La troisième édition des BRVM Awards a lieu à Dakar ce jeudi 9 juin 2022. En prélude à cette soirée de gala, organisée par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) récompensant l’ « excellence » du Marché Financier Régional (MFR), un panel de haut niveau s'est déroulé ce jeudi.
En amont de cette cérémonie de remise de distinctions, des activités de réflexion ont été tenues les 8 et 9 juin sur la thématique centrale : Evolution Technologique et Intégration des Marchés. Ce jeudi, l’un des panels traitait de : « L’investissement institutionnel public ou privé : accélérateur de la croissance et facteur du dynamisme des bourses en Afrique ».
Pour échanger sur ce sujet, 5 représentants d’institutions publiques et privées ont constitué le panel modéré par Edoh Kossi Amenounve, Directeur général de la BRVM. Contribuant aux discussions à partir d’une vidéo, le Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin a souligné les bons résultats de sa structure, créée il y a 4 ans (en 2018) en évoquant un total bilan de plus de 800 milliards de FCFA.
Prenant la parole par la suite, son homologue du Sénégal, Cheikh Ahmed Tidiane Ba, a souligné, dans un premier temps, les actions entreprises de l’institution constituées de plusieurs investissements dans des entreprises locales. S’agissant du total bilan de la CDC du Sénégal, C. A. T. Ba a révélé qu’il s’élève à 245 milliards de FCFA avec des fonds propres de 30 milliards.
Selon lui, ces chiffres, largement en deçà de ceux du Bénin, s’expliquent par une réticence contributive de certains organismes sénégalais. « Le problème se situe au niveau de la collecte. C’est vrai que nous avons fait beaucoup d’efforts en digitalisant la plateforme des notaires », explique le DG de la CDC du Sénégal. Avant d’ajouter : « Ces derniers sont nos principaux bailleurs. Mais, au Sénégal nous avons encore des hésitations au niveau de la mise à disposition des ressources par les notaires, la caisse de sécurité sociale, l’IPRES ».
Ces ressources constituent les points de financement principaux de l’institution. « Malheureusement, nous avons d’énormes difficultés à rentrer en possession de ces ressources. C’est pour cela que nous sommes encore à la traîne malgré le fait que nous soyons les aînés en Afrique. Je pense que si nous sommes aidés par l’Etat, nous pourrons faire beaucoup plus », exhorte Cheikh Ahmed Tidiane Ba.
« C’est la CDC qui devait nous verser de l’argent », Assane Soumaré, DG CSS
Piqué au vif par ces mots corroborés par le directeur général de la CDC de la Côte d’Ivoire, estimant faire face aux mêmes difficultés, le Directeur général de la Caisse de Sécurité Sociale du Sénégal, Assane Soumaré, a apporté la réplique. « Vous avez des ressources en termes de dépôt et consignation. A la limite, vous avez des ressources viagères’, dit-il d’entrée précisant qu’à contrario les institutions de prévoyance sociales ont des ressources « assurantielles ». « Les institutions de prévoyances sociales font de l’assurance sociale et peuvent être exposées à réparation », précise Assane Soumaré. Des dires du DG, les cotisations de sécurité sociale au Sénégal font partie des plus faibles au monde
Au Sénégal, les cotisations de sécurité sociale sont très faibles, elles font même partie des plus faibles au monde. Mais, on a un régime indemnitaire extrêmement généreux.
« Au Sénégal, le plafond est de 63 000 FCFA. C’est-à-dire que si vous prenez le travailleur moyen et celui qui gagne 5 millions, ils cotisent tous 6300 FCFA. Si vous êtes en incapacité totale, vous êtes pris en charge à vie. Dans d’autres pays, il n’y a pas de plafond. C’est-à-dire que si vous gagnez 5 millions, on vous applique 10% et on vous enlève 500 000. Au Sénégal, vous gagnez 63 000 FCFA, vous payez 6300 ; vous gagnez 10 000 000, on vous enlève 6300 et on vous répare à 100% », déplore Assane Soumaré.
Le DG de la CSS estime qu’en raison de ce montant déboursé les institutions de prévoyance sociale « sont en train de faire de la subvention implicite » aux entreprises ». « Donc, si on devait faire jouer la dynamique inter-institutionnelle, c’est la CDE qui devait nous verser de l’argent. Parce que la CSS remplit essentiellement sa fonction de service public », renchérit-il.
« On sait que l’arbitrage n’est pas toujours facile … »
A la suite de ces échanges, le Directeur Général de la BRVM, Edoh Kossi Amenounve, a prononcé le mot de la fin en faisant la synthèse des discussions. « Le DG de la CDC l’a répété à plusieurs reprises, ils sont une entité publique qui doit agir pour l’intérêt public. Elle doit avoir en même temps une certaine rentabilité parce qu’on leur a confié des fonds à gérer. Notre invitation est de bien vous rapprocher des intermédiaires de marchés pour qu’ils puissent étudier votre modèle et vous proposer des solutions adaptées », pense le Directeur Général de la BRVM. Le responsable de l’institution financière sous-régionale milite, par ailleurs, pour une réforme des règles de marchés en faveur de ces institutions afin de casser le plafond de verre qui les freine dans leur marche en avant.
En amont de cette cérémonie de remise de distinctions, des activités de réflexion ont été tenues les 8 et 9 juin sur la thématique centrale : Evolution Technologique et Intégration des Marchés. Ce jeudi, l’un des panels traitait de : « L’investissement institutionnel public ou privé : accélérateur de la croissance et facteur du dynamisme des bourses en Afrique ».
Pour échanger sur ce sujet, 5 représentants d’institutions publiques et privées ont constitué le panel modéré par Edoh Kossi Amenounve, Directeur général de la BRVM. Contribuant aux discussions à partir d’une vidéo, le Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations du Bénin a souligné les bons résultats de sa structure, créée il y a 4 ans (en 2018) en évoquant un total bilan de plus de 800 milliards de FCFA.
Prenant la parole par la suite, son homologue du Sénégal, Cheikh Ahmed Tidiane Ba, a souligné, dans un premier temps, les actions entreprises de l’institution constituées de plusieurs investissements dans des entreprises locales. S’agissant du total bilan de la CDC du Sénégal, C. A. T. Ba a révélé qu’il s’élève à 245 milliards de FCFA avec des fonds propres de 30 milliards.
Selon lui, ces chiffres, largement en deçà de ceux du Bénin, s’expliquent par une réticence contributive de certains organismes sénégalais. « Le problème se situe au niveau de la collecte. C’est vrai que nous avons fait beaucoup d’efforts en digitalisant la plateforme des notaires », explique le DG de la CDC du Sénégal. Avant d’ajouter : « Ces derniers sont nos principaux bailleurs. Mais, au Sénégal nous avons encore des hésitations au niveau de la mise à disposition des ressources par les notaires, la caisse de sécurité sociale, l’IPRES ».
Ces ressources constituent les points de financement principaux de l’institution. « Malheureusement, nous avons d’énormes difficultés à rentrer en possession de ces ressources. C’est pour cela que nous sommes encore à la traîne malgré le fait que nous soyons les aînés en Afrique. Je pense que si nous sommes aidés par l’Etat, nous pourrons faire beaucoup plus », exhorte Cheikh Ahmed Tidiane Ba.
« C’est la CDC qui devait nous verser de l’argent », Assane Soumaré, DG CSS
Piqué au vif par ces mots corroborés par le directeur général de la CDC de la Côte d’Ivoire, estimant faire face aux mêmes difficultés, le Directeur général de la Caisse de Sécurité Sociale du Sénégal, Assane Soumaré, a apporté la réplique. « Vous avez des ressources en termes de dépôt et consignation. A la limite, vous avez des ressources viagères’, dit-il d’entrée précisant qu’à contrario les institutions de prévoyance sociales ont des ressources « assurantielles ». « Les institutions de prévoyances sociales font de l’assurance sociale et peuvent être exposées à réparation », précise Assane Soumaré. Des dires du DG, les cotisations de sécurité sociale au Sénégal font partie des plus faibles au monde
Au Sénégal, les cotisations de sécurité sociale sont très faibles, elles font même partie des plus faibles au monde. Mais, on a un régime indemnitaire extrêmement généreux.
« Au Sénégal, le plafond est de 63 000 FCFA. C’est-à-dire que si vous prenez le travailleur moyen et celui qui gagne 5 millions, ils cotisent tous 6300 FCFA. Si vous êtes en incapacité totale, vous êtes pris en charge à vie. Dans d’autres pays, il n’y a pas de plafond. C’est-à-dire que si vous gagnez 5 millions, on vous applique 10% et on vous enlève 500 000. Au Sénégal, vous gagnez 63 000 FCFA, vous payez 6300 ; vous gagnez 10 000 000, on vous enlève 6300 et on vous répare à 100% », déplore Assane Soumaré.
Le DG de la CSS estime qu’en raison de ce montant déboursé les institutions de prévoyance sociale « sont en train de faire de la subvention implicite » aux entreprises ». « Donc, si on devait faire jouer la dynamique inter-institutionnelle, c’est la CDE qui devait nous verser de l’argent. Parce que la CSS remplit essentiellement sa fonction de service public », renchérit-il.
« On sait que l’arbitrage n’est pas toujours facile … »
A la suite de ces échanges, le Directeur Général de la BRVM, Edoh Kossi Amenounve, a prononcé le mot de la fin en faisant la synthèse des discussions. « Le DG de la CDC l’a répété à plusieurs reprises, ils sont une entité publique qui doit agir pour l’intérêt public. Elle doit avoir en même temps une certaine rentabilité parce qu’on leur a confié des fonds à gérer. Notre invitation est de bien vous rapprocher des intermédiaires de marchés pour qu’ils puissent étudier votre modèle et vous proposer des solutions adaptées », pense le Directeur Général de la BRVM. Le responsable de l’institution financière sous-régionale milite, par ailleurs, pour une réforme des règles de marchés en faveur de ces institutions afin de casser le plafond de verre qui les freine dans leur marche en avant.
4 Commentaires
Faye Sg
En Juin, 2022 (19:33 PM)Merci Monsieur le Directeur
Les Crédirentiers vous soutiennent.
Diallo
En Juin, 2022 (00:26 AM)Participer à la Discussion