Une pollution presque invisible. L’ONG Clasp et l’association Respire ont commandé une étude paneuropéenne à l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO) publiée ce mercredi, concernant l’impact de la cuisine au gaz sur la qualité de l’air intérieur dans les logements.
Cette étude a été réalisée sur cinq mois par TNO, qui a placé des capteurs dans 35 foyers français, ajoutés aux centaines d’autres situés dans 6 autres pays européens (Pays-Bas, Italie, Espagne, Slovaquie, Roumanie, Royaume-Uni) où une grande partie de la population cuisine au gaz.
Le constat est sans appel, au total, 53% des foyers français seraient surexposés au dioxyde de carbone - selon le seuil journalier préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)-, un composant chimique qui provoque de nombreux troubles respiratoires.
D’après le communiqué de l’association Respire, les pics de pollution repérés dans les foyers français pouvaient «durer plusieurs heures et étaient d’autant plus intenses si les appareils de cuisson restaient longtemps allumés». «En moyenne, les limites journalières de l’OMS ont été dépassées durant 3 des 13 jours de test», est-il écrit.
Autre fait inquiétant, même les équipements censés atténuer cette pollution telles que les hottes par exemple, sont inefficaces, puisque l’étude a révélé que les cuisines gardaient en grande partie le dioxyde d’azote. Par conséquent, les polluants peuvent être retrouvés dans d’autres pièces du logement.
L’OMS a indiqué que les enfants vivant dans des foyers équipés de cuisinières à gaz ont 20 % de «chances» en plus d’être victimes de maladies respiratoires, en cause le dioxyde d’azote (NO2) émis par la cuisson au gaz. Et, selon une étude antérieure du TNO, le nombre d’enfants atteints de symptômes d’asthme, s’approche dangereusement des 150.000 cas en France.
«Nos recherches révèlent la gravité de la pollution de l’air causée par les appareils de cuisson au gaz dans les foyers à travers l’Europe. Il est essentiel de donner aux gens des connaissances sur les risques sanitaires de ces produits, et ils ont besoin de ressources pour passer à des plaques de cuisson et des fours plus propres et plus sains. À leur tour, les gouvernements doivent protéger la santé publique, en s’attaquant à la pollution de l’air à la source et en soutenant la transition vers une cuisine plus propre», a estimé Nicole Kearney, la directrice de CLASP Europe.
1 Commentaires
l'étude concerne des logements européens, plutôt confinés et peu aérés.
Pour les régions chaudes comme le Sénégal, les cuisines sont générallement ouvertes sur l'extérieur, donc le problème se pose à priori moins. Donc pas de panique.
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