Les industriels du Syndicat Professionnel des Industries du Sénégal (SPIS) affilié au Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP), les entreprises de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal(CNES), de l’Union des Prestataires, des Industries et des Commerçants (UPIC) et les Travailleurs affiliés aux Centrales Syndicales des Travailleurs concernés se sont réunis en Comité Extraordinaire le 7 juin 2021.
“Depuis 3 ans les industriels observent avec une inquiétude croissante et une grande surprise une surenchère de la fiscalité, en-dehors de tout cadre de concertation et de dialogue préalable.
Pire, la situation du Covid 19 n’a malheureusement pas freiné ni suspendu cette politique fiscale qui asphyxie l’entreprise industrielle sénégalaise. En l’état actuel de la pandémie, nos entreprises sont dans une situation dangereusement préoccupante sous le poids de facteurs tels que:
- la hausse des prix des matières premières,
- l’augmentation des coûts du fret maritime et du transport en général,
- les délais de livraisons de plus en plus longs entrainant des ruptures et des arrêts de production
- la perte de compétitivité
Malgré ces conditions difficiles, les entreprises industrielles sénégalaises se sont toujours montrées responsables et citoyennes, en soutenant l’Etat dans toutes ses initiatives de gestion de la pandémie et de relance de l’économie. Nos actions ont porté, entre autres, sur :
- le soutien à la protection de l’emploi (ordonnance n°1-2020 du 8 avril 2020 portant mesures dérogatoires aux licenciements et au chômage technique),
- le soutien au fonds Covid-19,
- le soutien à la garantie du maintien des prix des denrées de première nécessité.
Rappelant ceci, les industriels ne comprennent pas, en comparaison avec les mesures de résilience mises en place dans la plupart des pays de la zone UEMOA / CEDEAO, que l’Etat du Sénégal accentue la pression fiscale, en dehors de toute logique de protection de la survie des entreprises et des emplois des sénégalais ; un sujet pourtant censé être au cœur du Plan Sénégal Emergent !
A titre d’exemples :
- la loi de finances de 2018 ajoutant une taxe spécifique de 5% sur les boissons gazeuses et les jus de fruits
- la loi de finances de 2021 instituant une taxe sur les contenants plastiquesà usage unique et les corps gras
- le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2021 qui prévoit une taxe spécifique de 25% sur les bouillons.
Nous prenons à témoin les consommateurs, les travailleurs, les partenaires techniques au développement du Sénégal, sur les conséquences désastreuses de telles mesures en termes de hausse de prix sur les marchés, de perte de compétitivité et d’attractivité et de perte d’emplois.
Nous invitons le gouvernement à bien vouloir reconsidérer la situation de façon globale, à sursoir à l’application de ces mesures et à ouvrir le plus tôt possible les concertations les plus larges avec l’ensemble des acteurs de l’industrie.
L’industrie sénégalaise, comme à l’accoutumée, soucieuse du maintien des emplois et de sa compétitivité, se tient disposée à toute rencontre et discussion en vue d’apporter sa contribution pour l’atteinte des objectifs de l’Etat dans l’intérêt supérieur et exclusif des sénégalais.