Deux jours après l’attaque à main armée qui a semé la terreur à l’hôpital de Richard Toll, les travailleurs de l’établissement ont organisé un sit-in jeudi pour dénoncer non seulement la violence inacceptable de cet incident, mais aussi les conditions de travail difficiles auxquelles ils font face quotidiennement.
Cet événement choquant, au cours duquel des malfrats ont pénétré dans l’enceinte de l’hôpital pour agresser le personnel dans l’espoir de trouver des biens de valeur, met en lumière une réalité préoccupante : l’insécurité croissante et la vétusté des infrastructures hospitalières.
Un acte d’une violence inouïe et un manque de respect pour le personnel de santé
Souleymane Ba, gynécologue-obstétricien et secrétaire en charge des revendications pour le Syndicat autonome des médecins du Sénégal, s’est exprimé avec indignation face à cette attaque.
« Même en zone de guerre, les hôpitaux sont épargnés », déclare-t-il, déplorant l’attaque de ce lieu qui est censé être un refuge pour les plus vulnérables. M. Ba se dit profondément choqué que des criminels puissent s’en prendre à une institution de santé, et il s’interroge sur leurs intentions : « Pourquoi n’ont-ils pas attaqué la police ou les banques ? Ici, il y a des citoyens au service de leur peuple, des bénévoles et du personnel de santé qui se sacrifient jour et nuit pour aider les populations », a-t-il regretté.
Cette attaque n’est malheureusement que l’exemple le plus récent de la violence à laquelle le personnel de santé est confronté au quotidien. En effet, les soignants, de par leur proximité avec des malades souvent désespérés et leurs familles, sont régulièrement victimes d’agressions. Cependant, M. Ba souligne la différence de contexte. S’ils peuvent tolérer les écarts de patients ou de proches émus par l’urgence de la maladie, ils ne peuvent accepter ce type d’agression planifiée, où une vingtaine d’individus armés ont défoncé des portes et terrorisé les travailleurs.
Des infrastructures vétustes qui menacent la sécurité de tous
Au-delà de la question sécuritaire, l’attaque a également révélé l’état alarmant des bâtiments de l’hôpital, construits en 1957. À l’origine, cette structure était destinée à lutter contre des maladies endémiques comme la bilharziose et la trypanosomiase. Depuis, elle a évolué pour devenir un centre de santé, mais les infrastructures n’ont pas suivi cette évolution.
« Nous travaillons dans des bâtiments qui menacent de s’écrouler à tout moment », déplore le gynécologue, précisant que, même si certains bâtiments semblent en bon état à première vue, il ne s’agit que de couches de peinture dissimulant une structure fragile.
Selon le personnel, ces bâtiments sont inadaptés aux soins modernes. Bien que l’hôpital réalise des activités qui dépassent largement celles d’un centre de santé de niveau 1, il manque de ressources et de soutien financier pour moderniser ses infrastructures. Ce constat est d’autant plus alarmant que, selon M. Ba, il est possible qu’un jour un drame se produise sans intervention extérieure, simplement en raison de l’effondrement des bâtiments.
Un appel à la solidarité et à l’action
Face à cette situation critique, le personnel de l’hôpital de Richard Toll appelle la population à se mobiliser. Les travailleurs soulignent que leur combat pour des conditions de travail sûres et des infrastructures modernes est également un combat pour les citoyens, qui dépendent de cet hôpital pour leurs soins de santé. Ils saluent le soutien des autorités locales, mais insistent sur l’urgence d’une réponse rapide et concrète.
3 Commentaires
Nianthio
En Novembre, 2024 (10:07 AM)Braquage d'un hôpital, c le 1e bilan du mensonge.
Et ce sont les aigris, des chômeurs, des imbéciles qui suivent ce psychopathe, ce mythomane, ce manipulateur
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