WhatsApp, cette application mobile multiplateforme qui a remporté un grand succès au tournant des années 2010, est un véritable « poison » pour ceux qui ne maîtrisent pas son usage. Le journal l’Observateur dans sa parution ce de mardi 16 mars est revenu sur la vie empoisonnée des victimes de WhatsApp dans la région de Louga. Des femmes, dont la nudité est dévoilée sur la place publique malgré elles et qui sont souvent victimes de chantage de tout bord.
Cette lycéenne d’une vingtaine d'années a vu sa vie basculer lorsque son ex copain, pris de jalousie, a partagé les images de leurs ébats à travers tout Louga. « J’ai fait la connaissance de B.N durant la campagne électorale pour la présidentielle passée. Cet après-midi-là, je revenais de l’école. Après, nous avons sympathisé et je lui ai filé mon numéro de téléphone. Le lendemain, il m’a invitée chez lui. Dans le secret de sa chambre, nous avons entretenu une relation sexuelle qu’il a filmée avec son téléphone portable. Il m'avait assuré qu'il allait supprimer toutes les images », regrette la jeune fille qui a dû arrêter ses études pour se réfugier à Dakar.
« Je voulais me suicider… »
« Au début, je voulais me suicider. Ma réputation et ma dignité ont été bafouées. Mes parents rasaient les murs, parce que ma nudité a fait le tour du monde. Finalement j’ai pris mon courage à deux mains pour porter plainte contre lui. Il m’a déjà tué. Mes futurs enfants pourront, un jour, tomber sur ces images. Que penseront ils de leur mère ? Je demande réparation et je souhaite que justice soit faite », exige la dame.
Dans ce lot de victimes, se trouve une femme mariée qui voulait envoyer ses photos intimes à son mari. N. N. G a eu l’imprudence de donner son téléphone à un jeune homme qui devait lui transférer des données dans son nouveau portable mais hélas, il va également les transférer sur le sien.
« J’ai perdu le sommeil depuis l’éclatement de cette affaire »
« Je suis peinée. Rien ne me dit que mes photos obscènes n’ont pas été stockées quelque part par des gens malintentionnés, qui pourraient même les vendre à des sites pornographiques .Je ne suis plus moi-même. Je pense toujours à mes enfants qui sont appelés à grandir. Mon mari a compris. Les photos lui étaient destinées, mais au sein de mon entourage, l’on me taxe de tous les noms d’oiseaux. Les mauvaises langues soutiennent même que j’envoyais les photos à un autre homme », se désole cette femme d’émigré.
« Cette affaire m’a coûté mon mariage »
Alors qu’elle était dans le lien du mariage, Oulimata Sané a été victime de vengeance de la part de son ex petit-ami. Ce dernier, qui ne s’est pas remis de sa rupture brutale, préfère ruiner la vie de celle-ci. « Cette affaire a ruiné ma vie et m’a coûté mon mariage. Et le pire dans tout ça, c’est que mes photos continuent de circuler dans différents groupes Whatsapp sans que je puisse rien y faire ».
A savoir que, les récentes données de la brigade de cybercriminalité au Sénégal recensaient rien que pour l’année 2020, 163 plaintes pour extorsion, dont 121 chantages et menaces de publication et 42 montages et diffusion d’images ou vidéos, renseigne le journal.
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