Le
31 décembre 2020, lors de son adresse à la nation, rapporte Rewmi
Quotidien, le président de la République avait annoncé l’entrée
effective de l’État du Sénégal dans le capital de la SECAA à hauteur de
25%, tel que prévu par le deuxième contrat de concession de 2014.
Également, la taxe foncière qui était de mille francs est relevée à 2%
du CA de SECAA avec un plancher à 800 millions de FCFA par an.
S’exprimant
à propos des résultats de l’étude sur le plan environnemental, Dr Mbaye
Dieng, géographe environnementaliste, estime que bien que l’autoroute à
péage ait procédé à une reconfiguration des espaces en les rendant plus
attractifs et favorisé le processus d’urbanisation ; les mesures
d’atténuation entourant son exploitation ont été partiellement mises en
œuvre.
Celles-ci,
édictées par le cabinet Buursink en 2006, comprenaient entre autres la
réalisation des plantations d’alignement et aménagements paysagers, la
construction de mur anti-bruit, l’amélioration du cadre de vie de la
population riveraine ainsi qu’un accès rapide aux services de santé.
Mais,
explique-t-il, leur application s’est avérée souvent insuffisante. Une
cartographie du milieu a révélé qu’en raison des zones de porosité que
la construction de l’exploitation a occasionnées, le massif forestier
s’est réduit, des coupures hydrologiques se sont produites et les
inondations, accentuées.
Ce
dernier point a été réitéré par les populations interrogées dans le
cadre de l’étude qui affirment que l’autoroute a grandement contribué
aux problèmes d’assainissement.
À
cela, il faut ajouter qu’elle « s’apparente à un couteau planté dans la
gorge de la forêt classée de Mbao qu’elle coupe d’Ouest en Est en deux
entités aux évolutions différentes », compromettant ainsi son existence
et remettant en cause l’agriculture sous pluie pratiquée par les
populations riveraines.
Pour
Dr Mbaye Dieng, ces conséquences notées en maintien de gestion
environnementale sont les résultats d’une mauvaise planification urbaine
qui doit s’émanciper des pesanteurs sociales et économiques.
À
cet effet, il préconise de mettre en place des infrastructures qui
épousent la topographie, respectent l’aménagement naturel, fortifient le
milieu naturel plutôt que de le fragiliser, en somme tenant davantage
en compte des mesures de sauvegarde environnementale.
Amadou
Hanne, doctorant en géographie, abonde dans le même sens. Après avoir
souligné les externalités positives de l’autoroute à péage et revenu sur
les mesures d’atténuation, il déplore le fait que la forêt classée de
Mbao, seul poumon vert de Dakar soit en voie de disparition. Un constat
alarmant qui interpelle sur l’urgence d’asseoir des pratiques
environnementales.
Selon
lui, les solutions permettant de contrecarrer les impacts négatifs
environnementaux de cette autoroute résident dans le suivi systématique
de l’application du Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES),
la préservation du site du technopole qui abrite de petits exploitants
qui tirent l’essentiel de leur survie dans cet écosystème et l’entretien
des canaux atténuant les effets des inondations dans ces zones où les
eaux de ruissellement sont piégées.
Pour
sa part, Mme Aminata Mbaye Bâ, cheffe Cellule Environnement et social à
l’Agence des Travaux et de Gestion des Routes (AGEROUTE), reste
persuadée que pour assurer la durabilité des projets, il est important
d’y impliquer les populations afin de prendre en compte les effets
cumulatifs et amoindrir les risques.
Elle
en profite pour rappeler l’indispensabilité de l’étude d’impact
environnemental et social qui tient compte de ce critère et émet des
recommandations à cet effet.
Néanmoins,
en ce qui a trait aux couches vulnérables, elle indique que la
construction de passerelles est une des externalités positives de
l’autoroute dans la mesure où il est impossible de réaliser des
traversées dans les zones riveraines.
Les
discussions issues de ce débat multi-acteurs ont notamment porté sur
l’impact de l’éventuelle mise en circulation du TER sur la rentabilité
de l’autoroute à péage.
Il
s'agit de l’ouverture de la sortie Diamniadio Sangalkam par Keur Ndiaye
Lô, l’obligation d’Eiffage de réaliser une troisième voie à partir de
Thiaroye qui jusque-là est inexistante, la (non) prise en compte de la
dimension genre dans le projet autoroutier, les problèmes
d’assainissement auxquels font face les populations riveraines,
l’amélioration de leurs conditions de vie ainsi que l’importance pour le
maire de se rapprocher de la préfecture afin de sécuriser les zones
délaissées.
Il en ressort
les recommandations de garantir au préalable la transparence dans le
processus de négociations des contrats et d’inclure des experts
qualifiés dans divers domaines dans les projets de l’État afin qu’ils
puissent donner des avis consultatifs et garantir au mieux ses intérêts
Mais aussi veiller à ne pas faire une rupture unilatérale des contrats
CET car les conséquences juridiques peuvent être lourdes.
8 Commentaires
Lebaolbaol Tigui
En Novembre, 2021 (11:32 AM)Femmelette
En Novembre, 2021 (11:50 AM)Ndamli
En Novembre, 2021 (12:10 PM)Sarkozy dans ses memoires decrit bien l'ascetisme physique de Wade pour conclure en disant qu'il suffisait de le voir de si pres pour se rendre compte qu'il fait parti de cette caste de grands travailleurs ne comptant pas ses heures, ne dormant presque pas et oubliant souvent de s'alimenter. Tous les vrais grand travailleurs ont le meme physique. Les grands paresseux aussi. Meme en mystique religieuse cela se tient. On ne monte pas au ciel alourdi par une bedaine et un fessier au gras degoulinant, l'envol est impossible!
Sénégalais
En Novembre, 2021 (12:49 PM)Sans compter 'lauto-pont de Cambérène qui va faciliter le trafic sur la route nationale 1.
Reply_author
En Novembre, 2021 (16:33 PM)"a taxe foncière qui était de mille francs est relevée à 2% du CA de SECAA avec un plancher à 800 millions de FCFA par an."
Corrigez-moi si je me trompe mais en faisant un petit calcul, le chiffre d'affaire (CA) généré par l'autoroute a péage peut dépasser les 40 000 000 000 / an!!! Cela veut dire qu'il rapporte jusqu'à 110 000 000 / jour, les gars!!!
Et si tout cela est avéré il y a de quoi revoir la durée du contrat de concession. Car le retour sur investissement a été réalisé depuis fort longtemps par Eiffage. Ce qu'il se passe actuellement est purement et simplement de l'exploitation usuraire!!!
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