L'Intersyndicale du SAES (Syndicat autonome des enseignants du supérieur) et du SATUP (Syndicat autonome des techniciens et agents de l'enseignement supérieur) a tenu une conférence de presse au campus de Fatick pour alerter sur la situation précaire qui prévaut à l'université du Sine-Saloum El Hadj Ibrahima Niass (USSEIN). Entre le manque d'infrastructures, le délabrement des salles de classe et un budget qui n'est toujours pas voté, Cheikh Atab Mané, porte-parole de l'Intersyndicale, dénonce l'attitude du ministre de l'Enseignement supérieur, Abdourahman Diouf, qu'il qualifie d'"'incapable" pour résoudre leur problème.
Par conséquent, le personnel interpelle le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko. "Nous sommes réunis en assemblée générale pour analyser la situation catastrophique de l'USSEIN. Actuellement, nous sommes arrivés à un moment où nous n'avons plus de salles de classe pour dispenser les cours. À l'heure où je vous parle, l'université n'a pas encore voté son budget. Pourtant, lors de la dernière visite du MESRI, il nous avait promis terre et ciel, c'est-à-dire que notre budget serait revu à la hausse et nos locaux seraient disponibles dès le mois d'octobre. Malheureusement, cela n'a pas été respecté", a fustigé Cheikh Atab Mané, coordinateur du SAES/Section USSEIN et porte-parole de l'Intersyndicale SAES-SATUP.
Il poursuit : "Nous nous rendons compte qu'il est urgent d'informer l'opinion publique sur cette université qui est en train de mourir. Le ministre Abdourahmane Diouf est incapable de résoudre notre problème."
Selon lui, le problème de l'USSEIN se résume à deux points : un manque d'infrastructures et un budget qui n'est pas encore voté. Pour le campus de Fatick qui dispose de quatre départements, huit Licences et 12 promotions, il n'y a que quatre salles de cours disponibles. "Chaque département dispense ses cours une fois par semaine, alors qu'on nous parle de 'Jub, Jubal, Jubanti' et de stabilisation du calendrier scolaire. Mais avec cette situation, il est impossible de le faire, car les autres salles sont dans un état de délabrement avancé, ce qui constitue un danger pour le personnel administratif et enseignant ainsi que pour les étudiants", a-t-il déclaré.
"L'USSEIN est la seule université qui ne dispose pas de ses propres salles de classe. Le taux d'exécution de nos locaux est supérieur à 85 %. Alors, nous ne comprenons pas pourquoi nous ne pouvons pas y accéder. Nous dénonçons l'attitude du ministre de tutelle qui a choisi délibérément et volontairement de retirer l'USSEIN de ses priorités, car nous l'avons entendu citer d'autres universités sauf l'USSEIN. C'est déplorable", ajoute-t-il.
Dans la foulée, il souligne : "Quand nous n'avons pas de laboratoire ni de salle de TP et que nous faisons certains de nos cours dans des marchés, il est impossible pour les étudiants de se concentrer. Aujourd'hui, nous disons stop, nous ne pouvons pas continuer ainsi."
"Étant donné que le ministre tutelle est incapable de régler notre problème, nous interpellons directement le Premier ministre et le président de la République pour que nos préoccupations soient prises en charge. Il est essentiel également de situer les responsabilités et d'affirmer que tout ce qui adviendra sera imputable uniquement au gouvernement".
Un plan d'action est prévu les prochains jours.
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