« Face à l’urgence climatique, aucune femme à côté ». C’est dans cette optique que la marche « historique des femmes pour le climat au Sénégal » a eu lieu ce samedi 29 octobre, à Dakar. Initiée par Khady Camara, présidente de l’association vacances vertes du Sénégal, cette 2ème édition, qui s’est tenue à quelques jours de la COP 27 à Sharm El-Sheikh (Égypte), veut démontrer que « les citoyennes du continent africain se mobilisent contre les changements climatiques et que c’est bien l’affaire de tous : des jeunes aux grands-parents en passant par les porteuses de solutions locales, les associations et les mouvements sociaux ».
L’objectif étant de « favoriser la prise en compte de la participation et des préoccupations des femmes » à la COP 27, cette marche pour le climat, qui s’est déroulée dans l’après-midi, avec comme point de départ la Place de la Nation et le rond point de la Rts comme point de chute, a enregistré des milliers de participantes. Venues des régions de Dakar, Diourbel, Kédougou, Saint-Louis, Matam, entre autres, ces femmes et jeunes filles du Sénégal des profondeurs notamment, réclament toutes un seul mot : la justice climatique. « Si les femmes du monde rural se mobilisent, c’est parce que la crise climatique est à la jonction d’une crise sociale et environnementale, qu’elle pose la question des emplois, de la pauvreté, de la précarité énergétique, de la démocratie, de l’absence de solidarité, qu’elle renforce les inégalités et discriminations existantes », a déclaré Mme Khady Camara.
Mieux, elle ajoute : « Les indicateurs climatiques du Sénégal sont rouges, et la frange vulnérable s’enfonce dans la pauvreté. Les droits fondamentaux des femmes ne sont pas toujours respectés. Ils sont souvent violés (au-delà des contraintes sociales, juridiques et culturelles, elles ont un accès plus limité que les hommes à la terre, aux ressources productives et financières, à l’éducation, à la santé, à la vulgarisation rurale, aux marchés, aux initiatives d’adaptation au climat et aux opportunités d’emploi) en raison d’un modèle économique (libérale) hors contrôle. Vibrant de la volonté de changer nos actions du quotidien, nous (citoyennes du monde rural, du Sénégal et de l’Afrique) sommes engagées pour une justice climatique ».
La promotrice des vacances vertes au Sénégal signale qu’au moment où il sera question, dans quelques jours, de trouver des mécanismes de financement sur les pertes et dommages lors de la COP 27, « la crise (alimentaire) ou la pandémie de la faim se prépare en Afrique, et se présente sous une autre forme plus insidieuse : celle d’une accentuation des inégalités et d’une paupérisation des producteurs et productrices, avec des conséquences à long terme très préoccupantes sur leur accès à l’alimentation ». Et pendant ce temps, ajoute-t-elle, « les phénomènes extrêmes anéantissent des vies et des terres cultivées, agissant comme un multiplicateur de misère pour nos communautés qui luttent pour survivre ».
A travers cette marche, les femmes sénégalaises et africaines ont compris que l’espoir, c’est l’action. « Il est non seulement nécessaire, mais impératif de revoir nos modes de production et de consommation. Une évidence pour s’engager résolument dans la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre mais aussi dans la protection de nos ressources et de nos écosystèmes », préconise Khady Camara.
A ce titre, pour les intérêts écologiques des femmes de l’Afrique et du Sénégal et pour relever la transition écologique au rang de priorité nationale, la présidente des vacances vertes a promis de faire une grande et importante déclaration. Khady Camara a donné rendez-vous aux uns et aux autres après la COP 27 qui est prévue du 6 au 18 novembre 2022 en Egypte. Il s’agira d’une déclaration de candidature à l’élection présidentielle de 2024 ? L’avenir nous édifiera !
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