fabio Capello, vainqueur de la Ligue des champions en 1994 en surclassant le Barça en finale (4-0).
Les stars s'y succèdent quand elles ne s'y côtoient pas: les Italiens Franco Baresi, Paolo Maldini et Andrea Pirlo, les Néerlandais Marco Van Basten, Ruud Gullit et Frank Rijkaard, mais aussi Jean-Pierre Papin, George Weah, Andreï Shevchenko, Clarence Seedorf, Ronaldinho ou Zlatan Ibrahimovic.
Gullit, Van Basten, Weah, Shevchenko et Kaka ont tous gagné le Ballon d'Or lors de leur passage au club.
Rivalité avec Tapie
Ce succès avait un prix. A une époque où les joueurs n'avaient pas encore pris l'habitude de changer de tunique tous les trois ans ni de traverser les frontières, Silvio Berlusconi fut un pionnier revendiqué du "foot business", multipliant les transferts rutilants, comme le fera à la même époque Bernard Tapie à Marseille.
La rivalité entre l'OM et Milan rythme d'ailleurs le foot européen du début des années 1990, avec en point d'orgue la finale de Ligue des champions 1993 remportée par les Phocéens (1-0).
Dans les années 2000, Milan gagne encore deux fois la Ligue des champions, et en laisse filer une troisième alors qu'il menait 3-0 à la mi-temps contre Liverpool, en 2005. Mais la richesse de Berlusconi ne suffit plus à attirer les meilleures stars alors que débarquent en Europe des actionnaires toujours plus puissants, venus des Etats-Unis, d'Asie ou du Golfe.
"Son" Milan recule peu à peu et ne gagne plus rien après 2011, dernier titre de champion d'Italie de Berlusconi.
La belle histoire, née en 1986 avec le rachat d'un club au bord de la faillite, prend fin en 2017 avec la vente à un homme d'affaires chinois pour plus de 700 millions d'euros.
Plombé par des dettes considérables, le club est passé l'année suivante dans les mains d'un fonds d'investissement américain, Elliott, qui l'a lui-même revendu l'été dernier à un autre fonds, RedBird Capital, pour 1,2 milliard d'euros, après l'avoir ramené au sommet (champion 2022).
- Dernier tour de piste à Monza -
En quittant Milan, Berlusconi explique que "le football moderne implique pour être compétitif au plus haut niveau européen et mondial des investissements et des ressources qu'une famille seule ne peut plus assumer". Tout en restant, évidemment, "le premier tifoso" du "Diavolo", le surnom du club rossonero.
"C'est l'équipe que mon père m'a appris à aimer quand j'étais enfant", dit-il aussi.
Le patron de Fininvest n'en a toutefois pas fini avec le ballon rond. Dès 2018, il rachète Monza, une équipe alors en troisième division, avec l'idée de l'emmener pour la première fois dans l'élite. Comme il l'avait fait à l'AC Milan, il confie la gestion à son bras droit habituel, Adriano Galliani, natif de Monza.
Dopé par les investissements de l'homme d'affaires, le défi est réussi en quatre ans: Monza, dont le stade est à dix minutes de la villa de Berlusconi, à Arcore, évolue depuis l'été 2022 en Serie A. Après un maintien facilement acquis cette saison, Berlusconi rêvait tout haut d'un titre de champion.
Même si beaucoup, en Italie, avaient appris à ne plus prêter une attention exagérée aux propos du dirigeant vieillissant. Lequel, en décembre dernier, s'était livré à un nouveau dérapage en promettant à ses joueurs, en plein repas de Noël, de leur amener "dans le vestiaire" un "car de prostituées" pour les motiver.
"Une simple blague de vestiaire", avait plaidé l'incorrigible Berlusconi en réponse à la bronca générale.
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