Les oiseaux fournissent des services essentiels dans la vie de l'homme. Ils ne sont pas que des figurants de la nature. Entre autres rôles essentiels, les oiseaux sont d’excellents indicateurs pour connaître l’état de l’environnement, des écosystèmes.
"Les services des oiseaux dans notre vécu sont énormes. L'oiseau est un indicateur de la bonne santé de l'écosystème. Les oiseaux indiquent aux pêcheurs les bandes poissonneuses. On peut suivre les oiseaux pour apporter des solutions qui permettront d'améliorer les conditions de vie des oiseaux, mais de façon indirecte les conditions de vie des humains. Nous partageons les mêmes habitats avec les oiseaux", explique Khady Guèye Fall, chargée de projet à WetLands International Afrique.
De vraies sentinelles de la nature, au Sénégal, il y a plus de 600 espèces d'oiseaux. Parmi eux, 200 espèces migrent annuellement vers l'Europe.
Toutefois, des menaces pèsent sur la conservation des oiseaux migrateurs le long de la voie de migration de l'Atlantique Est.
En effet, la voie de migration de l'Atlantique Est demeure un réseau de sites critiques pour les oiseaux, a fait savoir Dr Aissatou Yvette Diallo Dabo. "Ça part des Arctiques à l'Afrique du Sud. Ça concerne tous les pays côtiers qui longent la partie est de l'Atlantique", explique le Dr Dabo.
Selon Khady Guèye Fall, chargée de projet à WetLands International Afrique, "les menaces qui pèsent sur les oiseaux sont diverses et variées. Elles sont notamment d'ordre anthropique, naturel (surpêche, l'urbanisation, l'agriculture par l'utilisation des pesticides, les déchets domestiques, l'impact du changement climatique)".
Conscients que le suivi et le maintien des populations d’oiseaux et de leurs habitats sont les gages d’un environnement sain pour tous les êtres vivants, BirdLife International, WetLands et leurs partenaires tiennent un atelier régional pour plancher sur l'engagement politique dans le cadre de la mise en place des actions du projet dans le delta du Saloum. Le projet est intitulé "Résilience au changement climatique le long de la voie de migration de l'Atlantique Est". La rencontre regroupe le Sénégal, le Maroc, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Ghana, l'Angola, le Nigeria, la Namibie et l'Afrique du Sud. Ainsi, il s'agira, pour ces pays, de coordonner et de réfléchir sur les principales menaces et les solutions possibles pour la conservation des oiseaux migrateurs le long de la voie de migration de l'Atlantique Est.
"Il nous faut réduire le maximum possible l'effet de l'érosion côtière pour stabiliser les sols, la restauration des habitats et des écosystèmes. Si un oiseau est un patrimoine mondial, il n'a pas de frontière. S'il est protégé quelque part et pas protégé dans un autre pays, ça pose problème. Il faut que les actions soient coordonnées. La majeure partie des oiseaux sont en danger. Il y a des oiseaux autochtones qui ne migrent pas, mais il y a d'autres qui les rejoignent. C'est un cycle perpétuel qu'ils font chaque année. Quand l'hiver approche, ils viennent en Afrique pour trouver plus de nourriture. Ils font ça chaque année ; c'est inscrit dans leur génétique. Quand ils font ces voyages, ils traversent plusieurs pays. Ils sont alors exposés au braconnage, les collisions, la traversée du désert ou c'est très long et ils ne trouvent pas de zones humides", explique Dr Aissatou Yvette Diallo Dabo.
La spécialiste explique pourquoi les oiseaux sont en dangers : "Ils ont dans leur mémoire les points d'étape, d'escale. C'est comme si c'est le lieu où ils prennent leur carburant. S'ils arrivent sur ces sites et que c'est dégradé, ils ne trouvent plus à manger, d'autres n'ont plus la force de voler pour un autre endroit, parce que c'est assez éloigné. Ils peuvent mourir. Donc, c'est de notre responsabilité de conserver ces grands sites d'escale pour que, quand ils arrivent, ils trouvent de quoi bien se nourrir, retrouver leurs forces pour reprendre leur voyage, parce qu'ils continuent leur migration jusqu'en Afrique du Sud."
Les pays ont signé des conventions pour la protection des oiseaux et cette rencontre régionale permettra de mieux renforcer les conditions de migration des oiseaux.
1 Commentaires
Kor Siga Paal
En Juillet, 2023 (20:45 PM)Participer à la Discussion