Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr. Cheikh Tidiane Dièye a présidé, le 9 janvier 2025, une réunion cruciale pour l’avenir de la conduite du Projet de dépollution de la baie de Hann. C’était en présence du Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Séni Diène et des partenaires techniques et financiers.
Les échanges s’ouvrent par un état des lieux de la mise en œuvre présenté par le coordonnateur du Projet, Alioune Niang et le Directeur de l’Assainissement Omar Sène a soulevé des contraintes. A ce sujet, au nom des Partenaires Techniques et Financiers, Mathieu Boche de l’Agence Française de Développement (AFD), a suggéré l’organisation d’une réunion mensuelle permettant d’assurer un suivi minutieux de l’exécution des travaux. « Nous devons proposer des actions concrètes pour lever les contraintes. C’est pour cela qu’il faut organiser une réunion mensuelle et tenir la restitution au ministre par trimestre », a suggéré Mathieu Boche lors de la réunion du comité de pilotage du Projet de dépollution de la baie de Hann.
Le retard accusé impose des réajustements, des rétro-planning, la fixation des délais pour lever des contraintes et la responsabilisation dans l’exécution des tâches… « Il faut éviter le planning glissant. Il faut aller vers une planification opérationnelle », a proposé Ibrahima Diagne, Conseiller technique du Premier Ministre sur les questions liées à l’eau et à l’assainissement.
Ces propositions ont été entérinées par le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye. « Si nous voulons atteindre nos objectifs, nous devons changer la manière de gérer nos projets. Cela est valable pour tous les projets de notre département ministériel », a relevé le Ministre qui a tenu quelques recommandations. Il s’agit de la tenue mensuelle des réunions, la première se tiendra avant le 20 janvier 2024, la restitution instantanée des blocages et des propositions de solutions pour les lever. « Chaque partie prenante doit s’engager à mettre en œuvre les actions qui lui sont dévolues dans les délais impartis. D’ailleurs, je suggère aux délais d’ajouter dans le tableau les dates pour lever des contraintes », a ajouté le Ministre.
Parmi les contraintes, le retard dans le décaissement des décomptes est revenu plusieurs fois, la mise à niveau des installations de la SOGAS a été abordée. « Le retard des décomptes peut entraîner une démobilisation des entreprises. Il y a des entreprises qui poursuivent les travaux malgré ce retard. C’est un projet important, nous devons lever les contraintes pour avancer dans sa mise en œuvre », a insisté le Directeur de l’Assainissement (DA), Omar Sène.
Le point sur les travaux
Sur ce point, Alpha Diagne, du Ministère de l’Economie et des Finances a donné les raisons des retards en 2024. Mieux, il a précisé que cela n’était pas spécifique au projet de dépollution de la baie de Hann. « Nous commençons à voir le bout tunnel. Nous allons accélérer le processus. Actuellement, tous les projets ne doivent pas avoir une durée de vie qui dépasse 5 ans », dit-il.
6 Commentaires
Et pensez sincèrement que le directeur nommé peut changer l’onas ?
V
il y a 13 heures (17:09 PM)Reply_author
il y a 8 heures (22:11 PM)Hh
il y a 13 heures (17:10 PM)Reply_author
il y a 13 heures (17:31 PM)Tall Yaya
il y a 14 heures (16:41 PM)Musa
il y a 12 heures (18:21 PM)Macky lui il avait quelque chose dans le ventre c'était d'attaquer et de terminer, il n'hésitait pas quand il s'agit de gros travaux,mettez y l'argent qu'il faut pour faire du concret.
Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a procédé, hier, à Dakar, au lancement des travaux de dépollution de la baie de Hann. Le coût du projet, qui sera exécuté en trois ans, est de 93 milliards de FCfa (Ttc) dont 73,3 milliards de FCfa représentant le montant des travaux. L’objectif de ce vieux projet est de faire retrouver à la baie de Hann, considérée comme l’une des plus belles du monde, son lustre d’antan.
L’expression est revenue plusieurs fois dans les allocutions des officiels : «l’attente a été longue». Pendant plus de 20 ans, les populations riveraines de la baie de Hann, que les nostalgiques qualifient souvent d’une des plus belles baies du monde, ont attendu la concrétisation du projet de dépollution. Ibrahima Sall du mouvement «And Suxali Yarakh» qui s’active, depuis 1999, dans le plaidoyer pour la dépollution de la baie, espère que le lancement des travaux permettra de venir à bout des pollutions liquide et solide qui ont fini par impacter la qualité de l’eau qui était jadis très prisée par les touristes, les plongeurs, en plus des pêcheurs traditionnels.
Les populations de la zone espèrent aussi que le paradis perdu pourra être retrouvé avec le projet lancé, hier, par Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement. Dans la pure tradition lébou, les pêcheurs, pour manifester leur joie, ont offert, en arrière-plan de la vaste tente érigée à côté du quai de pêche de Hann, une scène de régate.
Le chef du projet, Moussa Guèye, a expliqué que les travaux permettront d’installer un intercepteur principal de 14.975 ml et de réaliser 7 stations de pompage. Il est prévu aussi la réalisation d’une station d’épuration, d’un émissaire marin de 3 km pour le déversement des eaux traitées. Le projet permettra aussi la réalisation de 15 km de réseaux secondaires pour le raccordement des industriels, la réalisation, l’assèchement du Canal 6 et l’installation de 30 km de réseaux secondaires et 2.000 branchements domiciliaires pour le raccordement des populations. Il est aussi prévu l’assainissement du Port autonome de Dakar avec le drainage des eaux usées et pluviales. Cela va impacter positivement la vie de 500.000 personnes qui auront accès à un assainissement adéquat en plus du raccordement de 120 industriels au réseau d’assainissement.
Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a assuré qu’avec ce projet, l’espoir de la population, aussi bien résidente que celle qui s’active à la baie, sera concrétisé après près de deux décennies d’attente. Même si d’aucuns ont avancé que la baie était morte écologiquement, le ministre a indiqué que «dans trois ans, elle sera dépolluée avec un système d’assainissement adéquat». Il a engagé l’entreprise contractante au respect des délais. Monsieur Thiam a souligné que le projet engendrera une amélioration notable des conditions de vie des populations riveraines, tout en réduisant les incidences des maladies hydriques.
Fierté des partenaires
Le coût global du projet est de 93 milliards de FCfa (Ttc), selon le ministre dont 26,6 milliards de FCfa dans le Budget consolidé de l’État du Sénégal, y compris 22,7 milliards de taxes; les 73,3 milliards représentant le coût des travaux hors taxe. Le financement est composé de 34,8 milliards de FCfa de prêt de l’Agence française de développement (Afd), 13,1 milliards de subvention non remboursable des Pays-Bas, 9,1 milliards de FCfa de subvention non remboursable de l’Union européenne et 9,4 milliards de FCfa de prêt en négociation presque bouclée auprès de la Banque chinoise de développement.
Les ambassadeurs de France, Phillipe Lalliot, des Pays-Bas, Joan Wiegman, de la Chine, Xiao Han, et de l’Union européenne (Ue), Irène Mingasson ont tous dit leur fierté de participer à ce projet qui va améliorer l’environnement de cette partie de la capitale.
L’engagement du chef de l’État magnifié
Serigne Mbaye Thiam a rappelé que le projet découle d’un fort engagement du Président de la République, en faveur de l’assainissement, un des 5 accès universels. «À un moment critique où la survie du projet de dépollution de la baie de Hann était encore en jeu, il a fallu l’intervention personnelle du Chef de l’État, Macky Sall, pour le débloquer et nous conduire à la cérémonie d’aujourd’hui. La dépollution de la baie de Hann sera une des réalisations phares à inscrire dans le bilan du Chef de l’État», a-t-il indiqué.
Les maires entre satisfaction et doléances
Au moins, neuf communes sont impactées par le projet de dépollution de la baie de Hann. Il s’agit de Hann Bel Air, Dalifort, Mbao, Thiaroye Sur Mer, Diamaguène Sicap Mbao, Guinaw Rail Sud, Guinaw Rail Nord, Tivaouane Diacksao, Thiaroye Gare. Abdoulaye Pouye, le maire de Mbao, parlant au nom des maires de la baie de Hann, s’est réjoui de constater que ce projet, qui va impacter la vie de 500.000 personnes, va changer le visage de 9 communes de la région de Dakar. Toutefois, même si «le projet a des objectifs nobles», il reconnaît qu’il avait engendré des incompréhensions avec certaines populations, dont celles de Mbao. D’ailleurs, il a confié que ses administrés qui s’inquiètent de la question de l’avancée de la mer espèrent que ce phénomène ne sera pas accentué par le projet.
Les populations de Mbao demandent aussi la restructuration et la régularisation de leurs villages traditionnels de même que le branchement de tous les quartiers au réseau d’assainissement. M. Pouye a aussi noté que les populations de Thiaroye sur Mer veulent la restructuration de leurs habitats en plus des branchements sociaux. Cette requête a été confirmée par le maire de Thiaroye Sur Mer, Ndiaga Niang, qui a salué l’engagement des autorités à réaliser ce problème malgré les difficultés. Quant au maire de Hann Bel Air, Babacar Mbengue, il a assuré que sa collectivité territoriale sera aux côtés des autorités pour la réalisation du projet de dépollution de la baie de Hann qui a été attendu pendant de longues années.
Concept pollueur-payeur : l’engagement des industriels
Le représentant des industriels, Amadou Guèye, président de l’Union des prestataires, industriels et commerçants du Sénégal (Upic), a affirmé aussi que leur organisation, qui a toujours pris part aux concertations sur la dépollution de la baie de Hann, va s’engager dans ce vaste projet. Surtout que, a souligné le ministre Serigne Mbaye Thiam, le projet est un levier pour faire avancer la réforme en cours dans le secteur par l’introduction du principe pollueur-payeur. Cela, à travers l’application de la redevance assainissement industriel et la mise en place de mécanisme de prétraitement des eaux par les industriels. D’ailleurs, l’Upic, qui compte 120 entreprises, a signé un protocole d’accord avec les autorités pour la mise en œuvre du concept pollueur-payeur depuis 2010.
Source:
le SOLEIL
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