La sauvegarde de la pêche côtière reste un enjeu vital pour au moins 46 millions de personnes à travers le monde. Du moins, c’est ce que semble défendre, dans cet entretien, Fatou Sock, coordonnatrice régionale de l’Initiative pêche côtière (Ipc). La spécialiste affirme aussi que l’implication en amont des communautés, dans l’élaboration des mesures de gestion, facilite en aval, leur mise en œuvre.
Parlez-nous du projet Initiative pêche côtière ?
Le projet Initiative pêche côtière composante Afrique de l'ouest est un projet qui couvre trois pays, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire et le Sénégal pour le continent africain. C'est un projet qui intervient également en Indonésie, Amérique latine notamment des pays comme l'Equateur. C'est un programme qui a été initié par la Fao, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (Gef) avec ses partenaires tels que la Banque mondiale, le PNUD...Le projet mobilise plusieurs partenaires parce que 46 millions de personnes s’activent dans la pêche côtière à travers le monde.
Est-ce que la pêche côtière a des impacts environnementaux avec les changements climatiques ?
C'est une pêche qui pose problème au niveau environnemental, au niveau des ressources. C'est d'ailleurs pour cette raison que les partenaires se sont réunis avec les gouvernements de six pays et les parties prenantes que sont les communautés de pêche et toutes les organisations de la société civile qui s'activent dans la pêche côtière. L’objectif, c’est de proposer des approches holistiques pour prendre en charge la gestion des pêches de manière durable.
Dans ce cadre, il y a la gestion durable des mangroves. Ces espèces jouent un rôle clé d’atténuation des effets du changement climatique. Nous menons des activités de réhabilitation des mangroves pour apprendre aux populations et aux communautés riveraines à protéger cet écosystème qui est fragile.
Comment cela se traduit de manière concrète ?
Il faut un effort global pour prendre en charge de manière globale les problématiques du secteur. Pour ce faire, il y a une nécessité de mettre en œuvre des directives volontaires pour la pêche artisanale ou encore l'implication du genre dans la gestion des pêches avec une amélioration de la chaîne de valeur.
Comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?
L’approche holistique est une démarche inclusive. Nous avons une forte implication des communautés dans tout ce que nous faisons. Nous avons beaucoup d'activités pour la révision du cadre réglementaire. Nous faisons également des propositions pour améliorer le cadre réglementaire.
Lorsque nous parlons de communautés, nous faisons référence aux femmes transformatrices, aux pêcheurs et à d’autres acteurs. Nous souhaitons que les communautés et les chercheurs aient de meilleurs rapports afin de mieux comprendre les mesures de gestion. Il faut reconnaître qu’il y a souvent des mesures qui sont mises en œuvre sans une réelle implication des communautés. Parmi les sources d’incompréhensions, il y a la taille des filets, la sélectivité des engins. Les communautés acceptent les mesures de gestion si elles sont associées à leur élaboration.
3 Commentaires
Ousmane Ndiaye
En Juillet, 2022 (22:45 PM)Participer à la Discussion