La garde à vue d’Ousmane Sonko a été levée dimanche soir dans l’affaire de « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ». C'était le motif avancé pour son arrestation mercredi 3 mars. Ce sera au procureur de décider de la suite pour ce dossier.
Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il s’agit de deux procédures différentes en cours. Et Ousmane Sonko a tout de même passé la nuit derrière les barreaux de la gendarmerie de Colobane, assurent ses avocats. En cause : le mandat d’amener toujours en vigueur dans le cadre de la procédure concernant l’accusation de viol.
En clair, c’est un ordre donné par le juge d’instruction de le conduire au tribunal. Il devrait comparaître ce lundi devant le doyen des juges d’instruction qui décidera s’il sera mis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire ou sous mandat de dépôt.
Le « Mouvement de défense de la démocratie » (M2D), une nouvelle coalition de partis politiques et de mouvements de la société civile, appelle toujours à la mobilisation pacifique sur l’étendue du territoire aujourd’hui. Mais après les violences, émeutes et scènes de pillages observées la semaine dernière, difficile de prévoir la tournure des événements.
Dans ce contexte, à Dakar, les habitants retiennent leur souffle et se préparent à une semaine mouvementée. Les cours sont suspendus cette semaine « dans toutes les structures d’éducation et de formation », selon le gouvernement. Des entreprises ont aussi annoncé qu’elles resteraient fermées, alors que certains supermarchés de la capitale avaient déjà baissé le rideau depuis les manifestations de la semaine dernière.
Beaucoup ont donc fait des réserves alimentaires dans les supermarchés où les queues s’allongeaient, d’autres sont allés faire le plein d’essence ou retirer de l’argent à la banque.
Le dispositif sécuritaire est par ailleurs renforcé autour du palais présidentiel. Le mouvement de protestation a pris de l’ampleur, bien au-delà de l’affaire impliquant Ousmane Sonko, avec des revendications sociales et économiques, sur fond de pandémie. De nombreuses voix mettent en garde face au risque d’escalade au Sénégal.
Face à ce risque, les appels à la retenue se sont multipliés, dimanche, de la part de responsables politiques, religieux, diplomates ou encore la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Ces appels ont été lancés aussi au président Macky Sall pour qu’il prenne la parole, qu’il s’exprime pour apaiser les tensions.
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