Selon le député Serigne Abo Mbacké Thiam, le Sénégal a pris des engagements internationaux pour l’éradication de l’épineuse question des mutilations génitales féminines (MGF), mais aussi pour l'élimination de cette pratique d'ici 2030, conformément à la cible 5.3 des Objectifs du développement durable (ODD).
"Cette pratique laisse à la gent féminine des séquelles sanitaires graves, voire irréversibles. En effet, les mutilations génitales féminines peuvent entraîner de graves complications pour la santé, occasionnant la dépression, l’infertilité et même la mort. Les risques immédiats comprennent une hémorragie, un choc, une infection, une rétention d’urine, entre autres. Les filles qui en sont victimes courent le risque de subir des mariages précoces hypothéquant toutes leurs chances de poursuivre un cursus scolaire normal et d’espérer construire un avenir meilleur", explique le parlementaire.
Serigne Abo Mbacké Thiam ne manque pas d'ailleurs de rappeler le cadre juridique mis en place pour sanctionner l’exercice de cette pratique, à travers la loi n°99-05 du 29 janvier 1999.
Pour toutes ces raisons, le député estime que les mutilations génitales féminines sont aujourd’hui considérées comme des violations des Droits de l’homme reconnus par des instruments internationaux.
Il a, ainsi, interpellé, par voie épistolaire la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants, Fatou Diané. Au sortir d'un atelier Sous Régional d'évaluation des engagements politiques et stratégiques du Sénégal pour l'abandon des MGF, initié par ActionAid à Saly du 20 au 22 Février 2023.
"Quelles sont les dispositions stratégiques et opérationnelles mises en place ou prévues par votre département pour favoriser l’appropriation de cette loi interdisant les mutilations génitales féminines, condition de l’abandon de cette pratique ? Quelles sont les actions identifiées par votre département permettant à notre pays d'atteindre la cible 5.3 des ODD qui appelle à éliminer cette pratique d’ici à 2030 ?", questionne le parlementaire.
En effet, M. THiam assure qu'un problème d’appropriation et d’application rigoureuse de cette loi se pose. Surtout que les dernières données statistiques montrent "que près de deux millions de filles et de femmes ont subi des mutilations dans notre pays, soit au total 25 % en valeur relative, allant de plus de 90 % dans la région de Kédougou à un peu moins de 1 % dans celle de Diourbel (voir rapport intitulé Fonds des Nations Unies pour l’enfance - Mutilations génitales féminines au Sénégal : Bilan d’une étude statistique, UNICEF, New York, 2022)".
"Force est de constater que l’exercice de cette pratique persiste. À sept ans environ de cette échéance, il y a lieu de faire un bilan d’étape et de redéfinir des actions pertinentes à entreprendre, pour permettre à notre pays d’honorer ses engagements", lit-on dans la lettre adressée à la ministre de la Femme.
3 Commentaires
Sensible
En Mars, 2023 (12:49 PM)I Am
En Mars, 2023 (12:54 PM)Chaque pays avec sa culture, nous n'en avons rien à foutre des conventions et textes signés par nos dirigeants esclaves du nouvel ordre satanique mondiale
Reply_author
En Mars, 2023 (21:58 PM)Participer à la Discussion