L'allègement des travaux domestiques demeure encore un rêve utopique dans la commune de Bambaly située dans le département de Sédhiou. En cette période de récolte du riz, les femmes de la localité, notamment celles du village rizicole de Kindakam, endurent toutes formes et toutes sortes de souffrances.
C'est aux premières heures de la matinée, généralement entre 6 et 7 heures que, par vagues, elles sortent des hameaux pour se retrouver dans les périmètres rizicoles. Armées de longs bâtons comme si elles se rendaient à la chasse, elles arrivent déjà transpirant du fait de la longue distance parcourue. Alors commence une longue journée d'abattage du riz.
" Nous sommes là depuis 7 heures et nous ne retournerons à la maison qu'aux environs de 19 heures pour prendre le relais de nos filles dans la cuisine. Elles doivent souffler un peu après avoir préparé le repas de midi à la descente de l'école", nous explique Ami Diatta.
Les femmes de la localité déplorent ainsi le manque d'attention des autorités locales qui ne font aucun effort pour les soulager. " Pourtant, les femmes des autres localités ont accès à des moissonneuses batteuses, à des digues anti-sel et à des intrants pour améliorer les rendements à l'hectare. Ici à Kindakam, nous les femmes, sommes laissées à nous-mêmes devant nous débrouiller toutes seules pour entretenir nos périmètres rizicoles ", se désole Ami Diatta, porte;parole des femmes de Kindakam.
Pour s'épauler, elles s'organisent en travail de groupe tour à tour. Il revient, à celle pour qui on travaille, de préparer le repas de la journée, de payer de la glace et du thé. A ces folles dépenses s'ajoute le dur labeur de la journée consistant à entasser le riz récolté puis à taper dessus pour séparer les graines de la paille.
Cette corvée quotidienne des femmes de Kindakam n'est que la l'arbre qui cache la forêt de problèmes qui usent les femmes rurales. La recherche de l'eau potable et du bois de chauffe, les activités économiques telles que l'arrosage des périmètres maraîchers, la vente de bananes dans les centres urbains, le petit commerce dans les loumas.
Aussi demandent-elles à ce que les projets de promotion de la femme s'intéressent aux femmes rurales. Que les autorités mettent à leur disposition des moulins, des moissonneuses batteuses mais surtout de l'électricité pour leur permettre de garder certains produits maraîchers destinés à la consommation, d'exercer des activités de commerce de glaces et de boire frais au retour des rizières.
3 Commentaires
Participer à la Discussion