« Nous avons mis 50 milliards F CFA, nous n'avons pas réceptionné 800 salles de classe ». Les mots sont du ministre de l’Education nationale. Cheikh Oumar Anne est en colère contre le retard noté dans la construction des salles de classe pour remplacer les abris provisoires.
Il affirme que l’Etat a tout fait de son côté, sans que les choses n’avancent. « Deux ordres de service ont été signés mais rien n'a été fait. J'ai constaté que le problème qu'on a, ce n'est pas parce que l'État ne paie pas et que les bailleurs ne mettent pas à disposition les financements. Mais, ce sont les entreprises qui sont défaillantes. »
Mais en réalité, il n’y a rien de nouveau. Le retard des chantiers de l’Etat reste la norme et non l’exception. Ce même Cheikh Oumar Anne promettait en mai 2021 sur Iradio et Itv que les chantiers des universités Amadou Mahtar Mbow et El hadji Ibrahima Niass seraient livrés dans un an.
La deuxième université de Dakar a été livrée en décembre 2022, soit 6 mois après la date butoir, alors que l’Ussein attend toujours. Rien que pour le démarrage des travaux, il a fallu que Macky Sall pique une colère et donne un délai de deux mois à Mary Teuw Niane ministre de l’Enseignement supérieur à l’époque et Amadou Ba, alors ministre des Finances.
Pour rester dans le domaine de l'Éducation, en 2015, dans le cadre de la réforme de l’université sénégalaise, Mary Teuw Niane initie une visite des chantiers de l’Etat dans l’enseignement supérieur. Une fois à Ziguinchor, le ministre n’arrive plus à retenir sa colère contre les entreprises mais surtout à l’encontre de la directrice de l'Agence de construction des Bâtiments et des Edifices Publics (ACBEP), Socé Diop Dionne à l’époque.
« Il n’est pas admissible qu’on ait réceptionné les pavillons d’hébergement que j’ai trouvés ici à Ziguinchor. Les portes et autres loquets ne sont même pas encore fonctionnels. C’est le cas aussi des fosses septiques. L’Agence n'aurait jamais dû réceptionner ces bâtiments», s’est emporté Mary Teuw Niane.
La colère de Mary Teuw étant d’autant plus grande qu’il disait avoir attendu que la dame revienne de la Mecque pour démarrer la tournée, afin qu’elle soit à ses côtés. « C’est en accord avec elle que j’ai attendu son retour pour tenir cette caravane en octobre. Et elle n’est pas là. Lorsqu’une agence gère un budget de 40 milliards en infrastructures, je crois qu’elle doit être là », tempêtait-il.
Aibd, Ter, Brt, Ussein
Malgré tout, l’Université Amadou Mahtar Mbow va connaitre des années de retard, au point de louer des bâtiments au Point E et à Sicap Foire pour démarrer les enseignants. Aujourd’hui encore, l’Université El Hadji Ibrahima Niass du Sine Saloum est sous abris provisoires, alors que la première pierre a été posée il y a 8 ans (2015).
Dans d’autres domaines, la construction des hôpitaux de Fatick, Diamniadio entre autres a pris des années. L’aéroport Blaise Diagne et le Ter ont connu tellement de retard que certains pensaient qu’ils ne seraient jamais opérationnels. Le Brt a déjà presque deux ans de retard et les travaux sont loin d’être terminés.
Mégas, grands, comme petits, les chantiers de l’Etat, médiatisés ou pas, ont toujours connu des retards. Si ce n’est un détournement d’objectif, pudiquement appelé arbitrage par le gouvernement, c’est alors les entreprises étrangères comme sénégalaises qui sont alors défaillantes.
10 Commentaires
Macky Korr Marieme Faye
En Février, 2023 (13:21 PM)Cheikh
En Février, 2023 (13:48 PM)Loti
En Février, 2023 (15:22 PM)Lg18
En Février, 2023 (15:28 PM)50 000 000 000 / 800 = 62 500 000
Cheikh Oumar Niébé Anne veut-il nous faire payer socentes deux millions cinq cent mille francs CFA par salle de classe ? même un immeuble construit sur 2 niveaux ne coûte pas autant