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Violences dans les rues : Au-delà du verdict, le diagnostic du Pr. Macoumba Gaye

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Violences dans les rues : Au-delà du verdict, le diagnostic du Pr. Macoumba Gaye
Le professeur Macoumba Gaye est un cancérologue, enseignant-chercheur à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) . Dans une note rendue publique, il revient sur les violences que le Sénégal a connues après le délibéré du procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. 

Pour l'universitaire, les acteurs politiques sont "tous coupables".
Voici, in extenso, ce qu'il a écrit : 


"Au-delà d’un verdict ; l’inévitable violence d’une jeunesse qui déverse son trop-plein face à l’incurie.

Elle se nourrit de crise identitaire, de rêve de réussite brisé, de démission des parents, d’exclusion de toute parcelle d’espoir. 

Elle se révolte contre un mal qui se décline en une longue litanie : économie extravertie, emplois rares et miséreux, promesses non tenues, politisation de hautes responsabilités, ethnocentrisme, sélective impunité, ostentatoire gabegie de privilégiés du premier cercle, arrogante assurance, autorité religieuse démystifiée, et l’indécente incertitude d’une troisième candidature associée à une flagrante sélection d’éventuels adversaires.

«On ne prête qu’aux riches»

L’hymne au chaos avait déjà ses paroles ; 
une justice licencieuse lui a donné sa chanson.

Des monstres l’entonnent aux oreilles de nos enfants. Ils réveillent les rébellions, exacerbent nos différences, effacent les limites, pillent, violent, brûlent jusqu’aux bibliothèques et archives.

Aucune infrastructure ne suffirait à en faire un chant de victoire.

Cette rage, qui exulte, détruit sans discernement.
Nos ennemis infiltrés y trouvent le terrain favori de leur criminelle action: rebelles mal lavés nostalgiques de prébendes, islamistes de bas étage qui sentent le pavot, mercenaires qui reniflent le pétrole, traîtres de tous bords tapis à l’ombre du pouvoir.

Et nous observons les forces de maintien de l’ordre, bridées par leur serment et leur dignité, victimes non moins  sénégalaises, de gouvernants indignes et opposants irresponsables. 

Elles reculent, le doigt sur la gâchette, muettes, pour le moment. 
Combien de temps subiront-elles encore la  folie de gueux qui  ont toujours l’aplomb de réclamer notre confiance ?

Qu’aura fait l’incrédule homo senegalensis pour mériter mieux ? 

On est toujours responsable quand on est le témoin passif de la déliquescence de la classe politique. Son action ne s’arrête qu’au son du glas de nos rêves.

Voici donc l’immense gâchis que des preux d’outre-tombe, hommes d’État d’une si récente histoire, observent du haut de leur élégante adversité.

Geôles, potence, échafauds, pelotons, d’autre  temps et d’autres lieux: des fagots que la mémoire parfois rapporte de dégoût et de révolte !"

Pr Macoumba Gaye 
Cancérologue 
Enseignant à l’UCAD


12 Commentaires

  1. Auteur

    Sad

    En Juin, 2023 (15:05 PM)
    texte profond à mediter pour nos soi-disants élites du pouvoir comme de l'opposition! on a besoin de les renvoyer dos à dos à leurs propres turpitudes! merci Professeur Gaye!
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  2. Auteur

    Me

    En Juin, 2023 (15:09 PM)
    Espérons que le Sénégal de demain sera dirriger par des hommes de votre dimension. Merci professeur.

    Liberté pour le peuple sénégalais✌

    NON AU TROISIEME MANDAT
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    Auteur

    Popo

    En Juin, 2023 (15:26 PM)
    Merci professeur 🙏🙏🙏
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    Auteur

    Lass

    En Juin, 2023 (15:42 PM)
    Diagnostic ne peut etre plus clair.

    Un intellectuel qui nous fait honneur dans cet océan nauséabond de partisanerie.

    Merci Professeur.

    Toute la question est comment faire pour ne pas tomber dans le gouffre.

    Sénégal, mon pauvre pays
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    Auteur

    En Juin, 2023 (15:48 PM)
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    Auteur

    En Juin, 2023 (15:49 PM)
    Nos hommage cher Maître 
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    Auteur

    Zeusss Zeusss

    En Juin, 2023 (16:30 PM)
    Court clair et net . Voilà un article qui mérite d'être lu et relu . Un professeur qui mérite des honneurs . Si nous pouvons le forcer à se présenter . Il ferait l'équilibre des 2 camps . 
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    Auteur

    En Juin, 2023 (16:30 PM)
    Voila un resumé succinct de la situation. Malheureusement ceux à qui il est destiné n'ont pas la faculté de le lire encore moins de le comprendre. Texte à traduire dans les langues nationales et à diffuser largement. 

    Si le dialogue ne prend pas en compte les défis mis en exergue par ce professeur, il ne servira à rien. 
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    Auteur

    Salam

    En Juin, 2023 (19:06 PM)
    Excellent Pr Gaye !!!

    On ne peut poser meilleur diagnostic du Patient Sénégal ! Prions juste que vous ne soyez pas appelé pour faire l'autopsie d'une mort annoncée. Et nous sommes bien dans votre champ de compétence, avec ce qui me semble être une "tumeur maligne" affectant le patient Sénégal ; tumeur qui s'est tranquillement installée depuis les indépendances et s'est amplifiée à la succession des différents régimes (Diouf, Wade, Macky,...who's next?). Et malgré les recommendations d'honnêtes praticiens, la douleur irradiante des crises cycliques qui jalonnent son histoire, le Patient semble frappé d'amnésie !

    Le traitement est pourtant à sa portée: il faut qu'il accepte de changer radicalement de mode de vie; et qu'il arrête surtout d'écouter les "faux médecins" surtout ceux qui cherchent à lui faire un TR à chaque consultation, ou lui faire boire une potion magique!

    Mais il s'agit comme vous le savez certainement d'un traitement de longue durée. Les véritables questions sont de savoir  où en est l'état actuel de notre cher malade? Va-t-il accepter de se soigner ?

    En vérité, je dois humblement reconnaitre que nous sommes TOUS coupables de cette situation qui touche notre très cher "grand corps malade". De près ou de loin nous avons participé à la monté en puissance de nos très estimés politiciens. A quoi sert-il aujourd'hui de les critiquer ou de les indexer ?

    Notre salut, je le pense, ne pourrais venir que d'une profonde remise en cause de nos agissements personnels au quotidien, particulièrement ceux qui cangrènent notre société comme vous l'avait si bien décrit Professeur.Et on ne peut difficilement se taper la poitrine comme nous le faisons depuis de nombreuses années en affirmant que notre cher pays dispose du plus grand nombre d'intellectuels au centimètre carré sans paraître aujourd'hui un peu ridicule ! Car mes chers compatriotes, il faut croire que l'intelligence d'une communauté se mesure à la qualité des actes qu'elle pose dans l'intérêt de tous ses membres et non pas au nombre "d'intelligents proclamés".

    il est grand temps de nous réveiller et de participer avec HUMILITÉ aux changements qui s'imposent à notre société . La voilence des mots ou des actes ne nous honore pas et ne nous fera jamais avancer; pire, elle marque de manière indélébile une jeunesse brillante, souvent en manque de repères, qui assiste actuellement à la déliquescence notre notre société.

    Soyons courageux pour nous asseoir sur nos EGOs et notre soif de reconnaissance par nos pairs ou ces l'audateurs qui vous soufflent à l'oreille que vous êtes le plus fort et le plus beau!

    N'oublions pas que nous sommes de simples Mortels !

    wa Salam!

     
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    Auteur

    Salam

    En Juin, 2023 (19:06 PM)
    Excellent Pr Gaye !!!

    On ne peut poser meilleur diagnostic du Patient Sénégal ! Prions juste que vous ne soyez pas appelé pour faire l'autopsie d'une mort annoncée. Et nous sommes bien dans votre champ de compétence, avec ce qui me semble être une "tumeur maligne" affectant le patient Sénégal ; tumeur qui s'est tranquillement installée depuis les indépendances et s'est amplifiée à la succession des différents régimes (Diouf, Wade, Macky,...who's next?). Et malgré les recommendations d'honnêtes praticiens, la douleur irradiante des crises cycliques qui jalonnent son histoire, le Patient semble frappé d'amnésie !

    Le traitement est pourtant à sa portée: il faut qu'il accepte de changer radicalement de mode de vie; et qu'il arrête surtout d'écouter les "faux médecins" surtout ceux qui cherchent à lui faire un TR à chaque consultation, ou lui faire boire une potion magique!

    Mais il s'agit comme vous le savez certainement d'un traitement de longue durée. Les véritables questions sont de savoir  où en est l'état actuel de notre cher malade? Va-t-il accepter de se soigner ?

    En vérité, je dois humblement reconnaitre que nous sommes TOUS coupables de cette situation qui touche notre très cher "grand corps malade". De près ou de loin nous avons participé à la monté en puissance de nos très estimés politiciens. A quoi sert-il aujourd'hui de les critiquer ou de les indexer ?

    Notre salut, je le pense, ne pourrais venir que d'une profonde remise en cause de nos agissements personnels au quotidien, particulièrement ceux qui cangrènent notre société comme vous l'avait si bien décrit Professeur.Et on ne peut difficilement se taper la poitrine comme nous le faisons depuis de nombreuses années en affirmant que notre cher pays dispose du plus grand nombre d'intellectuels au centimètre carré sans paraître aujourd'hui un peu ridicule ! Car mes chers compatriotes, il faut croire que l'intelligence d'une communauté se mesure à la qualité des actes qu'elle pose dans l'intérêt de tous ses membres et non pas au nombre "d'intelligents proclamés".

    il est grand temps de nous réveiller et de participer avec HUMILITÉ aux changements qui s'imposent à notre société . La voilence des mots ou des actes ne nous honore pas et ne nous fera jamais avancer; pire, elle marque de manière indélébile une jeunesse brillante, souvent en manque de repères, qui assiste actuellement à la déliquescence notre notre société.

    Soyons courageux pour nous asseoir sur nos EGOs et notre soif de reconnaissance par nos pairs ou ces l'audateurs qui vous soufflent à l'oreille que vous êtes le plus fort et le plus beau!

    N'oublions pas que nous sommes de simples Mortels !

    wa Salam!

     
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    Auteur

    De Montréal

    En Juin, 2023 (19:07 PM)
    Fier de toi Macoumba, nos longues nuits d'études à l'école Fann ont apparement bien valu la peine
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    Auteur

    De Montréal

    En Juin, 2023 (19:07 PM)
    Fier de toi Macoumba, nos longues nuits d'études à l'école Fann ont apparement bien valu la peine
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