L’affaire Bassirou Diop est close. Aucune enquête n’est ouverte, parce que les résultats de l’autopsie mentionnent que la mort n’est pas suspecte, selon le ministre de la Justice. Ce qui n’est pas de l'avis de l’Action pour les droits humains et l'amitié (ADHA).
L'organisation de la société civile exprime ses profondes préoccupations concernant les déclarations affirmant que le décès de Bassirou Diop ne serait pas suspect. Ces affirmations, bien qu'émises par une autorité compétente, ne sauraient se substituer à une enquête approfondie et impartiale, selon l'ADHA qui demande ainsi “une vérité basée sur des faits, non sur des présomptions”.
ADHA estime que la vérité dans cette affaire ne peut reposer sur de simples déclarations ou présomptions. Elle doit émerger d'une investigation rigoureuse, respectueuse des principes fondamentaux de justice, conformément à l'article 12 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui impose aux États de mener des enquêtes impartiales lorsqu'un décès suspect survient.
L’association précise, en outre, que l'autopsie est un point de départ, pas une conclusion. “Bien que l'autopsie réalisée n'ait révélé aucun élément nouveau, ADHA rappelle que l'absence de preuve évidente ne doit jamais justifier des conclusions hâtives. Toute enquête doit s'efforcer de dissiper les zones d'ombre, en s'appuyant sur des expertises complémentaires si nécessaire, conformément à l'article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui consacre le droit à la vie et l'obligation des États de protéger ce droit”, mentionne le document rendu public.
En ce sens, Action pour les droits humains et l'amitié réitère son appel à une gestion rigoureuse et transparente de cette affaire, afin de rendre justice à la famille de Bassirou Diop et de renforcer la confiance des citoyens envers le système judiciaire sénégalais.
Sur le même volet, le texte souligne les déclarations qui interpellent. “Les propos du ministre de la Justice, bien que respectables, suscitent des interrogations légitimes quant à la transparence et à l'impartialité du processus judiciaire. La justice, pour être crédible, doit aller au-delà des déclarations et s'appuyer sur des faits établis par une enquête objective et exhaustive”. Et l’association de réclamer “une justice au service de la vérité”.
ADHA insiste sur l'impératif de maintenir une totale transparence dans l'enquête. La famille de Bassirou Diop, tout comme l'ensemble de la société, a droit à une vérité incontestable. II en va de la crédibilité du système judiciaire et du respect des droits fondamentaux consacrés par l'article 7 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme (DUDH) qui garantit à toute personne une protection égale devant la loi. Et en appelle à la responsabilité et à l'impartialité.
ADHA exhorte les autorités à poursuivre l'enquête dans une totale impartialité et transparence, conformément aux engagements internationaux du Sénégal. Cela inclut la possibilité de recourir à des mécanismes de supervision indépendants pour garantir que toutes les parties prenantes aient confiance dans le processus. “Pour une mémoire respectée et une justice rendue, il est de notre devoir, en tant que société, de garantir que la mémoire de Bassirou Diop soit honorée par l'établissement de la vérité”.
8 Commentaires
Laye
il y a 1 semaine (15:32 PM)Reply_author
il y a 1 semaine (16:11 PM)Albert Sarr
il y a 1 semaine (15:33 PM)Reply_author
il y a 1 semaine (15:44 PM)où était toujours cette société civile quand macky et ses nervis tiraient sur tout ce qui bouge.
Danger
il y a 1 semaine (16:14 PM)Car Rapide
il y a 1 semaine (19:44 PM)La crédibilité des organisations de la société civile repose sur leur capacité à conjuguer une vigilance citoyenne avec une rigueur dans l’analyse et une clarté dans les propositions. En l'absence de faits probants ou d'irrégularités démontrées, il serait plus judicieux de concentrer les efforts sur le renforcement des capacités d'investigation et de communication entre les différentes parties prenantes.
Si l'ADHA souhaite maintenir un rôle constructif, elle gagnerait à articuler ses préoccupations autour d'une démarche factuelle et proactive, plutôt que de se limiter à des généralités susceptibles de brouiller le débat public.
Je suis loin d'etre un connaisseur du droit, mais je constate que ce communiqué se distingue davantage par un usage abondant de formulations générales que par des propositions concrètes et réalisables.
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