L’Etat du Sénégal, dans le cadre de l’accélération de l’exploitation du secteur aurifère dans la région de Kédougou, a mis en œuvre un projet qui a pour ambition de consacrer l’entrée du Sénégal dans le top 7 des pays exportateurs d’or en Afrique. Ceci, à travers le triplement de la production à 18 tonnes par an. Il a été donc projeté de démarrer l’exploitation aurifère des mines de Mako, Makabingui, Niakafiri et Massawa. Depuis 2018, la mine de Mako est en activité. L’or qui est censé être signe d’opulence est par contre pour les femmes travaillant dans les mines de Mako, site situé dans la commune de Tomboronkoto, l’origine de plusieurs maux.
Elles passent 8h de temps par jour au sein du site, s’activant dans le lavage de l’or moyennant 5000 fr par jour. « Les femmes sont éprouvées partout mais c’est chez nous que la femme est le plus fatiguée. De 8h à 17h, nous allons au lavage de l'or pour juste 5000f que nous ramenons à la maison afin que nos enfants puissent se nourrir et aller à l'école », témoigne l’une d’elle à l’occasion des tournées du Forum Civil visant la mise en place des plateformes « Femmes des Collectivités Minières ».
Malgré les maigres revenus et les risques sanitaires, ces femmes semblent ne pas avoir d’autres alternatives. « On nous dit que l'orpaillage est mauvais alors qu'on a aucune autre alternative. C'est grâce à ce travail que nous nous occupons de nos enfants qui étudient tant bien que mal jusqu'à obtenir des diplômes mais, malheureusement, ils nous reviennent sans emplois et sont quelquefois, obligés de suivre nos pas en s'adonnant à l'orpaillage ou à être des ouvriers agricoles "sourgas" pour subvenir aux besoins de la famille ».
Un cycle infernal, un cercle vicieux que rembobinent des générations et des générations au fil du temps. « Nous n'avons aucune perspective sinon reprendre ce même cycle infernal même pour les jeunes mamans, 6 mois après l'accouchement ».
Cette image contraste bien avec les chiffres du site Mako qui a produit 5,8 tonnes d'or en 2020 équivalant à 179 milliards. Le potentiel considérable du site a même provoqué l’augmentation de la durée de la mine qui sera exploitée jusqu’en 2027. « La mine d’or Mako au Sénégal peut encore produire 900?000 onces d’or jusqu’en 2027, à un coût global de 900 $ l’once. C’est ce qui ressort d’un nouveau plan publié par Resolute, la compagnie propriétaire du projet, qui précise que la production annuelle sur les cinq prochaines années sera de 140?000 onces d’or » renseignait en 2020 le site « MINES ».
Dans le cadre général, la région de Kédougou constitue comme un paradoxe au regard de la richesse (minière) de la région. Elle est classée deuxième dans la liste des régions les plus pauvres du Sénégal selon le rapport 2018/2019 de l’Agence National de la Statistique et de la Démographie (ANSD) avec un taux de 61%.
5 Commentaires
ELLES MERITENT LEUR MISERE
Ni Accent Ni Maj
En Août, 2022 (18:46 PM)Participer à la Discussion