Elle fait la fierté de l’UCAD et du Sénégal depuis sa distinction par L’Oréal-Unesco au programme ¨For Women in Science Sub saharan Africa Young Talents¨. Ndèye Maty Ndiaye, dit Mme Fall rêve de trouver la solution pour une énergie durable pour tous.
Depuis qu’elle a remporté en novembre 2021 le prix L’Oréal-Unesco pour les femmes en sciences à Kigali, Dr Ndèye Maty Ndiaye est devenue l’une des ambassadeurs les plus en vue de l’UCAD. Une distinction qui a donné plus de visibilité au laboratoire photonique quantique, Énergies et NanoFabrication du département physique. Ce labo a été d’ailleurs visité par la Directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), samedi 11 novembre 2021. Un déplacement qui en dit long sur le travail de Dr Ndèye Maty Ndiaye et du labo en général.
Enseignante Chercheure, assistante de recherche du Pr Balla Diop Ngom, Dr Ndèye Maty Ndiaye et les membres du labo essaient de mettre en place des batteries avec une plus grande capacité de stockage d’énergie en utilisant la biomasse. Ici, les déchets végétaux sont transformés en nanoparticules qui permettent d’avoir plus de performance en termes de stockage d’énergie afin de résoudre le problème dans les pays en développement, notamment dans le monde rural.
Voir aujourd’hui Dr Ndèye Maty Ndiaye à cette station n’est guère une surprise pour ceux qui l’ont vue évoluer. En effet, Mme Fall a aimé les matières scientifiques dès le bas-âge. « Etant toute petite, j’ai vu mon grand frère qui aimait les sciences. Ça m’a toujours inspirée », se souvient-elle.
A l’époque, l’idée selon laquelle les sciences sont trop hermétiques pour les femmes était très ancrée dans les mœurs. Même les copines de classes croyaient dur à une telle allégation. Deux décennies après, l’ancienne élève de l’école Pikine Est A ne peut s’empêcher d’en rire. « Je me rappelle qu’il y avait des gens qui me disaient : vous ne pouvez pas faire la science. Ce n’est pas fait pour les femmes ». Mais c’était sans compter avec le soutien de la famille, décidée à lui laisser le choix et à l’épauler. « Mes parents m’ont toujours soutenu. C’est ça qui m’a donné la force de continuer ».
Le soutien de la famille et de l’UCAD
Père gendarme, mère enseignante, les manuels et les outils didactiques n’ont jamais fait défaut à la collégienne. Il s’y ajoute que le père a beau être un papa poule, il ne badine pas pour autant avec les études. Mais la pédagogie était plus axée à l’orientation et aux conseils pratiques qu’à la rigueur militaire.
Après le Baccalauréat en 2004 au lycée Seydina Limamou Laye, la jeune bachelière intègre la Faculté des sciences et techniques de l’UCAD. Elle fait physique-chimie en première et deuxième année, puis physique en licence 3 jusqu’en master 1. En master 2, elle embrasse la physique de la matière condensée.
Une période qui demandait beaucoup de courage et de sacrifices. Car en plus des équations pas toujours faciles à résoudre, il fallait se plier aux caprices de la circulation dakaroise entre l’Université et Guédiawaye. Cette fois-ci, le père a décidé d’enfiler sa tenue de gendarme. « Je n’ai jamais utilisé les logements universitaires, sourit-elle. Mon père me disait toujours, après les études, il faut rentrer à la maison. De la première année au master, j’ai toujours fait des allers-retours. Finalement c’était devenu une routine ».
La routine ! Elle consistait à se réveiller chaque matin à 4h ou 4h 30 mn au plus tard. Et puisque la mère travaillait non loin de l’UCAD, elle et sa fille faisaient le chemin ensemble.
Le coup de pouce du mari
Et c’est à la suite du master 2 que la carrière de Ndèye Maty va connaître une tournante. En effet, la doctorante va obtenir une bourse d’étude pour aller faire sa thèse en Afrique du Sud. Malgré la distance, elle pouvait tout le temps compter sur l’engagement du Pr Balla Diop Ngom qui appelait régulièrement. Le Pr Ngom est d’ailleurs présenté par Ndèye Maty comme étant une référence et une source de motivation qui a beaucoup influencé sa vie professionnelle et sociale.
D’ailleurs, c’est Pr Ngom qui l’a encouragée à postuler pour le prix. « Pour tout résumé, je dis merci à l’UCAD », déclare-t-elle, reconnaissante.
Mais à l’heure actuelle, le soutien du Pr Ngom et de toute l’UCAD n’aurait certainement pas suffi à lui seul pour la réussite de Mme Fall. En effet, être une femme et embrasser certaines carrières s’accompagne de certaines difficultés. Mais lorsqu’on a la chance d’avoir un mari qui fait preuve de compréhension, ça peut aider. Surtout si le prince est du même milieu professionnel. « Mon mari me soutient, il m’assiste et m’aide dans mes activités », s’esclaffe-t-elle.
17 Commentaires
des exemples que la nouvelle generation devrait suivre
Lamda
En Décembre, 2021 (10:58 AM)Mash'Allah une vraie référence pour la génération actuelle.
Henri
En Décembre, 2021 (11:39 AM)Rose Dieng-Kuntz, née le 27 mars 1956 à Dakar et décédée le 30 juin 2008 à Nice, est une scientifique sénégalaise spécialiste en intelligence artificielle. En 1976, elle est la première femme africaine à intégrer l'École polytechnique.
Son nom est donné à une rue dans le parc d'innovation de la Chantrerie, au nord-est de Nantes, et à une place sur le campus de Paris-Saclay en 2017[8]. En 2019, son nom est attribué à l'un des amphithéâtres des nouveaux locaux de Télécom Paris (où elle a poursuivi ses études après Polytechnique). Une annexe du lycée d'excellence Birago Diop au Golf Sud (Sénégal) porte son nom. Sur le campus de l'Université Paul Sabatier à Toulouse, le cours où se situe l'institut de recherche en informatique de Toulouse porte désormais son nom[9].
Défenseur
En Décembre, 2021 (13:03 PM)Nkhson
En Décembre, 2021 (13:21 PM)Si on veut réussir ce pari, il faudrait impérativement rompre avec la gestion politicienne de l'éducation et de l'enseignement dans ce pays. Les compétences devront etre mises à contribution, afin d'instaurer une vraie politique d'éducation favorisant l'enseignement des sciences. Pour ce faire un programme d'initiation dans ce domaine devrait etre consacrer au niveau de l'enseignement primaire et secondaire.
La voie de l'emergergence passe nécessairement par une bonne maitrise des connaissances scientifiques et technologiques. Dès lors nos pays moins avancés devront fournir plus d'efforts et investir prioritairement dans les ressources humaines pour générer des scientifiques de haut niveau.
Lorsque nous seront en mesure d’explorer et d’exploiter par nous-mêmes nos propres ressources naturelles, alors on osera parler en ce moment-là d’émergence et de développement.
Reply_author
En Décembre, 2021 (15:07 PM)Babacar Ndaw
En Décembre, 2021 (14:38 PM)L
Yeet
En Décembre, 2021 (14:39 PM)ce sont les chercheurs qui développent un pays!!!!
nos anciens profs du Sénégal sont très forts, mais ils manquent de moyens.