Après la mort de Léopold Sédar Senghor, le contingent sécuritaire affecté à l’ancien Président en Normandie a été rapatrié au Sénégal. Colette Hubert, la veuve du poète, s’est alors retrouvée toute seule. Lors d’un voyage, Abdoulaye Wade lui a fait plusieurs promesses parmi lesquelles un éventuel retour du détachement affecté par Senghor.
Alors que cette promesse tardait à se réaliser, Colette, se sentant seule, a fini par opter pour une solution privée, par le biais de l’Etat tout de même. C’est ainsi que l’ancien Général Pathé Seck, alors Haut commandant de la gendarmerie a été chargé de lui trouver le profil adéquat. Une mission que le Général Seck va refiler à son adjoint, colonel Djibril Ba, à l’époque.
Gendarme à la retraite depuis 1997, membre de l’Asfa, pratiquant des arts martiaux (7ème dan) ayant fait la haute compétition, Jean Marie Badiane a été donc désigné pour assurer la sécurité auprès de Colette Senghor, à ses frais. ‘’Un jour, je suis parti au labo de Hann pour acheter du lait de vache. J’ai croisé le colonel Djibril Ba, il m’a dit : mais toi-là, tu es où, je t’ai cherché en vain. Tiens, tu vas m’ôter une épine du pied’’, raconte Badiane à Seneweb.
Le colonel Ba lui explique alors la mission et lui demande d’être à l’écoute d’un appel d’une dame secrétaire à la maison de Senghor, les Dents de la mer. Quelques jours après, l’appel est parvenu à Jean Marie Badiane, il a rendez-vous le lendemain à 10 h à la maison de Senghor. « Je suis arrivé à 10 h. Au bout du fil, il y avait madame Senghor. Elle m’a dit : ‘’je voudrais quelqu’un pour m’assister’’», se souvient Badiane.
Colette Senghor demande alors combien elle doit payer. Jean Marie Badiane lui réclame 500 000 f, sachant que la paie devait être évolutive en fonction des tâches qui lui seront confiées. Il a été retenu également que le logement, la nourriture et les billets d’avion seraient à la charge de la fille de Jean Roger Hubert. « Quand nous sommes tombés d’accord, elle m’a dit : ‘’tu viens demain’’. Je lui ai fait comprendre que je suis un père de famille, je ne peux pas quitter du jour au lendemain ».
Badiane demande alors 2 mois d’avance avant de quitter quelques jours pour la Normandie. Il va alors rester jusqu’en janvier 2004, avant de rentrer à Dakar. Son salaire de 500 000 f n’a jamais évolué.
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