Ce dimanche 1 er décembre 2024 est triste et reste inoubliable ! Tonton Alioune Badara BEYE, tu seras à jamais gravé dans les esprits de ta famille biologique, de ta famille littéraire, de tes amis, de toute la nation sénégalaise, bref du milieu littéraire africain et international.
Tu as joué une très belle partition pour le rayonnement de la culture sénégalaise. Tu étais un diplomate indépendant du théâtre et un chevalier de la littérature, convaincu que le livre est le vecteur de la liberté d’expression et donc l’ennemi de l’obscurantisme. Ton héritage continuera d’inspirer les générations futures ! Illustre homme, tu as eu le privilège de vivre deux siècles : plus d’une moitié de ta vie au XXe siècle et l’autre au XIe siècle. Ainsi as-tu été un témoin direct ou indirect des événements marquants de la seconde moitié du XXe siècle et du siècle actuel.
Maestro, grand témoin de l’histoire tu fus à la fois un Sportif, un Dramaturge, un Ecrivain émérite, bref un Artiste complet. Tu as renforcé le patrimoine culturel sénégalais de tes œuvres historiques dont Ndër en Flammes, Lat Dior, et ton engagement permanent pour la promotion du sport, du théâtre, des arts et de la littérature. Président des écrivains du Sénégal (AES) depuis 2005, tu étais également le coordonnateur du Festival mondial des arts nègres en 2010 et le président de la fédération internationale des écrivains de langue française.
Lors d’une table ronde sur « le rôle des femmes et celui des médias dans la promotion du livre » que j’ai eu le privilège d’organiser pour la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur le 23 avril 2015 au Goethe Institut, Tonton Alioune Badara BEYE, tu as présidé la journée, en présence du professeur Abdoulaye Racine Senghor et du colonel Momar Gueye, tu as lors de ta conférence rendu à la femme la place qui lui sied dans la société et tu as porté en bandoulière le combat des femmes. Tu étais un défenseur inlassable des droits de la femme, un féministe hors pair HE FOR SHE. Suite à ton décès, cher Mentor, l’émotion qui prime est évidemment la tristesse. Cependant le flot de témoignages de ta famille biologique, de tes amis a rendu heureux le croyant. Oui ! nous avons appris des leçons de vie.
Ton absence est synonyme de vide et de tristesse, mais paradoxalement le jour de tes funérailles, j’étais heureuse comme tous les autres en tant que croyante d’entendre des anecdotes sur les bienfaits que tu répandais autour de toi et de la communauté « Di Am yakkar si sa bamel » « nous avons de l’espoir pour ton avenir dans l’au-delà ». En effet le lendemain de ton rappel à Dieu, la maison mortuaire à Colobane a refusé du monde. Ta Famille biologique, ta famille littéraire, les autorités et tes Amis sont venus en masse te rendre un dernier hommage. Pour la plupart c’était le moment d’exprimer les émotions, de rappeler le service que tu as rendu à ta communauté, le soutien que tu as apporté et l’éducation que tu a inculqué aux jeunes enfants. Le porte-parole du Khalife général des Layennes, Serigne Mouhamadou Lamine Laye, dans sa prêche dans la maison mortuaire à Colobane est revenu sur tes qualités humaines, ta piété et ton engagement au sein de la communauté des Layennes. Tu étais un bon musulman, un membre incontournable de l’organisation de l’Appel des Layennes. Ton dévouement, ta passion pour la culture, ta générosité amplement proposée aux autres resteront toujours gravées dans nos mémoires. Ta contribution à la littérature africaine et à la défense des droits des écrivains, ta voie, ton héritage et tes combats continueront toujours à nous inspirer.
Je te rends un hommage qui ne sera jamais à la hauteur de ta combativité et de ta grandeur d'âme cher Mentor. Ce serait un sacrilège de ne pas tremper ma plume imparfaite pour t'exprimer ma reconnaissance. J’en profite également pour rendre hommage à tes amis
fidèles. La vieillesse rime avec la maturité et l’expérience. Néanmoins, nous savons tous qu’elle se manifeste par des changements physiques, des maladies et des inconforts liés à l’âge. Les membres de l’association des écrivains auraient pu organiser une assemblée générale légale de rupture pour te remplacer. Ils auraient pu te combattre sans péril et triompher sans gloire à l’issue d’une réunion organisée en catimini suivie d’un consensus pour t’alléger de tes missions en tant que Président et nommer soit le vice- président ou un autre écrivain pour te remplacer. Mais rien de tout cela, car tu étais « un Homme Bon, qui avait commerce avec des Hommes Bons. » Ayant eu la chance d’être un témoin direct de faits nobles : je me permets de citer Abdoulaye Racine SENGHOR ton ami d’enfance et frère d’arme, Abdoulaye Fodé NDIONE ton plus que fils, Aïda Diop ta fidèle secrétaire et petite sœur d’une autre mère et tous les autres écrivains membres de l’association, des fidèles parmi les fidèles Tonton Seydi, Colonel Momar Gueye, Mariama Ndoye , Ken Bugul, pour ne citer que ceux –là.
Cher mentor tu as été entouré par des Hommes, pétris de valeurs morales, fidèles à l’amitié. Ils avaient l’habitude de t’accompagner tels des soldats dans toutes les manifestations littéraires et dans les recoins les plus intimes de la vie. Ils auraient pu changer de fusil d'épaule et te remplacer à ce poste de Président de l’Association des écrivains du Sénégal vu ton âge comme cela se passe aujourd'hui. Mais tes illustres compagnons écrivains ont dit oui à l’amitié ! oui à la noblesse des actes qui sied aux hommes d’honneur à la conscience tranquille !
Cher Mentor Alioune Badara Beye tu es parti, mais tu resteras toujours parmi nous, Immortel, car comme dit Birago DIOP : « les morts ne sont pas morts. »
1 Commentaires
Participer à la Discussion