L’alcool est certes un plaisir, mais aussi une drogue et une toxine entraînant des effets indésirables, et à long terme des maladies parfois graves.

Voici un point sur tous les problèmes liés à l’alcoolisation chronique, une consommation excessive et régulière d’alcool.

Une consommation d’alcool est excessive au-delà de 2 verres par jour pour les femmes et 3 verres par jour pour les hommes, un verre correspondant à 10 grammes d’alcool pur. L’alcoolisme, quant à lui, est une consommation excessive associée à une dépendance.

L’alcool augmente le risque de cancer

De nombreux cancers sont liés à l’alcool, un cancérogène puissant. 

Ainsi en est-il du cancer du foie, consécutif à la cirrhose, des cancers de l’œsophage, de la bouche, du pharynx, de la gorge. L’alcool augmente aussi le risque de cancer du sein et de cancer du côlon ou du rectum. L’augmentation de risque de cancer existe déjà dès un verre par jour, dose à laquelle, de toute évidence, on n’est pas alcoolique ! Et plus la quantité d’alcool ingérée quotidiennement augmente, plus le risque de cancer s’élève. En 2009, plus de 15 000 cancers étaient dû à l’alcool en France.

L'alcool est ainsi la deuxième cause de cancer évitable... après le tabac.

L’alcool atteint le foie

C’est son effet toxique le plus connu. 

L’alcool ingéré de manière chronique commence par déclencher une stéatose hépatique, augmentation de réserve de la graisse dans le foie, exactement comme pour le foie gras ! Ce stade est réversible. Mais si l’alcoolisation continue, il peut aggraver le trouble et être à l’origine de cirrhoses du foie, fibroses non réversibles de cet organe. La cirrhose du foie peut être mortelle car elle correspond à une destruction des cellules du foie remplacées par un tissu fibreux cicatriciel inefficace pour filtrer les toxines.

L’alcool peut aussi entraîner des hépatites alcooliques (inflammation du foie) dès une intoxication durant quelques mois. Elle est mortelle dans 25 % des cas, et peut aussi se produire suite à une consommation plus durable ou sur un foie souffrant de cirrhose.

L'alcool entraîne des troubles de la coagulation responsables d'hémorragies...

Dès 4 verres d'alcool consommé chaque jour de manière régulière, le risque d'hémorragies cérébrales augmente... même si l'on ne souffre pas forcément de dépendance à l’alcool. L'alcool rend les artères plus rigides et poreuses, et il provoque des troubles de la coagulation, d'où ces hémorragies. Il s'agit d'accidents vasculaires cérébraux laissant souvent des séquelles importantes ou à l'origine de décès.

L'alcoolisme est souvent la cause, au stade de la cirrhose du foie, d'hémorragies digestives : des varices se forment au niveau de l'oesophage et peuvent se rompre, provoquant des hémorragies massives à l'origine d'une mortalité élevée.

La consommation chronique d'alcool peut aussi être la cause d'hémorragies liées à une inflammation de l'estomac, la gastrite érosive aiguë, souvent liée à l'association de l'alcool et des anti-inflammatoires.

Les complications neurologiques liées à l'alcool

La consommation chronique d'alcool peut déclencher des atteintes du cerveau (encéphalopathies) liées aux carences en vitamine B1, en vitamine PP, ou au mauvais fonctionnement du foie qui ne joue plus son rôle de filtre et laisse des substances toxiques pour le cerveau passer dans la circulation. On observe alors des confusions mentales associées à des troubles neurologiques divers : hypertonie musculaire, anomalie de la motricité oculaire, crises d'épilepsies, coma...

Des troubles de l'équilibre peuvent survenir, liés à l'atrophie d'une zone du cerveau.

La neuropathie optique liée à l'alcool est une atteinte des yeux avec une diminution bilatérale de la vision.

Des neuropathies liées à l'alcool atteignent les nerfs des membres inférieurs avec crampes nocturnes, fatigue à la marche, une douleur à pression des mollets, douleurs, anesthésie « en chaussettes », perte de la pilosité, dépilation, et aussi chez les hommes une impuissance...

Problèmes psychiques liés à l’alcoolisation chronique

L'alcoolisation chronique sur une durée importante peut entraîner des démences liées à plusieurs facteurs :

effet toxique de l'alcool,

accidents vasculaires cérébraux,

traumatismes répétés,

vieillissement anormal du cerveau,

etc.

On observe parfois des syndromes amnésiques avec des affabulations, et fausses reconnaissances, lors du syndrome de Korsakoff.

Les personnes consommant de l’alcool de manière excessive souffrent aussi plus souvent de troubles anxieux, de dépression, de troubles du sommeil, sans que l’on puisse définir si c’est le trouble psychique qui entraîne l’alcoolisation (pour se sentir mieux) ou bien si l’alcool joue un rôle important dans la genèse de ces troubles.

L’alcool excessif et chronique, bien d’autres problèmes…

Chez les personnes dont l’alcoolisation est chronique, de nombreux problèmes sont observés, car l’alcool agit sur presque tout notre organisme.

Ainsi, les pancréatites aigües sont bien plus fréquentes, l’hypertension artérielle est plus souvent observée, et elle entraîne un risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’infarctus plus élevé. La consommation d’alcool est aussi source de malnutrition, l’équilibre alimentaire étant atteint par cette consommation.

Et puis, d’autres problèmes, sociaux, cette fois s’ajoutent : difficultés relationnelles, professionnelles, familiales, violences pouvant aboutir à des situations parfois dramatiques (divorces, chômage, problèmes financiers, désocialisation…).

Au total, l'alcool est une toxine puissante lorsqu'il est consommé de manière durable et excessive

Le tableau des risques de consommation excessive et régulière d’alcool est sombre.

Rappelons encore les risques de la consommation aiguë, accidents (morts et handicaps consécutifs) transmissions des IST (sida, hépatites, par oubli de préservatif), violences… Et l’interdiction totale d’alcool aux femmes enceintes, afin d’éviter les risques pour l’enfant à naître.