L’État du Sénégal est plus que jamais déterminé à apporter des solutions à la problématique du manque d’eau potable dans la région de Dakar et environs. C’est pourquoi, avant la mise en service des ouvrages hydrauliques structurants, à savoir : la troisième usine de traitement d’eau potable de Keur Momar Sarr (KMS3) notamment, et qui à terme, permettra de résoudre définitivement cette situation, il a mis en place le Programme de consolidation de l’alimentation en eau potable de Dakar pointe 2020 (PCDAK 2020). Il s’agit, d’un programme d’urgence dont les travaux ont été visités, ce mardi, par les Directeurs généraux de la Sones (Société nationale des eaux du Sénégal) et de SEN’EAU, Charles Fall et Mme Jany Arnal.
5 milliards pour améliorer l’alimentation en eau potable à Dakar
En effet, selon la directrice performance des réseaux de SEN’EAU, Mme Adama Sèye Ndiaye Bousso, ce programme consiste à réaliser 5 nouveaux forages, régénérer des forages qui sont un «peu mourants» en augmentant leur débit, équiper d’anciens forages, améliorer la performance des usines de production et de traitement d’eau potable, et restructurer certains réseaux de distribution qui ne peuvent pas recevoir le volume d’eau additionnel attendu. Il vise principalement à apporter beaucoup plus d’eau potable à Dakar, notamment en cette période de chaleur où la demande est très forte. D’un coût global de près de 5 milliards de francs Cfa, son exécution a été confiée à SEN’EAU par la Sones.
Sur place, les deux Dg ont eu droit à une visite guidée des différents sites, à savoir : le forage PK2 (Pout Kirène) et le forage PN4 bis (Pout Nord), le forage F10 Ter (Thiès) et les forages F14 et F15 (nouveaux réservoirs de Thiès). Ici, les hydrogéologues et les ouvriers sont à pied d’œuvre à longueur de journée pour livrer les ouvrages à temps.
Pour le forage de Pout Kirène, Charles Fall et Mme Jany Arnal ont constaté que les travaux de foration sont en cours et pour Pout Nord, les travaux sont terminés et le forage a été réceptionné et mis en service. Les travaux de foration du forage F10 Ter de Thiès sont également en cours tandis que ceux des forages F14 et F15 sont terminés et la ligne électrique est posée. Il ne reste que le travail de génie civil qui, selon l’entreprise en charge, sera fait au courant de la semaine.
Un volume additionnel de 47 000 mètres cube/jour attendu
Selon le Dg de la Sones, ces 5 nouveaux forages et les travaux de régénérations des anciens, à terme, vont permettre d’obtenir, d’ici au mois de juillet, un volume additionnel d’eau potable de 47 000 mètres cube/jour. Lequel sera injecté dans le réseau au bénéfice des populations de Dakar.
Charles Fall signale que la performance d’un forage évolue d’année en année et sa production dépend également de plusieurs facteurs, tels que : l’âge, les éboulements, la quantité de sable, entres autres. Une situation qui, pour lui, «peut favoriser une baisse significative de la production de ces eaux souterraines et entrainer un manque du liquide précieux dans certaines zones de la capitale.
«Toutes les productions fonctionnent comme elles ne l’ont jamais été»
La Directrice générale de SEN’EAU, quant à elle, a renseigné que ce programme de consolidation de l’alimentation en eau potable de Dakar pointe 2020 (PCDAK 2020) a été lancé depuis février dernier par SEN’EAU, en collaboration avec la Sones, afin de pouvoir amener plus d’eau potable à Dakar.
Face à la demande croissante d’eau potable des populations dakaroises en cette période de chaleur notamment, Mme Jany Arnal a révélé que plus de 1200 collaborateurs de SEN’EAU ont été équipés et s’activent jour et nuit sur les forages et les réseaux de distribution. Ce, pour s’assurer que «tout fonctionne bien» et mobiliser plus d’eau au profit des consommateurs.
A l’en croire, «aujourd’hui, toutes les productions d’eau potable fonctionnent comme elles ne l’ont jamais été pour pouvoir mobiliser plus de volume et l’amener à Dakar. «Nous avons toutes les usines, tous les forages qui fonctionnent avec zéro panne», a-t-elle lancé.
Toutefois, la patronne de SEN’EAU reconnait que malgré ces efforts, il y a parfois des intempéries qui surviennent et provoquent des dégâts au niveau des installations électriques qui alimentent ces ouvrages hydrauliques, comme ce fut le cas du vent violent accompagné de pluie noté le week-end dernier à Dakar, notamment.
L’urgence de réaliser le «plus rapidement possible» les ouvrages structurants
Cette visite des ouvrages hydrauliques du programme de consolidation de l’alimentation en eau potable de Dakar a également noté la présence des consommateurs. Venu constater de visu les travaux, le président de la Fédération sénégalaise des associations de consommateurs, Imam Youssoupha Sarr, par ailleurs, porte-parole du jour, s’est d’abord réjoui d’avoir été associé à la visite. Aussi, il s’est dit rassuré par rapport à la promesse faite par la Sones et SEN’EAU qui consiste à injecter, d’ici le mois de juillet, un volume supplémentaire de près de 50 000 mètres cube/jour d’eau potable dans le réseau au profit des populations de Dakar.
Tout en espérant avoir ce volume additionnel, le défenseur des consommateurs a profité de l'occasion pour demander à l’État, particulièrement à la Sones, de «tout faire» pour que les ouvrages structurants, à savoir : KMS3 et l’usine de dessalement de l'eau de mer des Mamelles, soient réalisées le «plus rapidement possible» afin que le problème de manque d'eau à Dakar soit résolu définitivement.
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