Les propos injurieux du député Moustapha Cissé Lô, largement partagés sur les réseaux sociaux, ne sont, en réalité, que le reflet d’une société «de violence» qui a tendance à «galvaniser» et «héroïser» l’insulteur. C’est du moins ce qu’a fait savoir à Seneweb Jean Sibadioumeg Diatta, communicant et docteur en science du langage à l’université Gaston Berger de de Saint-Louis.
A l’en croire, la prédominance de l’utilisation de cette «forme négative de communication», notamment dans le champ politique, peut être analysée sous plusieurs angles.
D’abord, selon le communicant, «elle permet, pour celui qui en fait usage, d’avoir une certaine notoriété dans un contexte de ’’l’ère d’hypertrophie du moi’’ ou encore de ‘la génération du moi’’».
C’est pourquoi, explique Jean Sibadioumeg Diatta, «la société sénégalaise a tendance à galvaniser l’insulteur, à le héroïser. Pour faire passer un message, les insultes sont souvent privilégiées. Les médias, aussi, sont friands de discours violents. C’est d’ailleurs pourquoi les grands insulteurs sont constamment invités dans les plateaux de télévision», a-t-il regretté.
Soulignant, en outre, que le débat d’idées, en politique, laisse de plus en plus la place aux débats de violence verbale dont l’objectif est aussi de déstabiliser son adversaire, ternir son image.
«Nous vivons de plus en plus dans une société de violence. Que ce soit la violence verbale, physique, morale ou psychologique, elle est au cœur de notre quotidien. Marshall Rosenberg admet que ‘’notre culture est imprégnée de violence’’», a notamment fait remarquer l’universitaire.
Il ajoute : «Dans un contexte de développement de l’usage des réseaux sociaux numériques, on constate nettement que ceux qui veulent que faire du buzz, avoir plus de ‘’likes’’, de partages, retenir plus l’attention des usagers se servent de discours teintés de gros mots, de discours violents».
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