Face à la situation inquiétante dans la gestion de la 3e
vague de la Covid-19, des voix se lèvent pour dénoncer les défaillances de certaines
structures en charge des malades de la Covid-19. Diéguy Diop, responsable
politique, militante engagée a pris sa plume pour alerter…. Seneweb vous livre
l’intégralité de sa déclaration.
Pour
une approche humaine de la 3ème Vague de la Covid-19
La
3ème vague de coronavirus s’est accompagnée d’un cortège d’inquiétudes
pour les citoyens sénégalais en général et les malades de Covid-19 en
particulier.
Je
viens de vivre une situation surréaliste avec une femme malade. Je ne parle pas
pour moi, bien que j’ai failli être emportée par la maladie. Je veux parler
d’une situation de cette femme en détresse respiratoire accompagnée de son fils
de 10ans et qui a eu des difficultés majeures pour avoir l’assistance
nécessaire du SAMU et du Directeur des établissements publics de Santé malgré
des appels et messages incessants.
C’est
depuis la clinique que j’ai reçu le message de cette femme qui m’a écrit ces
mots : « je vais mourir ».Elle a certainement eu confiance en
moi, compte tenu de mes responsabilités. Paniquée, cette femme et citoyenne
sénégalaise m’informe par texto de sa détresse respiratoire. Malgré mon
désarroi, j’ai eu la présence d’esprit d’appeler, depuis mon lit d’hôpital, le
SAMU au 1515. Je porte à la connaissance du service d’urgence (SAMU) de la
détresse de cette femme qui m’a contacté et qui se trouve seule dans sa maison
avec son enfant âgé de 10 ans. Au bout du fil, le SAMU m’informe qu’il ne peut
pas se déplacer à partir du moment où je ne me trouve pas dans la même maison
que le malade. Pourtant, j’ai communiqué l’adresse précise du malade qui
souffre et qui attend en urgence une aide qui pourrait sauver sa vie. A ma
grande surprise, le SAMU maintient sa position. C’est à la suite que j’ai
essayé de joindre en vain le Directeur des établissements publics de Santé.
En
tant que femme engagée, cette situation me révolte et me pousse à poser les
questions suivantes : A qui s’adresser quand on souffre de cette maladie
terrifiante ? Qui est investi d’une mission d’accueillir les malades et de
les orienter dans les CTE ou dans un service hospitalier ?
Je
me pose ces questions parce que j’ai vu des malades qui tentent désespérément
de trouver des places dans nos hôpitaux et à qui on répond sèchement qu’il n’y
a plus de places ? Et Après ? Doit-on se contenter de dire
qu’il n’y pas de places ? C’est une défaillance inacceptable. Une personne
déjà malade et paniquée, doit trouver une orientation plus convenable et plus
respectueuse de la dignité humaine. Et cela nécessite la création en urgence
d’un service adapté à cette vague et qui permet d’accueillir et d’orienter les
malades de Covid-19. Les malades doivent trouver un interlocuteur. C’est une
question de responsabilité sanitaire et de responsabilité médicale. Aucun
malade ne doit se retrouver dans une situation où il ne sait plus à qui
s’adresser lorsqu’on lui sert la réponse comme quoi il n’y pas de place. On
doit y remédier immédiatement. C’est tout l’intérêt de cette contribution en
faisant abstraction de toute considération politique. Notre système de santé
mérite mieux que ça. Les efforts déployés par le Président de la République et
son Gouvernement ne doivent pas être anéantis par des carences de certains
agents et les défaillances regrettables du SAMU .
Nb: Merci beaucoup à tous, mention
spéciale à OUMAR NABIEN BISCUITERIE.
Dieguy Diop Fall
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