Devant un public composé de personnalités du monde culturel et de la société civile, Abdoul Edouard Dia a présenté, ce samedi 14 décembre, son tout premier roman, Hermès T. ou l’ultime secret d’Akhenaton. Un ouvrage qui s’annonce comme une traversée entre les âges, porté par des thèmes universels et une intrigue mêlant mystère, symbolisme et introspection. La cérémonie de dédicace, rehaussée par la présence d’El Hadj Hamidou Kassé, Cheikh Tidiane Cissé et Nicole Frossard, a permis à l’auteur de revenir sur les ressorts de son œuvre et les messages qu’il souhaite transmettre.
Le titre du roman place d’emblée Akhenaton au cœur du récit. Abdoul Edouard Dia en explique le sens : « Ce roman est un aller-retour permanent entre le passé et le présent, entre le réel et l’imaginaire, entre les certitudes et les convictions, entre les sens et la raison. Il met en scène Thierno en quête d’un secret vieux de trois mille ans remontant aux sources du monothéisme et incarné par le pharaon Akhenaton, que certains appellent le premier prophète d’une religion se réclamant d’un dieu unique ». Thierno, personnage central de l’histoire, est un scientifique accompli, un homme de son temps, mais dont le destin bascule lorsqu’il se voit contraint d’explorer les profondeurs de l’histoire pour percer un secret traversant les âges.
Sur le chemin de cette quête, la rencontre avec Seck Baraya, personnage apparemment insignifiant, change la donne. « Seck Baraya est une sorte de miroir inversé de Thierno. Ce dernier est un scientifique émérite, détenteur de l’équivalent du prix Nobel, reconnu dans le monde entier, un personnage public sûr de ses convictions. Seck Baraya, en revanche, n’est qu’un simple charbonnier inculte, insignifiant, effacé, qui répète inlassablement les mêmes gestes depuis des décennies, assis au même endroit. Et pourtant, de leur rencontre improbable naîtra un compagnonnage qui révélera la véritable identité de Seck Baraya. Celui-ci sera le guide, le fil conducteur dans la quête initiatique de Thierno », nous explique l’auteur.
Trois parchemins viennent rythmer cette quête, véritables symboles d’un message universel que l’auteur veut transmettre. « C’est justement le sens du roman qui prône une traversée apaisée des différences, la quête d’un universel commun où chacun, dans le respect de nos croyances et de nos origines, peut s’élever et s’enrichir de l’autre selon la formule de Teilhard de Chardin : ‘’tout ce qui monte converge’’ ».
L’œuvre, imprégnée de spiritualité, trouve aussi ses racines dans la double culture de l’auteur, un héritage qu’il revendique pleinement. « J’ai toujours vécu de manière pleine et équilibrée ma double culture. Une mère roumaine et une grand-mère toucouleur traditionnelle m’ont toujours inculqué des valeurs que je n’ai jamais perçues comme antagonistes. Dans le monde polarisé d’aujourd’hui, où les raisonnements sont souvent manichéens et où l’on se détermine de manière exclusive, je prétends qu’il existe une voie plus sage, plus inclusive qui passe par un universel commun. C’est tout le sens des thèmes de mon roman ».
La dimension spirituelle occupe une place centrale dans l’évolution du héros. Ayant traversé les trois religions monothéistes, Thierno représente un personnage à la croisée des chemins entre la foi et la raison. « Thierno Amadou Emmanuel Hill a vécu entre les trois religions monothéistes. Il a fait l’école coranique, a étudié le catéchisme puis plus tard s’est intéressé au Talmud. Par ailleurs, ses quatre patronymes ne sont pas le fruit du hasard, chacun d’entre eux renvoyant à un personnage central d’une religion. C’est justement parce qu’il est un être spirituel, au-delà de son ancrage bien rationnel, que son compagnonnage mystique avec Hermès lui ouvrira la porte d’un parcours initiatique en quête de l’ultime secret d’Akhenaton ».
Abdoul Edouard Dia insiste également sur la présence des symboles qui semblent être les véritables clés de lecture de l’œuvre. « Le roman est truffé de signes et de symboles, ce qui en fait sa richesse. Il peut se lire à plusieurs niveaux. On peut tout à fait le comprendre de manière profane, sans nécessairement en décoder les différentes références sémiologiques. En revanche, les initiés en feront une lecture encore plus riche, parce que certains symboles donnent une clé de lecture spirituelle allant au-delà des apparences. Le hasard est-il Dieu qui se promène incognito pour les croyants ? Ou alors la perception du destin se résume-t-elle dans ce dialogue entre Einstein et Bohr : ‘’Dieu ne joue pas aux dés’’, auquel il fut répondu : ‘’Ne dites pas à Dieu ce qu’il doit faire’’ ».
Si des parallèles peuvent être établis entre le parcours de Thierno et celui d’Abdoul Edouard Dia, banquier international et passionné de philosophie, l’auteur précise que Hermès T. demeure une œuvre de fiction : « Cet ouvrage n’est pas une autobiographie au sens classique, mais il est clair que les situations, les personnages, les lieux et les réflexions émises sont inspirés en grande partie de mon vécu. Hermès T. reste une œuvre romanesque, une fiction qui a un triple objectif : fournir au lecteur du plaisir à lire une belle histoire, lui élargir son champ de connaissance au travers de thèmes touchant à l’histoire, la philosophie, les sciences, l’art, la musique, l’ésotérisme et enfin le pousser à la réflexion introspective et au questionnement sur ses certitudes pour les transformer en convictions ».
Avec ce premier roman, Abdoul Edouard Dia signe une œuvre dense et accessible à la fois, où chaque lecteur trouvera matière à s’interroger et à s’évader.
1 Commentaires
Right
il y a 4 jours (22:39 PM)Participer à la Discussion