« On ne peut pas être journaliste et réfuter la liberté. La liberté a cependant une limite que le journaliste peut se fixer lui-même et qu’on appelle la responsabilité. Dans la même dynamique, la régulation doit être forte. C’est d’ailleurs pour cette raison que je préfère la haute autorité de régulation de l'audiovisuel (HARCA) au conseil national de régulation de l'audiovisuel ». L’avis est du journaliste secrétaire général du Synpics qui s’est exprimé au Panel de Seneweb sur les violences politiques au Sénégal.
« Comment une autorité de régulation peut appeler pour condamner des propos qui sont tenus dans une émission, un animateur religieux? A quoi servent les textes ?" S’interroge Bamba Kassé. Le secrétaire général du Synpics ne comprend pas non plus pourquoi des chaînes de Youtube qui vivent de vues et de clics sont laissées à elles-mêmes distribuant à la limite des insultes à longueur de Journées. La régulation est possible, dit-il et il faut une certaine rigueur pour la faire valoir.
Selon lui, il faut que les journalistes, les vrais se réapproprient le métier et reviennent à l’orthodoxie. Il ajoute que s’il y a un concept à adopter en tant que professionnels des médias c’est celui de la paix. Pour ce faire, note Bamba Kassé. Il faut tout simplement que les professionnels garantissent dans leurs productions, la pluralité. « Regardez les émissions de télé, c’est les mêmes émissions, souvent politiques et avec les mêmes têtes qui vont d’une télévision à une autre ».
Revenant sur ce qui s’est passé à Walfadjri avec Gaston Mbengue qui semble appeler à exterminer les Dias parce qu’ils sont minoritaires, Bamba Kassé rappelle que l’autocensure n’est pas une faiblesse chez le journaliste. Ce dernier doit se demander où se trouve en premier lieu l’intérêt de la population. « En tant que directeur de programme, j’allais tout simplement demander pardon. Mais revenir dire que Walf n’endosse pas la responsabilité des propos de Gaston Mbengue... On peut, ne pas être responsable de propos et être responsable de sa diffusion », tranche-t-il.