Des représentants du collectif Taxawu Cayar estent en justice contre l'usine de farine de poisson Touba Protéine Marine (ex-Barna Sénégal). Leur plainte a été déposée ce matin en compagnie de leur avocat Demba Ciré Bathily, au tribunal de grande instance de Thiès.
Selon eux, l'usine de poisson pollue leurs terres, leur air et leurs eaux, et détruit leurs moyens de subsistance.
D'après les membres de la communauté, les propriétaires espagnols de l'usine ont vendu leurs parts. Ainsi, leur combat est de faire fermer l'usine quels que soient les nouveaux propriétaires.
L’audience est prévue le 22 septembre au tribunal de grande instance de Thiès. Les membres du collectif Taxawu Cayar prévoient de présenter à l'audience les preuves démontrant que l'usine a enfreint le Code de l’environnement du Sénégal à plusieurs reprises.
Selon les représentants du collectif, l'étude d'impact environnemental réalisée avant l'ouverture de l'usine était truffée d'inexactitudes. Mor Mbengue, un pêcheur de Cayar, explique : "Elles nous obligent à vivre avec une odeur nauséabonde dans l'air, et elles déversent des déchets dans le lac qui alimente notre eau potable. Cela rend nos enfants malades. De plus, ces usines ne font rien pour nous. Elles n'emploient qu'un nombre infime de personnes ; elles détruisent les emplois de milliers de femmes transformatrices et elles ont encouragé une surpêche. Les gens perdent leur emploi, ils n'ont plus les moyens de nourrir leurs familles et si rien n’est fait contre ces usines, bientôt il n'y aura plus de poisson à Cayar et au Sénégal."
En effet, les communautés d'Afrique de l'Ouest protestent depuis des années contre l'implantation d'usines de farine et d'huile de poisson. Ainsi, cette nouvelle action en justice constitue une étape sans précédent dans leur lutte.
"Le peuple sénégalais se bat farouchement contre l'industrie de la farine et de l'huile de poisson, et maintenant les grandes entreprises commencent à avoir peur. Nous avons lutté et protesté jusqu'à ce que les propriétaires espagnols vendent leurs parts de l’usine et s’enfuient. Mais les nouveaux propriétaires sont les mêmes responsables qui nous ont fait souffrir pendant des années. Ils ont essayé d'acheter la conscience de notre communauté et ils ont aussi essayé les menaces, mais rien n'a marché et nous n'arrêterons pas de nous battre", a affirmé Maty Ndao, femme transformatrice de poisson à Cayar.
6 Commentaires
Dikdik
En Septembre, 2022 (19:05 PM)Reply_author
En Septembre, 2022 (21:10 PM)Sow Elhadji Malick
En Septembre, 2022 (19:06 PM)Deug
En Septembre, 2022 (01:08 AM)Participer à la Discussion