L’université Assane Seck de Ziguinchor n’a pas été pensée avant sa réalisation. Tout a été fait dans la précipitation. « Après le Joola, il y a eu un empressement de l’Etat pour créer une université à Ziguinchor », affirme Ndiémé Sow de la section Saes de l’Uasz. Elle s’exprimait, ce vendredi, lors d’un atelier sur les universités publiques au bénéfice de la Convention des jeunes reporters du Sénégal.
Du fait de son histoire, l’Uasz fait aujourd’hui face à un énorme problème d’infrastructure. D’ailleurs, l’une des Unités de formation et de recherche (Ufr) est abritée par un bâtiment qui, à l’origine, était destiné à un logement de fonction.
« Ce sont les salons, les chambres et les cuisines qui sont transformés en bureau et salles de cours », affirme Ndiémé Sow, par ailleurs, chargée de communication du bureau national du Saes. Il s’y ajoute, renchérit-elle, que le peu de bâtiments qui existe est en état de délabrement avancé.
Cette situation s’explique, de son point de vue, par un manque de volonté de la part des autorités. Elle en veut pour preuve l’abandon des travaux d’un amphithéâtre de 150 places depuis 2016, « alors qu’il ne manque que les portes et la peinture ».
Ainsi, le déficit en infrastructure est tel que, le recteur s’est tourné du côté des écoles primaires pour trouver une solution. Cette option a permis à l’université de disposer de 71 salles de classes.
Cependant, non seulement le nombre est insuffisant, puisque la section Droit à elle seule a besoin de 73 salles pour les travaux dirigés, mais ensuite, cette solution n’est pas sans conséquence pour les élèves du primaire.
« Sur demande du recteur, l’inspecteur d’académie a imposé la journée continue à l’ensemble des élèves. A Ziguinchor, les écoliers descendaient à midi. Ils mangeaient à la maison avant de revenir l’après-midi. Mais maintenant, ils sont obligés de rester jusqu’à 14h », regrette-t-elle.
Outre, les infrastructures, il y a aussi la sécurité. D’après Mme Sow, à chaque fois que l’hivernage s’installe, la communauté universitaire cohabite avec des serpents et des scorpions. « A Ziguinchor, en fin juin, quand il commence à pleuvoir, il n’est plus possible de faire des cours », regrette-t-elle. Ce qui perturbe aussi les enseignements.
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