Pour faire face au virus du Covid-19, le professeur Didier Raoul a proposé un traitement à la chloroquine. Un remède de l’infectiologue sénégalais de naissance d'origine française qui a été controversé, mais qui intéresse actuellement le monde entier.
Alors que le Covid-19 faisait des ravages dans le monde entier et tenait tête aux chercheurs et médecins, qui ont du mal à trouver l’origine et un traitement à la maladie, le Docteur Didier Raoult, directeur de l'Ihu Méditerranée Infection de Marseille, surgit pour donner ‘’un antidote’’. L’infectiologue et professeur de microbiologie propose la chloroquine pour le traitement des patients.
Le 25 février, il annonce que la chloroquine, antipaludéen bien connu (Nivaquine, Plaquenil), est ‘’le traitement le moins cher et le plus simple pour traiter le Covid-19 ». Le 16 mars, il dévoile les premiers résultats de ses essais : sur 24 malades, les trois quarts n’étaient plus porteurs après six jours. ‘’C’est l’antibiotique des virus, faut pas chercher midi à quatorze heures’’, résumait le professeur, qui cite aussi des études chinoises.
Une piste plausible
Une proposition de traitement qui semble être banale, pas très fouillée dans la recherche scientifique aux yeux de certains spécialistes. Cette prescription très controversée va d'ailleurs fait sortir de l'ombre le Docteur Raoult qui jusque-là était peu connu du grand public.
Sa théorie, pratique dans l’urgence, sera très vite une piste qui intéresse plusieurs pays. Le 19 mars dernier, Donald Trump annonçait la diffusion immédiate de la chloroquine. Quelques heures plus tôt, Fox News mentionnait les travaux de Raoult.
En France, 33 hôpitaux ont lancé des recherches conjointes mercredi dernier pour évaluer l’effet efficace de la chloroquine sur le Covid-19. En attendant les résultats, un pays comme le Sénégal, sous la direction du Pr Moussa Seydi, est déjà à fond dans ce traitement préconisé par le docteur Raoult.
Même si certains pensent que le natif de Dakar n'a, sans doute pas, cherché trop loin pour proposer au monde un ‘’traitement efficace’’ contre le coronavirus, des cas guéris ont été notés. 45 malades ont quitté leur lit d'hôpital. La chloroquine proposée par docteur Raoult est-elle en train de faire ses effets ? La réponse reste encore à élucider.
Raoult, le Sénégal dans son Cœur
Mais la blouse blanche aux cheveux blonds à la barde blanche, né à Dakar le 13 mars 1952, reste convaincue d’avoir le remède de la maladie. Le Marseillais qui a regagné ses terres d'origine à 9 ans est fréquent, depuis 2008, dans la capitale sénégalaise pour ses recherches.
‘’Il porte le Sénégal dans son cœur. Depuis 2008, il vient chaque année pour un séjour d'une semaine’’, témoigne Dr Cheikh Sokhna, directeur de l'Institut de la recherche pour le développement (Ird).
Ce dernier dit avoir beaucoup de projets avec Raoult. D’ailleurs, ajoute-t-il, la dernière fois que le Français a été au Sénégal, ils sont allés ensemble au parc de Niokolo-Koba pour récolter des selles de singe afin de voir si ces animaux sauvages ont des bactéries résistantes.
« Nous avons mis en place des "Points of care". Ce sont des laboratoires de diagnostics rapides dans deux villages de la région de Fatick. Nous avons mis en place, à l'hôpital Principal de Dakar, un appareil de spectrométrie de masse, qui s'appelle Maldi Tof. C'est un appareil qui permet de diagnostiquer et d'identifier les bactéries et l'hôpital l'utilise depuis 2012", renchérit Dr Cheikh Sokhna.
Menacé de mort
Malgré ses qualités reconnues dans le monde, le docteur Raoult n'est pas en odeur de sainteté avec une partie la communauté scientifique. Il n’a pas non plus bonne presse auprès de certains ses collègues médecins français qui ne se gênent pas de le qualifier de vantard et d'immodeste. Après ses thèses sur la chloroquine, il a d'ailleurs reçu des menaces de mort, venant, semble-t-il, d'un médecin nantais. "Tu vas arrêter de dire des conneries d'ici demain 14 h, sinon tu verras’’. ‘’Tu as moins de quatre heures pour te rétracter sur la chloroquine", a-t-il reçu dans d'autres Sms.
Pour le moment, ses hypothèses ne sont ni formelles encore moins confirmées, mais rien ne vient non plus l’infirmer. Et personne n’a encore proposé mieux. Et pourtant, de toute évidence, il y avait une entreprise concertée pour le discréditer.
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