La société civile sénégalaise porte le plaidoyer pour l’instauration d’une taxe parafiscale sur le tabac, pour financer la lutte antitabac et les maladies non transmissibles (MNTS).
En effet, dans son rapport 2022, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a révélé que les maladies non transmissibles causent 45 % des décès au Sénégal. Sur le même volet, les comptes nationaux de la santé (2017-2021) démontrent que les dépenses liées à la prise en charge des MNTS sont estimées à 233 milliards F CFA dont les 3/4 sont supportés par les ménages.
« Le tabac est l’un des facteurs de risque des maladies non transmissibles (MNTS) qui déciment notre population à un rythme inquiétant », a expliqué Amadou Kanouté, directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (CICODEV Afrique).
Selon lui, « au Sénégal, le niveau de taxation des produits du tabac s'élève à 23 % du prix, selon le rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de 2023, alors que l’OMS fixe cette taxation à 70 % du prix des produits ». La marge est encore grande, d'où le plaidoyer pour l’adoption d’une taxe parafiscale sur le tabac pour financer les MNTS et la lutte antitabac à côté de la taxe d’accise comme le recommande la Directive CEDEAO de 2017.
« Dans la sous-région, les exemples foisonnent : la Côte d’Ivoire a institué une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la lutte antitabac, la lutte contre le sida et le sport. La Mauritanie a également opéré une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la recherche contre le cancer et la promotion de la culture et du sport », dit-il.
Au nom des jeunes, Gabriel Paul Gomis s’est indigné du fait que « ces compagnies exploitent la jeunesse, l’ignorance et la pauvreté des populations pour recruter des adeptes de leurs produits ». Et de demander aux autorités de rendre le tabac inaccessible en le taxant fortement. "Il faut adopter une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la santé, comme vous l’avez fait avec la taxe sur le ciment pour financer le projet des 100 mille logements ou encore la taxe sur les produits pétroliers pour financer le plan Takkal".
Pour sa part, le département de la Santé se réjouit de la mobilisation sociale pour la taxation sur le tabac. « Le ministère de la Santé compte porter le message de plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays », a dit le directeur de la Prévention Mamadou Ndiaye au nom de la ministre. « Dans le domaine de la taxation sur le tabac, en collaboration avec la société civile, le PNLT a mis en œuvre une campagne de communication digitale ainsi que des rencontres de plaidoyer auprès des députés de l’Assemblée nationale, des leaders coutumiers et religieux, et autres leaders d’opinion », dit-il.
Pour rappel, le consortium est constitué des acteurs de la société civile œuvrant dans le cadre de la lutte antitabac, du CICODEV Afrique, de l’association Prévenir, de la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB), de DB Consulting, avec l’appui des partenaires dont Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK), Management Sciences for Health (MSH) et Global Alliance for Tobacco Control (GATC).
2 Commentaires
Thiouccoudy
En Décembre, 2023 (08:22 AM)La santé n'a pas de prix. C'est comme ces genres d'iniatives que le Président DEGAUULLE avait prit en 1946 pour instaurer la sécurité sociale en FRANCE
Moi
En Décembre, 2023 (08:50 AM)Participer à la Discussion