''Avec l'arrivée de l'eau potable dans notre village, la population se sentait très honorée et pensait être au paradis sur terre. Mais aujourd'hui, nous sommes privés de cette source vitale depuis le cinquième jour du mois béni de Ramadan. Jusqu'à présent nous n'avons aucune goutte d'eau''.
Cette complainte vient des habitants de Djinack Bara, un village insulaire situé dans commune de Toubacouta (région de Fatick).
Pour s'approvisionner en eau dans ce village, il faut aller jusqu'à Bakingdiki (un village gambien) qui est à 10 km de Djinack Bara par pirogue et pour toute la journée de 07h du matin à 18 h avec beaucoup de carburants.
''Sur l'île, nous sommes au nombre de quatre villages dont deux pour le Sénégal et les deux autres pour la Gambie.
Djinack est le village le plus ancien de l'arrondissement de Toubacouta qui compte 52 villages et 07 hameaux'', explique Mamadou Touré, président de l'association sportive et culturelle de Djinack Bara.
Ainsi, avec cette crise sanitaire qui impose ipso facto l'utilisation de l'eau, la population se sent désemparée et livrée à elle-même.
''Comment pouvons-nous, nous protèger sans eau ?'', questionne Mamadou Touré.
Si aujourd'hui, le village tient encore le cap, c'est grâce à la solidarité que leur apporte la population de Bettenty et de Bossinkang.
'' Elles ne cessent de nous apporter de l'eau gracieusement. Elles prennent leurs pirogues, leur carburant pour nous donner jusqu'à 500 bidons de 20 et 30 litres. Aujourd'hui, si nous sommes encore en vie c'est grâce à elles'', se lamente-t-il.
Il poursuit : ''la plus grande déception pour nous , c'est la position spectatrice de nos autorités locales. La commune de Toubacouta n'a fait aucun effort pour nous venir en aide et pourtant, nous avions toujours soutenu le maire et le président Macky Sall mais nous prenons tout cela comme leçon. Nous lançons un appel au chef de l'Etat pour qu'il nous vienne en aide dans les plus brefs délais''.
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