Il aura fallu un peu plus d'une semaine pour que la « bombe » larguée par Barthélémy Dias dans les médias explose et fasse des victimes. Des victimes heureuses devrait-on dire car en glissant le débat sur le terrain religieux, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur savait sans doute qu’il venait de contraindre l’Eglise catholique à s'emparer malgré elle du débat sur le maintien en prison de Guy Marius Sagna (GMS), là où ses camarades codétenus arrêtés en même temps que lui pour les mêmes motifs, ont été tous libérés. Par la même occasion, Barthelémy Dias contraignait les autorités judiciaires à activer le dossier du célèbre détenu devenu un habitué des lieux de détention, avec plus de 30 arrestations en 7 ans, un record.
"Notre intime conviction est que s’il était dans une autre confrérie, on l’aurait relâché », avait réitéré Dias-fils suite au tollé né de sa sortie sur l'appartenance religieuse de Sagna à la communauté catholique, « une minorité ». L’édile de Mermoz sera conforté plus tard par le chef suprême de l'Eglise, l'Archevêque de Dakar qui recevait une délégation conduite par le leader des FDS, le professeur Babacar Diop, ex-codétenu de Sagna. Benjamin Ndiaye avait alors déploré, selon des propos rapportés par la presse, qu’ « Une situation flagrante d’injustice peut produire des conséquences fâcheuses ». Avant de rappeler que « Le pouvoir politique n'est pas au-dessus de Dieu ». Un message reçu et décrypté par le destinataire.
Cette sortie sera déterminante pour la suite des évènements. Et comme pour préparer l'opinion à la sortie de prison de l'activiste, la presse annonce que Me Amadou Sall a introduit une nouvelle demande de mise en liberté provisoire. Et il obtient finalement gain de cause avec l’élargissement de prison de Sagna, ce mardi 03 mars 2020. Un activisme qui a porté ses fruits mais conforte surtout la coalition Noo Lank qui avait fait de la hausse des prix de l'électricité et du maintien de Guy Marius Sagna en prison, le soubassement de ses marches répétées et parfois réprimées. A noter que ce sont moins les marches de Noo Lank mais plus le « dérapage » calculé de Barthelémy Dias qui a fait libérer Guy Marius Sagna. Car, « Le fait de glisser le débat sur le plan religieux a heurté des gens, mais cela a eu son effet », admet l'avocat défenseur de GMS, Me Khoureyssi Ba dans la presse de ce mercredi.
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